G20 : le prisme des attentats jette une lumière trouble sur la question des réfugiés

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 se sont engagés dans leur communiqué final à faire face conjointement à la crise des réfugiés. Sans toutefois préciser les actions possibles. Barack Obama, a de son côté, rappelé devant la presse internationale la nécessité de ne pas faire de raccourci intellectuel entre réfugiés et terroristes.
"Les gens qui fuient la Syrie sont ceux qui souffrent le plus du terrorisme, ce sont les plus vulnérables. Il est très important que nous ne fermions pas nos cœurs aux victimes d'une telle violence", a insisté Barack Obama, lundi, pendant sa conférence de presse à l'issue du G20.

Au G20, les attentats de Paris ont très largement occulté la question des réfugiés. Dans un premier temps. Car, elle s'est finalement imposée dans les discours. Mais sous un aspect bien différent de celui auquel on pouvait s'attendre. C'est d'abord Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui, dimanche matin, exhorte à ne pas faire d'amalgame entre réfugiés et terroristes, défendant au passage la politique européenne en la matière."Il est important de ne pas confondre ceux qui ont perpétré ces attaques avec ceux qui fuient ces mêmes attaques dans leur propre pays", argue Juncker. Cette clarification intervient quelques heures après l'annonce qu'un des terroristes de l'attaque parisienne aurait récemment été localisé sur l'île de Lesbos, en Grèce.

La mise au point d'Obama

Lundi après-midi, c'est le président américain Barack Obama qui clarifie à son tour la situation devant la presse internationale.

"Les gens qui fuient la Syrie sont ceux qui souffrent le plus du terrorisme, ce sont les plus vulnérables. Il est très important que nous ne fermions pas nos cœurs aux victimes d'une telle violence", insiste Obama. "Cela commence d'abord par ne pas faire de lien entre la question des réfugiés et celle du terrorisme".

Un peu plus tôt dans la journée, c'est Receep Teyyip Erdogan, le président turc, rappelle "qu'il faut que la lutte contre le terrorisme soit une action conjointe et trouver également une solution pour les réfugiés" mais exhorte "à ne pas mélanger les deux problèmes". L'hôte du G20 a d'ailleurs tenu à signifier - au passage - que son pays accueille 2,5 millions de réfugiés sur son territoire, mais qu'il ne peut désormais plus "faire au problème tout seul", invitant la communauté internationale à "partager son poids". Dans leur traditionnel communiqué final publié lundi après-midi, les dirigeants du G20 ont consacré un long paragraphe à la question.

Coopération internationale

Ils appellent ainsi tous les Etats à apporter leur contribution "à la crise des réfugiés, et s'associer à leur réinstallation, à l'aide humanitaire afin qu'ils puissent notamment avoir accès à l'éducation, et à des moyens de subsistance pour avoir une vie décente". Dans le même temps, le G20 reconnaît également l'importance de "créer les conditions" pour que les réfugiés puissent retourner dans leur pays d'origine.

L'OXFAM, confédération d'ONG,  qui avait appelé les grandes puissances à prendre conscience du problème, s'est exprimé dans un communiqué hier après-midi , pour exprimer sa satisfaction, mais rappeler l'urgence de la situation.

"Pour la première fois, le G20 a reconnu l'ampleur de la crise des réfugiés et la nécessité d' avoir une approche globale pour y remédier. Les mesures décrites dans le communiqué - le droit de travailler , des itinéraires sûrs et légaux vers les pays tiers , ainsi que l'aide accrue et de l'investissement dans les pays qui accueillent des réfugiés - pourrait faire une réelle différence dans la vie de millions de réfugiés".

Conscients que les Etats ne pourront résoudre la question seule, les chefs d'Etat et de gouvernement ont invité le secteur privé et la société civile à apporter leur soutien. Le communiqué évoque également sur la nécessité d'identifier les racines de ces déplacements de population. Sans toutefois en dire davantage sur les options pour stopper cette vague migratoire sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.

Daesh en toile de fond

Car derrière les déclarations communes pour aider les réfugiés, c'est surtout la question d'une réponse militaire adéquate qui se pose pour mettre un terme à l'EI, qui contraint nombreux réfugiés à fuir en Europe, comme l'ont rappelé plusieurs dirigeants à Antalya.

Mais pour l'instant, le problème ne trouve pas d'issue. Pendant sa conférence de presse, plusieurs journalistes n'ont pas hésité à mettre Barack Obama, le dos au mur sur son absence de stratégie en Syrie pour combattre l'EI. "Pourquoi ne parvient-t-on pas à dégager ces salauds ?", insiste Jim Acosta, le correspondant à la Maison Blanche de CNN. A cela le président répond que sa stratégie pour contrer Daesh ne changera pas. "Mais quelle est-elle ?", insistent les journalistes.

"Des progrès ont été faits : on tue des commandants, des chefs de I'état islamique (...) ils perdent des territoires à la fois en Syrie et en Irak", détaille Obama. "C'est une campagne de longue haleine et nous l'avons toujours su", admet toutefois le président des Etats-Unis.

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Commentaires 2
à écrit le 17/11/2015 à 15:05
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La réponse est simple, nous allons affréter des bateaux a la SNCM et les renvoyer direct en Syrie... Il feront gratuitement le plein la bas pour nous dédommager....

à écrit le 17/11/2015 à 13:38
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Il faut penser d'abord aux nôtres, 6000 SDF meurent chaque années en France avec une augmentation de 30% en 2014, principalement des homme de moins de 50 ans pour 90% environs.

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