Le FMI vante les "bienfaits" des taux négatifs

Le FMI estime que les taux négatifs fournissent un stimulus monétaire supplémentaire et entraînent une hausse des demandes de crédit salutaire dans un contexte difficile pour la croissance et l'inflation. L'institution pointe toutefois quelques risques...
Le FMI reconnaît toutefois qu'avec les taux négatifs; des établissements financiers pourraient voir leur "rentabilité" affectée et décider de se tourner vers des activités "excessivement risquées" pour combler leur manque à gagner.

Alors que certaines banques s'en plaignent (notamment la BPCE, par la voix de François Pérol, ce samedi 9 avril), le FMI a affirmé, dimanche 10 avril, soutenir l'introduction de taux négatifs par certaines banques centrales face aux "risques importants" qui pèsent sur la croissance. Dans un blog, trois hauts responsables du Fonds monétaire international écrivent:

"Nous soutenons l'introduction de taux négatifs au vu des risques importants que nous identifions pour les perspectives de croissance et l'inflation."

Le FMI, qui dévoilera mardi ses nouvelles prévisions de croissance mondiale lors de son assemblée de printemps à Washington, a déclaré:

"Même si l'expérience des taux négatifs nominaux est limitée, nous concluons pour le moment que, dans l'ensemble, ils contribuent à fournir un stimulus monétaire supplémentaire et à assouplir les conditions financières."

    Lire aussi >> Taux d'intérêt négatifs : qui perd, qui gagne ?

Certaines banques seront gagnantes, selon le FMI

Mi-mars, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait déjà estimé que l'économie mondiale se porterait "moins bien" sans les taux négatifs, mais c'est la première fois que l'institution détaille les bienfaits supposés de cette mesure - supposés parce que, pour le moment, le sujet divise les économistes.

Selon le Fonds, les taux négatifs font, "dans la plupart des cas", baisser les coûts des crédits commerciaux, notamment ceux à destination des entreprises, et ont notamment accompagné une "accélération" du crédit dans la zone euro.

L'institution estime également que certaines banques seront gagnantes en profitant d'une meilleure qualité de leurs créances et d'une hausse globale des demandes de crédit.

Face aux risques qu'il décrit, le FMI légitime son rôle de supervision

Le FMI reconnaît toutefois que d'autres établissements financiers pourraient voir leur "rentabilité" affectée et décider de se tourner vers des activités "excessivement risquées" pour combler leur manque à gagner.

L'institution redoute également que l'assainissement "vital" du bilan des entreprises ne soit retardé par cette mesure et craint qu'elle n'ouvre par ailleurs un cycle d'"emballement et d'effondrement" du prix des actifs. "Ces risques potentiels requièrent une surveillance attentive et un contrôle des autorités de supervision", estime le FMI.

Six banques centrales ont expérimenté les taux négatifs

Pour rappel, au cours des derniers années, six banques centrales, dont la BCE en Europe, ont pris la mesure sans précédent de faire payer les banques qui préfèrent stocker leur argent dans leurs coffres plutôt que de le prêter aux entreprises et aux particuliers.

Ces taux négatifs, qui sont également en vigueur en Suisse et depuis janvier au Japon, visent à desserrer les cordons du crédit pour soutenir l'activité et viennent renforcer le soutien monétaire massif et non-conventionnel apporté par certaines banques centrales.

    Lire aussi >> La Hongrie instaure à son tour des taux négatifs

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 11/04/2016 à 13:35
Signaler
Je pense que les fonctionnaires de Bruxelles FMI, autres ne s'aperçoivent pas qu'ils demandent aux établissements financiers de maintenir des actifs solvables dans leurs livres qui ont des rendements négatifs, (en effet il est impossible de demander ...

à écrit le 11/04/2016 à 12:51
Signaler
Les taux négatifs sont un fléau pour nos économies mais apparemment la (madame Lagarde trouve cela bien) d'ici a ce que les Q.E. soit une réussite, et ce sont des économistes qui disent cela ?? Cherchez les erreurs.....

à écrit le 11/04/2016 à 8:55
Signaler
je vais passer pour un ringard... a l'époque ou j'étais en fac l'inflation était une catastrophe...15/18 % par an tres bon pour les acheteurs d'immeuble térrible pour les salariés.... Keynes n'a jamais dit qu'il fallait relance continuellement mais e...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.