Le Royaume-Uni proche de la déflation ?

Les prix ont baissé de 0,1% en avril outre-Manche, là où les économistes s'attendaient à une inflation zéro. La banque d'Angleterre avait déjà prévenu d'un tel scénario, laissant entendre qu'elle pourrait être amenée à augmenter ses taux.
Les prix en avril ont été tirés vers le bas sous l'effet d'une période de Pâques plus précoce que prévu. Par conséquent, les tarifs de voyages, habituellement plus élevés durant cette période, n'ont pas été pris en compte dans le calcul du niveau des prix en avril.

Le taux d'inflation en rythme annuel a été négatif en avril au Royaume-Uni pour la première fois depuis 1960, en raison notamment d'un effet de calendrier dû à une fête de Pâques précoce. Les prix à la consommation ont reculé en avril de 0,1% par rapport au même mois de 2014, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS). Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à le voir rester à zéro.

Les objectifs de la Banque d'Angleterre ne sont pas atteints

Cet indicateur n'avait jamais été négatif depuis sa naissance en 1996. En se fondant sur des données comparables, c'est la première fois depuis 1960 que l'indice des prix à la consommation montre une situation de déflation, souligne l'ONS. En variation mensuelle, les prix ont augmenté de 0,2%.

L'inflation reste ainsi nettement inférieure à l'objectif de 2% de la Banque d'Angleterre (BoE) mais pour l'instant, peu d'économistes pensent que la Grande-Bretagne risque un scénario à la japonaise de recul durable des prix. Mark Carney, le gouverneur de la BoE, a déclaré la semaine dernière que son institution jugeait possible que l'inflation devienne prochainement négative avant de se redresser. Il a déclaré qu'une hausse des taux d'intérêt était plus probable qu'une baisse. Les prix en avril ont été tirés vers le bas sous l'effet d'une période de Pâques plus précoce que prévu. Par conséquent, les tarifs de voyages, habituellement plus élevés durant cette période, n'ont pas été pris en compte dans le calcul du niveau des prix en avril.

Chômage à la baisse et salaire à la hausse

Le taux de chômage est tombé à 5,5% sur les trois mois à fin mars, un plus bas depuis juillet 2008, tandis que le salaire hebdomadaire moyen a augmenté légèrement plus que prévu sur la période, selon des données officielles publiées mercredi. L'Office des statistiques nationales (ONS) a ainsi précisé que ce salaire avait progressé de 1,9% après +1,7% sur les trois mois à fin février. Hors bonus, la hausse est de 2,2%. Les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé respectivement +1,8% et +2,1%.

La Banque d'Angleterre surveille de près l'évolution des coûts du travail dans le cadre de ses décisions de politique monétaire. Le nombre de personnes recensées comme étant sans emploi a baissé de 35.000 sur les trois mois à fin mars, pour revenir à 1,83 million. Sur les trois mois à fin février, le taux de chômage était de 5,6%.

Le taux de chômage a fortement reculé depuis la mi-2013 mais les salaires viennent à peine de commencer à augmenter. Le fait que l'inflation soit tombée à zéro en février et en mars, sous l'effet d'une chute des cours du brut, signifie néanmoins que le pouvoir d'achat est en hausse après une longue période de baisse des salaires en termes réels.

Ralentissement économique repoussé

La production industrielle a enregistré en mars sa plus forte hausse en six mois, selon des données officielles publiées mardi, qui montrent un rebond inattendu de l'extraction de pétrole et de gaz et qui devraient apaiser les craintes d'un ralentissement économique du pays. L'Office des statistique nationales(ONS) précise ainsi que la production industrielle a augmenté de 0,5% après +0,1% en février. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une production inchangée. La production manufacturière a crû de 0,4% en mars, un taux également supérieur aux attentes des économistes, après une hausse (révisée) de 0,5% en février.

Par rapport à mars 2014, la production industrielle dans son ensemble a augmenté de 0,7% et la production manufacturière de 1,1%, contre respectivement des hausses de 0,2% et de 1,0% attendues par les économistes. Sur l'ensemble du premier trimestre, la production industrielle a augmenté de 0,1% par rapport aux trois derniers mois de l'année alors que l'ONS avait retenu un recul de 0,1% dans sa première estimation de produit intérieur brut (PIB).

L'ONS a toutefois précisé que ce seul élément ne suffisait pas à laisser entrevoir une révision à la hausse du PIB, dont une deuxième estimation doit être publiée le 29 mai. Fin avril, l'ONS avait dit que le PIB avait augmenté de 0,3% au premier trimestre 2015 contre +0,6% sur les trois derniers mois de 2014. L'extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 4,9% sur le mois, hausse la plus marquée depuis février 2014. Mais, sur un an, cette extraction, plombée par la baisse des cours du pétrole et une hausse des coûts de production dans la mer du Nord, est en repli de 5,1%.

Le déficit marchand toutefois plus élevé que prévu

Le déficit des échanges de biens a été plus important que prévu en mars, avec une balance commerciale qui s'est dégradée au cours du premier trimestre, montrent les données publiées vendredi par l'Office de la statistique nationale (ONS). Ce déficit s'est établi à 10,122 milliards de livres sterling (13,923 milliards d'euros) en mars après 10,799 milliards en février, mois pour lequel il a été révisé en forte hausse, de 459 millions par rapport à la première estimation. Les économistes s'attendaient à un déficit de 9,8 milliards de livres en mars.

Avec l'excédent dégagé dans le secteur des services, le déficit commercial de la Grande-Bretagne s'est réduit d'un peu plus de 500 millions de livres à 2,817 milliards en mars, mais il s'est creusé sur l'ensemble du premier trimestre à 7,481 milliards après 5,968 milliards sur les trois derniers mois de 2014. Un responsable de l'ONS a dit que cette situation ne freinerait que très légèrement la croissance de l'activité au premier trimestre, période sur laquelle les exportations ont reculé de 3,6% et les importations de 1,9%.

(Avec Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 19/05/2015 à 14:22
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La déflation, çà ne commence pas à 0% d'inflation, mais en dessous de 2% d'inflation. La preuve ? : c'est pour çà que l'économie européenne stagne depuis dix ans.

à écrit le 19/05/2015 à 13:55
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L'Europe et le Japon savent très bien exporter...leur deflation.

à écrit le 19/05/2015 à 13:29
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gagner moins , dépenser plus !

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