Pays développés : une croissance portée par l'investissement

La dernière note de l'OCDE confirme le rebond de l'économie dans les pays développés au second trimestre 2017. Hormis les exportations, la plupart des indicateurs repassent au vert.
Grégoire Normand
L'organisation prévoit que la croissance mondiale du PIB devrait atteindre environ 3,5% en 2017 et 3,7% en 2018, contre 3% en 2016.

La reprise se confirme dans les grandes économies. D'après les dernières données de l'OCDE, le PIB de la zone OCDE a augmenté de 0,7% au second trimestre 2017 contre 0,5% au trimestre précédent selon des estimations provisoires. Cette croissance est particulièrement soutenue par la consommation des ménages et les investissements.

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Une croissance poussée par les investissements

L'organisation internationale note que la consommation privée et l'investissement ont augmenté de 0,5 et 0,3 point de pourcentage respectivement (en hausse par rapport à 0,3 et 0,2 au trimestre précédent). A l'inverse la baisse des exportations à tiré la croissance du PIB vers le bas tandis que l'impact de la consommation des administrations publiques(*) et de la reconstitution des stocks sur le PIB de cette zone est marginal au regard des dernières statistiques.

croissance du PIB

Stabilité pour la France

Les moteurs de la croissance diffèrent dans les grandes puissances économiques. Pour la France, la croissance du PIB au second trimestre (0,5%) a été stable, notent les économistes de l'OCDE. L'activité est portée par un "fort rebond des exportations nettes (0,6 point de pourcentage, en hausse par rapport à moins 0,6 au trimestre précédent) et la contribution plus élevée de la consommation privée (0,2, en hausse après 0,0)". Ces indicateurs corroborent ainsi les derniers bons résultats conjoncturels fournis par l'Insee.

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En Allemagne, la croissance du PIB a ralenti au second trimestre 2017 à 0,6 % contre 0,7 % au trimestre précédent.

"La contribution plus forte de la consommation privée (0,4 point de pourcentage, en hausse après 0,2) et la forte reprise de la reconstitution des stocks (0,2 point de pourcentage après moins 0,7), ont été compensées par une contribution négative des exportations nettes (moins 0,3 point de pourcentage, comparé à 0,6) et par un ralentissement marqué de l'investissement."

Outre-Manche, l'activité est restée inchangée (0,3 %) au second trimestre, en raison notamment d'une reprise vigoureuse des exportations nettes (qui ont contribué 0,4 point de pourcentage, comparé à moins 0,4 au trimestre précédent).

Enfin aux Etats-Unis, l'activité économique n'a pas connu de fort ralentissement depuis l'arrivée officielle de Donald Trump au pouvoir. Le PIB a progressé de 0,8% au second trimestre comparé au 0,3% au trimestre précédent. La croissance est principalement portée par une forte contribution de la consommation privée et la reconstitution des stocks des entreprises. L'investissement et les exportations nettes ont contribué que faiblement à la croissance (0,1 point de pourcentage chacun).

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Les investissements des entreprises au sommet

La publication de l'OCDE fait écho aux derniers chiffres de la Commission européenne. En effet, le taux d'investissement des entreprises s'est établi à 23,2% dans la zone euro, contre 22,9% au trimestre précédent. Si cet indicateur n'a pas encore retrouvé des niveaux similaires à la période d'avant crise, il poursuit une croissance relativement soutenue depuis 2015.

La bonne santé des indicateurs économiques dans les pays développés annonce de bonnes perspectives de croissance. La politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne a permis aux entreprises d'investir plus facilement en maintenant des taux d'intérêt très bas. Mais l'instabilité politique de régions comme la Catalogne et l'accroissement des tensions entre l'Union européenne et le Royaume-uni au sujet du Brexit pourraient inquiéter les investisseurs.

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(*) La consommation finale des administrations publiques peut être divisée en deux catégories distinctes. La première regroupe les dépenses de consommation collective (défense, justice, etc.) qui bénéficient à la société dans son ensemble, ou à de larges pans de la société, et que l'on qualifie souvent de biens et services publics. La seconde comprend les dépenses de consommation individuelle (soins de santé, logement, éducation, etc.) qui reflètent les dépenses engagées par les administrations pour le compte des ménages individuels.

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 11/10/2017 à 9:21
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IL est évident que ce n'est pas la consommation des ménages qui va tenir la croissance puisque le dumping social imposé par le néolibéralisme ne fait que paupériser les consommateurs. Du coup les riches font tout, on fabrique des trucs pour au fi...

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