Merkel veut la fin des discussions d'adhésion UE-Turquie

La chancelière allemande Angela Merkel s'est prononcée dimanche en faveur de l'arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, ce qui semble être un changement de position de sa part.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé dimanche soir que la Turquie n'adhèrerait jamais à l'Union européenne, alors que les sujets tensions se multiplient entre l'Europe et Ankara.

 "Je ne vois pas l'adhésion arriver et je n'ai jamais cru que cela puisse survenir", a déclaré Angela Merkel lors d'un débat télévisé à trois semaines des élections législatives allemandes, ajoutant que la question était de savoir qui de la Turquie ou de l'UE "fermerait la porte" en premier.

"Il est évident que la Turquie ne devrait pas devenir membre de l'UE", a dit la dirigeante conservatrice lors d'un débat télévisé face à son adversaire social-démocrate, Martin Schulz, en vue des élections fédérales du 24 septembre en Allemagne. "Je discuterai avec mes collègues (de l'UE) pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune à ce sujet afin que nous puissions mettre un terme à ces négociations d'adhésion", a ajouté Angela Merkel.

Ces déclarations sont susceptibles de dégrader un peu plus les relations entre l'Allemagne et la Turquie, qui se sont nettement détériorées avec les accusations de dérive autoritaire portées en Europe contre le président turc Recep Tayyip Erdogan depuis qu'il a réchappé à une tentative de coup d'Etat en juillet 2016.

La Turquie n'a pas réagi dans l'immédiat

Angela Merkel s'est exprimée ainsi après avoir été manifestement surprise par son adversaire social-démocrate lorsque ce dernier s'est engagé à faire pression en faveur d'un arrêt des négociations UE-Turquie s'il accédait au poste de chancelier après le scrutin du 24 septembre.

"Si je deviens chancelier d'Allemagne, si le peuple de ce pays me confie ce mandat, alors je proposerai au Conseil européen que nous mettions fin aux discussions d'adhésion avec la Turquie", a dit Martin Schulz. "Est-ce que nous pourrons rallier tous les pays à cela, je ne sais pas. Mais je me battrai pour ça."

Dans un premier temps, Angela Merkel a mis en garde contre une telle initiative en jugeant irresponsable de fragiliser davantage les relations avec la Turquie alors que des Allemands sont emprisonnés dans ce pays.

Douze Allemands, dont quatre possèdent aussi la nationalité turque, sont actuellement détenus en Turquie pour leurs activités politiques présumées.

"Je n'ai pas l'intention de rompre les relations diplomatiques avec la Turquie simplement parce que nous sommes en campagne électorale et que nous voulons montrer à chacun qui est le plus fort", a dit la chancelière.

Merkel veut séduire les électeurs conservateurs

Alors que les journalistes avaient changé de sujet et interrogeaient les deux adversaires à propos du président américain Donald Trump, Angela Merkel est revenue sur le thème de la Turquie et a brusquement pris parti en faveur d'un arrêt des négociations d'adhésion à l'UE.

Les conservateurs de l'Union chrétienne démocrate (CDU), le parti d'Angela Merkel, s'opposent de longue date à une adhésion de la Turquie à l'UE.

L'ouverture de ces discussions entre Ankara et Bruxelles a été décidée quelques mois avant l'arrivée d'Angela Merkel à la chancellerie en 2005. Elle a toujours dit qu'elle respecterait cette décision et que les négociations, qui sont aujourd'hui de fait à l'arrêt, étaient un processus "ouvert". (Michael Nienaber et Noah Barkin ; Bertrand Boucey pour le service français)

(avec agences)

Commentaires 27
à écrit le 07/09/2017 à 8:25
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Je ne croit pas que la Turquie est voulu réellement entré dans l'union européenne, car ni l'armé turc, ni la population turc y est favorable. Je pense que la Turquie devrai se tourné vers l'asie et se rapprocher d'avantage de la Russie, Chine, Iran, ...

à écrit le 06/09/2017 à 7:36
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Cela fait combien de temps qu'elle est au pouvoir? Et elle vient seulement de s'en apercevoir. Si elle avait tenu ce discours au moment de son arrivée à la Chancellerie, on aurait gagné du temps et de d'argent et la Turquie, et les Turcs, aurait été ...

à écrit le 05/09/2017 à 11:35
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Il suffirait que l'Europe reconnaisse ses valeurs démocratiques, ainsi que sa culture et ses racines chrétiennes, pour en exclure automatiquement la Turquie, un Pays qui était laïque, mais qui sous la férule de son dictateur Erdogan, s'oriente vers l...

le 05/09/2017 à 17:55
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Mais alors pourquoi L'Europe a donné de l'argent à la Turquie pour qu'elle bloque les migrants Syriens en Turquie ? M.Merkel utilisé l'argument Turc à cause des élections et pour éviter la montée du populisme Allemand , pour éviter une désunion du pe...

à écrit le 05/09/2017 à 11:14
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Avec l'Islamiste ERDOGAN elles n'auraient jamais du commencer, il est tourné définitivement vers les Pays Arabes Musulmans et non vers l'U.E. Merci Les Allemands qui ont pourtant sur leur sol la plus forte colonie Turque, jettent enfin l'éponge sur ...

à écrit le 05/09/2017 à 7:00
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La Turquie n'est plus dans les critères d'adhésion depuis un certain temps.... Nous devons mettre fin à cette demande.... Nous devons être intransigeant avec nos valeurs....

à écrit le 05/09/2017 à 0:02
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Au rédacteur: on échappe à, mais on réchappe de.

à écrit le 04/09/2017 à 19:02
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Enfin !

à écrit le 04/09/2017 à 16:56
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elle le pense jusqu'à sa reélection

à écrit le 04/09/2017 à 16:46
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Cette grande Dame a entièrement raison car c'est un pays musulmans !!!!!

à écrit le 04/09/2017 à 16:10
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En ce qui concerne la Turquie, c'est une sage décision mais nos amis américains ne vont pas être contents... Cordialement

à écrit le 04/09/2017 à 15:29
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Enfin, bravo Merkel, il faut parler "cash", il est grand temps... L'UE ne peut pas accepter la Turquie pour toutes sortes de raisons ,dont la première est sa survie même !!! Mais bien sur ,on peut continuer à coopérer et même avoir un solide partenar...

à écrit le 04/09/2017 à 13:25
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La Turquie a choisit la dictature et renonce à la justice Elle n a rien à voir avec l Europe que nous espérons

à écrit le 04/09/2017 à 13:19
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Allez savoir pourquoi les droites européennes ressortent la Turquie à chaque élection...on se demande vraiment pourquoi....meme si c'est dur de discuter avec Erdogan, il me semble plutôt plus malin de dire qu elles sont suspendues pour telle et telle...

à écrit le 04/09/2017 à 12:14
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Enfin, on arrive à une conclusion qui semble pleine de bon sens, merci Erdogan. Que l'on coopère avec la Turquie c'est trés bien. Qu'on intègre la Turquie dans l'UE pour avoir encore un autre pays qui ne partage pas nos valeurs, c'est se tirer une...

à écrit le 04/09/2017 à 12:09
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Ce n'est pas stratégique de la part de Mme Merckel d'utiliser cet argument uniquement à cause des élections, ces propos hors élections aurait été neutres mais là c'est plutôt suspect.

à écrit le 04/09/2017 à 12:01
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Bravo. Un peu de parler vrai ne peut pas nuire. Erdogan est un danger. L'éloigner est salutaire.

à écrit le 04/09/2017 à 11:31
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Sur ce plan là et jusqu’à maintenant ce n’était pas l'UE de Bruxelles qui décidait du fait de faire correspondre cette zone administrative avec l'OTAN!

à écrit le 04/09/2017 à 11:17
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Des discussions qui n'auraient jamais dû commencer. Nous avons déjà des problèmes d'intégration avec les pays de l'est complètement retardé sur le plan économique. Des pays qui mettent du temps à sortir du communisme. La Turquie, c'est encore plus co...

le 04/09/2017 à 12:04
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@BA: en effet, on n'aurait jamais dû essayer la Turquie, ni la Grèce d'ailleurs (qui pour ceux qui ne le sauraient pas est une ancienne province de l'Empire ottoman - Turquie actuelle). Quant aux pays de l'Est, ils ne sont pas plus communistes que la...

le 04/09/2017 à 13:38
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la grèce conquise pendant 400 ans par les ottomans et on raye d'un trait plus de 2000 ans d'histoire et le fait que la culture grecque est à la base de la culture européenne...

le 04/09/2017 à 15:16
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Les pays de l'est rattrapent à grandes enjambées leur retard économique. Allez faire un tour dans la région de Prague, de Tallinn, de Varsovie ou de Ljubljana et vous verrez s'il s'agit d'endroits attardés et misérables... Le problème de la Turquie ...

le 05/09/2017 à 9:13
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@sacré: 1) La "Grèce antique" était un conglomérat de villes indépendantes perpétuellement en guerre l'une contre l'autre, et l'apport culturel est le fait des métèques (littéralement les étrangers à la ville). 2) La civilisation actuelle découle de ...

à écrit le 04/09/2017 à 10:35
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C'est stupide également, il est bien évident que ce pouvoir turque n'est pas démocratique et que pour le moment il faut geler les négociations c'est une évidence rare maintenant le peuple turque lui est bien plus démocrate que son oligarchie, comme d...

à écrit le 04/09/2017 à 10:35
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Force est de reconnaître que la Turquie ne respecte plus du tout les critères de Copenhague, et donc qu'elle n'a rien à faire dans l'UE.

à écrit le 04/09/2017 à 10:28
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C'est logique après tout ...pourquoi faire rentrer la Turquie en Europe ...quand le Royaume Uni se barre.. ?...pour la Syrie ..faudra poser la question à Mme Merkel...

à écrit le 04/09/2017 à 9:57
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OUF! BON DEBARAT

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