Nigeria : le candidat d'opposition Muhammadu Buhari remporte la présidentielle

L'ancien putschiste a battu le président sortant Goodluck Jonathan qui a reconnu sa défaite. Le Nigeria connait sa première alternance démocratique depuis son indépendance.
L'ancien putschiste a recueilli 15.424.921 voix ou 53,95% des 28.587.564 suffrages exprimés. Il compte 2,5 environ millions de voix d'avance sur le président sortant Goodluck Jonathan.

C'est un tournant majeur pour le Nigeria. Ce pays, qui  a connu six coups d'Etat militaires depuis son indépendance en 1960 et a été gouverné par le même parti, connait sa première alternance démocratique avec l'élection du candidat d'opposition Muhammadu Buhari, du Congrès progressiste (APC).

Le soir du mardi 31 mars,  la Commission nationale électorale indépendante (Inec) a annoncé la victoire de Muhammadu Buhari dans 21 des 36 Etats que compte la fédération nigériane. L'ancien putschiste a recueilli 15.424.921 voix ou 53,95% des 28.587.564 suffrages exprimés. Goodluck Jonathan, 57 ans, président sortant et membre du Parti démocratique populaire (PDP), a obtenu quant à lui, 12.853.162 voix (44,96%) à l'élection qui s'est déroulée samedi et dimanche.

Goodluck Jonathan reconnait sa défaite

Le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré mardi avoir tenu sa promesse en organisant des élections libres et justes, dans un communiqué dans lequel il a reconnu sa défaite face à Muhammadu Buhari.

"J'ai promis à ce pays des élections libres et justes. J'ai tenu ma parole", a déclaré le président sortant âgé de 57 ans, dans un communiqué publié peu après l'annonce des derniers résultats partiels de l'élection présidentielle.

Dans un pays souvent secoué par des violences post-électorales, Goodluck Jonathan a appelé les Nigérians mécontents du scrutin à le contester par les voies légales, avant d'ajouter: "Aucune ambition personnelle ne vaut le sang d'aucun Nigérian. L'unité, la stabilité et le progrès de notre cher pays est plus important que tout le reste".

Pas de violences majeures recensées

Dans un pays où les dissensions politiques attisent souvent des tensions ethniques et religieuses, entraînant de sanglantes émeutes post-électorales, le vote, qui s'est déroulé dans le calme, n'a pas donné lieu à des violences majeures pour l'instant.

Et le groupe islamiste Boko Haram, qui a multiplié les attentats-suicides dans le nord, ces dernières semaines, et qui avait juré de perturber cette élection, n'est pas parvenu à empêcher le processus électoral.

Pour rappel, il y a quatre ans, lors du précédent scrutin remporté par Goodluck Jonathan face à Muhammadu Buhari, des affrontements post-électoraux avaient fait environ 800 morts dans le Nord majoritairement musulman du pays.

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