La croissance américaine plus forte que prévu

En rythme annuel, la croissance américaine a atteint 3,7% au deuxième trimestre, un chiffre révisé à la hausse.
Les Américains consomment et achètent des voitures. Ici au salon de Detroit

Comme une éclaircie au milieu d'une semaine tourmentée par les turbulences financières, la croissance américaine s'est révélée bien plus forte que prévu au deuxième trimestre, ce qui laisse présager une activité encore vigoureuse au 3e trimestre.
L'expansion économique aux Etats-Unis a solidement rebondi au 2e trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) affichant une hausse de 3,7% en rythme annualisé, a annoncé jeudi le département du Commerce. Cette deuxième estimation révise en hausse de 1,4 point de pourcentage la première évaluation du ministère et s'inscrit bien au-dessus des prévisions des analystes qui tablaient sur une croissance de 3,1%.

Ce rythme soutenu d'expansion, le meilleur depuis le 3ème trimestre de 2014, montre un net rebond par rapport au 1er trimestre où l'hiver rigoureux avait étouffé la croissance à +0,6%.

Consommation en hausse


Au deuxième trimestre, ce sont les consommateurs qui, par leurs dépenses, ont dopé l'activité. La consommation, qui compte pour les deux tiers du PIB américain, a en effet augmenté de 3,1% contre 2,9% pour la première estimation et 1,8% au 1er trimestre.

Autre bonne nouvelle, les investissements des entreprises ont repris de l'allant (+3,2%) dans tous les secteurs, des constructions aux équipements en passant par les droits de propriété intellectuelle. La première estimation les voyait au contraire en recul. C'est aussi leur meilleur taux de croissance depuis deux trimestres.

Les stocks également ont augmenté plus que précédemment estimé (+8,3%), ce qui est à double tranchant toutefois car cela peut signifier qu'ils seront éliminés au cours des prochains trimestres sans devoir être reconstitués de façon imminente.

Mais, pour Paul Ashworth, économiste en chef de Capital economics, il ne faut pas croire les esprits chagrins qui mettront ce rebond de la croissance au 2ème trimestre sur le compte d'une embellie des stocks: "c'est principalement dû à la consommation et à l'investissement privé comme public", se réjouit cet analyste.

Fait notable en effet, le gouvernement (via les dépenses du secteur de la défense), les Etats et les collectivités locales se sont enfin remis à investir. Les dépenses publiques sont remontées dans le vert affichant leur plus forte progression depuis cinq ans (+2,6%). Elles étaient en recul chaque trimestre depuis 2012.

Rétablissement confirmé des exportations

Les exportations ont confirmé leur rétablissement, augmentant de 5,2%, tandis que les importations ont progressé moins fortement qu'anticipé (+2,8%).

- le dilemme de la Fed -Cette nouvelle est bienvenue pour l'administration présidentielle démocrate. "L'économie a crû à un rythme bien plus soutenu qu'on ne le pensait au 2ème trimestre par rapport au 1er, grâce aux dépenses de consommation notamment", a commenté la Maison Blanche dans un communiqué.

"En ce moment, au regard de l'économie mondiale, il est essentiel que nous continuions à faire tout ce qu'il est possible pour maintenir ce rythme de croissance intérieur américain", a ajouté le président du Cercle des conseillers économiques de la Maison Blanche Jason Furman. L'élan semble donné pour le 3ème trimestre alors que le rythme d'activité et d'emplois de juillet laisse présager une croissance autour de 2,5% de juillet à septembre.

Le bon chiffre de la croissance américaine tranche avec les mauvaises nouvelles de la semaine, où les Bourses mondiales ont bu la tasse craignant l'impact d'un ralentissement de l'économie chinoise.

Il relance aussi le dilemme de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur le calendrier d'une hausse des taux d'intérêt alors que la prochaine réunion du Comité monétaire se tient dans trois semaines, les 16 et 17 septembre.

"Même si les chiffres de la croissance montrent que l'économie des Etats-Unis est capable d'absorber une hausse des taux, la volatilité des marchés boursiers mondiaux va probablement voir la Fed observer une pause", a affirmé Nariman Behravesh, chef économiste pour IHS. "Cela accroît les probabilités pour une première hausse en décembre plutôt qu'en septembre", conclut cet expert


AFP

Commentaires 6
à écrit le 29/08/2015 à 13:58
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Pendant les campagnes électorales américaines il faut prendre les résultats émis avec beaucoup de distance. Les Q.Es ont donné des résultats mitigés à ce jour. On estime que seulement 5 à 7% des sommes colossales engagées ont permis de créer des acti...

à écrit le 28/08/2015 à 13:21
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Alors bientôt une hausse des taux? Avec une inflation au plancher ce serait improductif. Les US ont simplement repris la main beaucoup en souffre les chinois en tête.

à écrit le 28/08/2015 à 13:12
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La Tribune. 0 en orthographe. C'est la croissance qui est prévue; ou alors il faut changer la phrase. Je vous pardonne car c'était certainement écrit ainsi dans le texte de la NSA-CIA...

le 29/08/2015 à 13:06
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"... que ce qui était prévu;" Ici les deux sens sont possibles.

à écrit le 28/08/2015 à 10:55
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Les US tournent à quasi 4% et l'Allemagne notre leader incontesté et incontestable de la Zone Euro est à 1.5% une prevue s'il en est besoin que le Dogmatisme de la politique economique impulsée en Europe par la CDU permet juste à l'Europe de stagne,...

le 28/08/2015 à 12:50
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@stanley Que l'on sacrifie la jeunesse européenne au profit des Allemands, cela ne fait aucun doute. L'austérité n'est évidemment pas une solution éternelle, mais les QE a répétition, l'abondance de liquidités qui vont plus dans les poches des fina...

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