La baisse du commerce extérieur chinois inquiète sérieusement

En septembre, les exportations chinoises ont contre toute attente baissé de 10% sur un an et les importations ont reculé de 1,9%, selon les données officielles. Ces chiffres alimentent les doutes sur la bonne santé de la deuxième économie mondiale.
La faiblesse persistante des exportations renforce pour sa part le scénario selon lequel la banque centrale chinoise laissera le yuan se déprécier encore sur une base pondérée en fonction des échanges commerciaux.

Les chiffres du commerce chinois pour le mois de septembre publiés jeudi ne sont pas bons, ce qui suggère que la timide reprise que semblait avoir amorcé la deuxième économie du monde s'essouffle déjà. Ces données, décevantes pour les exportations comme pour les importations, alimentent les doutes concernant le yuan, qui a touché jeudi un creux de six ans face au dollar.

"Cela vient après des données faibles sur le commerce sud-coréen et ne peut que nous interroger sur la réalité de la croissance de la demande mondiale", explique l'économiste Luis Kujis, d'Oxford Economics à Hong Kong, cité par Reuters.

Les analystes anticipaient une baisse de 3% des exportations

Les exportations chinoises ont baissé de 10% sur un an le mois dernier et les importations ont reculé de 1,9%, indiquent les données publiées par les douanes. Les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé un repli des exportations de 3% et une progression de 1% des importations, dans le sillage de la hausse de 1,5% enregistrée en août. L'excédent commercial s'établit 41,99 milliards de dollars (38,06 milliards d'euros) en septembre, contre un consensus de 53 milliards.

La publication de ces chiffres a fait chuter les valeurs asiatiques à un creux de trois semaines. Les contrats à terme sur les indices de Wall Street et les rendements des obligations ont également reculé, de même que le cours du cuivre.

Vers une dépréciation du yuan

Le repli des importations fait planer un doute sur la vigueur du redémarrage de la demande intérieure que laissaient deviner de récents indicateurs, écrit dans une note Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics. La faiblesse persistante des exportations renforce pour sa part le scénario selon lequel la banque centrale chinoise laissera le yuan se déprécier encore sur une base pondérée en fonction des échanges commerciaux.

L'OMC à la baisse l'estimation des échanges internationaux cette année

La santé fragile du commerce chinois a conduit le mois dernier l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à diviser par près de deux sa prévision de croissance des échanges internationaux cette année. L'OMC ne s'attend plus désormais qu'à une hausse de 1,7% du volume des échanges contre une prévision de 2,8% en avril.

Après un début d'année difficile, l'économie chinoise avait montré des signes d'amélioration avec notamment une forte hausse du marché immobilier qui, selon certains analystes, a déjà atteint son apogée. Les indicateurs soulignent en outre que l'investissement privé ne cesse de reculer et que l'économie chinoise est de plus en plus dépendante de la dépense publique.

Commentaires 2
à écrit le 13/10/2016 à 22:19
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"l'économie chinoise est de plus en plus dépendante de la dépense publique". Continuons de par le Monde à brider la dépense publique et nous ne reverrons pas de sitôt revenir la croissance. Il faut changer de cap, envoyer à la casse les idées néo-li...

à écrit le 13/10/2016 à 16:57
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C'est pour cela que les bourses dégringolent de nouveau je suppose. La Chine n'étant pas l'exemple même du fonctionnement démocratique les investisseurs pourraient quand même de temps en temps penser, ce n'est pas interdit enfin peut-être chez eu...

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