Article publié à 16h48, mis à jour à 21h52
L'Iran a l'intention d'acheter des Airbus. Le président Hassan Rohani, qui sera en visite en France la semaine prochaine, l'a annoncé dans une interview accordée à Europe 1 et France 2.
Hassan Rohani a confirmé que, comme l'a annoncé l'Elysée mardi 10 novembre, des accords commerciaux seront signés lors de cette visite qui aura lieu le 16 et le 17. A la question de savoir si un contrat d'achat d'Airbus était prévu, Hassan Rohani, dont les propos étaient traduits, a répondu :
"Aujourd'hui, nous utilisons déjà des Airbus ou des Boeing (...). Normalement, si les conditions sont bonnes, nos acheteurs achèteront chez l'un des deux et probablement cela sera Airbus".
Des négociations déjà en cours
Rohani a rappelé que des délégations françaises s'étaient rendues à Téhéran ces derniers mois à des fins commerciales:
"Avant mon voyage, il y a eu des négociations dans le domaine des transports, de l'agriculture et aussi dans le domaine industriel, particulièrement dans le secteur auto, et j'inclus dedans le transport aérien", a-t-il précisé.
"Durant mon voyage, des protocoles d'accord seront signés et cela constituera une base pour des accords industriels et commerciaux", a ajouté Hassan Rohani au cours de cet entretien accordé à Téhéran.
140 avions en activité
En septembre, le ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi, avait indiqué que l'Iran était en discussions avec les sociétés Airbus et Boeing pour acquérir des avions neufs en contrat de location ou location-vente "d'ici 2020", sans en préciser le nombre. Il avait également précisé que des discussions avaient eu lieu avec d'autres sociétés pour des avions court courrier.
En août, un responsable de l'aviation civile avait affirmé que l'Iran avait l'intention d'acheter entre 80 et 90 avions de ligne par an. La flotte iranienne comprend actuellement 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans.
Une ouverture depuis l'accord sur le nucléaire
L'industrie du transport aérien était soumise à un embargo américain depuis 1995 empêchant les constructeurs occidentaux de vendre des appareils et des pièces détachées aux compagnies iraniennes, ce qui clouait au sol une partie de leur flotte. Cet embargo avait été partiellement levé en novembre 2013.
L'accord final conclu à Vienne en juillet dernier entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), permet à Téhéran de développer une filière nucléaire civile tout en l'empêchant de se doter de l'arme atomique, en échange de la levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales, notamment pour acheter des avions de ligne. Quelque 150 entrepreneurs français, dont les représentants des plus grands groupes français des secteurs pétrolier, de l'automobile, des transports ou de l'industrie du luxe, avaient effectué à Téhéran une mission économique du 21 au 23 septembre pour reprendre pied sur le marché iranien.
(Avec AFP et Reuters)