Le Congrès américain autorise Porto Rico à restructurer sa dette

Le territoire américain de Porto Rico, en proie à une grave crise budgétaire, a été autorisé mercredi par une loi du Congrès à restructurer sa dette abyssale, deux jours avant une échéance cruciale pour l'archipel.
L'ancien paradis fiscal des multinationales américaines fait face à une crise budgétaire sans précédent avec plus de 70 milliards de dollars de dette.

Aux termes du projet de loi adopté par le Sénat, l'île des Caraïbes, se voit exceptionnellement octroyer le droit de renégocier sa dette sans risquer d'être poursuivie en justice par ses créanciers. Le dispositif, déjà voté à la Chambre des représentants début juin, et que Barack Obama s'est dit prêt à promulguer, a été approuvé par 68 voix contre 30.

En contrepartie, le territoire qui croule sous une dette de quelque 70 milliards de dollars sera virtuellement placé sous la tutelle financière des Etats-Unis à qui il a été rattaché à la fin du XXe siècle.

Ce projet bi-partisan, qui doit désormais être signé par le président Barack Obama, a été adopté alors que Porto Rico s'apprêtait à faire défaut sur 2 milliards de dollars de dette dus à ses créanciers vendredi 1er juillet.

"Cette loi n'est pas parfaite mais c'est un premier pas crucial vers un redressement économique et elle redonne espoir aux millions d'Américains originaires de Porto Rico", a salué Barack Obama dans un communiqué.

"Cette loi endigue la crise actuelle. Le Congrès doit redoubler d'efforts pour promouvoir le succès [économique] de Porto Rico sur le long terme", a déclaré le secrétaire du Trésor américain Jack Lew

Pas d'assistance financière prévue

Pour faire face à ses futures obligations, la loi met en place un comité de supervision qui aura la charge de négocier avec les créanciers de l'île, qui s'étaient rués en masse sur Porto Rico en raison de forts rendements.

Les promoteurs de la loi, dont le chef de file des républicains Paul Ryan, ont toutefois insisté sur le fait qu'aucune assistance financière fédérale ne serait apportée à l'île. Ce dispositif "protège les contribuables américains d'un renflouement du territoire", a assuré Paul Ryan. Selon ses promoteurs, cette loi ne pourra par ailleurs être invoquée par d'autres Etats fédérés américains qui, contrairement aux villes comme Detroit, ne peuvent se déclarer en faillite.

Les démocrates se sont ralliés à l'initiative tout en regrettant que la loi ne dessine pas de pistes pour relancer l'économie porto-ricaine.

"Si les démocrates avaient écrit cette loi, elle serait bien différente du texte voté aujourd'hui", a affirmé le chef de file des démocrates au Sénat Harry Reid.

Autrefois prospère, l'île de 3,5 millions d'habitants a amorcé son déclin économique en 2006 avec la fin d'exonérations fiscales massives qui avaient attiré de grandes multinationales et dopé l'activité. Depuis, la récession économique et la chute des recettes ont fait gonfler la dette du territoire, dont les caisses sont vides et qui a dû faire récemment défaut sur une partie de sa dette.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 30/06/2016 à 10:58
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A comparer avec l'attitude méprisante voir agressive de l'union européenne envers la Grèce. Merci pour cet article qui permet un peu plus de comprendre pourquoi les citoyens européens détestent l'union européenne, même les états unis sont plus re...

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