Le Cambodge en lutte contre les faux médecins

3000 médecins et 200 dentistes, ou plutôt 3200 imposteurs. Le ministère de la Santé cambodgien a entrepris un recensement des charlatans après les aveux d'un faux docteur qui a contaminé au VIH près de 240 personnes dans son village.
Le 19 juin, la ministre de la Santé Cambodgienne Mam Bunheng annonçait que 80 à 90% des cliniques du pays avaient été inspectées.

Yen Chrin a 55 ans et il officie à Roka, dans le nord-ouest du Cambodge, lorsqu'il est arrêté par la police. Son tort ? Ne pas exercer légalement, et surtout, avoir transmis le VIH à ses patients. Aucun diplôme, mais une clientèle importante. Yem Chrin n'hésite pas à faire crédit aux plus démunis, qui, de leur côté, lui prêtent "des pouvoirs de guérison".

L'homme a son business, mais ne change pas ses seringues entre deux patients. Manque de moyens ou ignorance ? Les causes de ses actions ne sont pas encore définies et pour l'instant il est poursuivi pour "meurtre brutal". Loin d'être isolée, cette pratique a commencé à alerter les autorités cambodgiennes quand le taux de contamination au VIH a soudainement augmenté dans les provinces de Phnom Peng, Battambang et Svay Rieng.

Jusque-là, le Cambodge était plutôt bon élève dans la lutte contre le Sida: entre 2005 et 2013, le pays a vu son taux d'infection diminuer de 67%. En Asie, le pays est même celui qui bénéficie du meilleur accès au traitement antirétroviral (soit plus des deux tiers des 75000 personnes contaminées).

Prise de conscience

En décembre 2014, face aux chiffres grimpants d'infections au VIH, le programme des Nations Unies Unaids demande au gouvernement cambodgien de réaliser des enquêtes épidémiologiques. Le ministère de la santé obtempère et des résultats frappants tombent: des vieillards de 80 ans et des nouveaux nés sont contaminés.

Démarre alors une enquête nationale, qui révèle la présence de 3000 faux médecins sur le territoire. Ils officient généralement dans des villages reculés, n'ont pas de cabinet à proprement parler, et tiennent leur savoir d'une "transmission familiale".

So Krun, responsable au ministère de la Santé cambodgien, explique la démarche des autorités auprès des faux médecins :

"Nous leur avons ordonné de signer un contrat où les usurpateurs s'engagent à arrêter de pratiquer sur des patients depuis leur maison, tout en leur rappelant qu'ils seront punis par la loi s'ils récidivent."

Selon le Bangkok Post, le système de santé cambodgien souffre de l'héritage des Khmers Rouges qui aurait largement contribué à l'explosion de médecins dit "autodidactes" dans les villages les plus reculés. Dans les années 90, le Cambodge est le pays d'Asie ayant subi la plus forte crise de contamination au VIH.

Le 19 juin, la ministre de la Santé Cambodgienne Mam Bunheng annonçait que 80 à 90% des cliniques du pays avaient été inspectées. La chasse aux escrocs est lancée.

Commentaire 1
à écrit le 30/11/2017 à 6:29
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J'ai connu un "medecin" ayant pignon sur rue, a la tete d'un labo pharmaceutique qui officiait sans aucunes qualifications. Des etudes de medecines jamais terminees, quant a la these....Il n' a jamais ete opportune. Quel est le role du conseil de l'...

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