Pour la BAD, la Chine doit "accélérer ses réformes structurelles"

La Chine doit "accélérer" ses réformes pour restructurer ses groupes étatiques et consolider ses finances, afin de doper sa productivité et maintenir sa croissance, a insisté jeudi la Banque asiatique de développement, prédisant un ralentissement continu de la deuxième économie mondiale.

D'après les nouvelles projections de l'institution, la Chine devrait voir son produit intérieur brut (PIB) croître de 6,5% cette année, soit légèrement mieux que les 6,4% précédemment attendus par la Banque asiatique de développement (BAD). Ce qui marquerait cependant un nouveau ralentissement, après une croissance tombée à 6,7% en 2016, au plus bas niveau depuis 26 ans. Pour 2018, la Banque attend un nouveau glissement, à 6,3%.

"Une  modération graduelle de la croissance est attendue, mais cela n'a rien d'inhabituel, à mesure du rééquilibrage du modèle économique du pays", a observé Ben Bingham, directeur de la BAD en Chine, lors d'une conférence de presse à Pékin.

De fait, le géant asiatique est engagé dans une douloureuse transition privilégiant les services et la consommation intérieure, au détriment des exportations et industries lourdes surendettées.

Or, "la consommation restera en 2017 un grand moteur de la croissance, appuyé par l'appréciation des salaires et des dépenses publiques accrues dans les systèmes de santé, d'éducation et de retraite", a commenté la BAD dans un rapport annuel.

"Le sursaut dans la construction [...] ne durera pas"

Alors que, dans le même temps, la croissance dans l'industrie "ralentira", sur fond de réduction des investissements et d'essoufflement de l'immobilier.

"Le récent sursaut dans la construction et les industries lourdes", qui a favorisé une relative stabilisation économique, "ne durera pas, il ne cadre pas très bien avec l'idée de rééquilibrage", a prévenu Juergen Conrad, analyste de la BAD basé à Pékin.

En revanche, insiste M. Conrad, le répit qu'a offert le boom immobilier "constitue une opportunité pour s'attaquer aux problèmes financiers et accélérer les réformes structurelles" et réduire plus drastiquement encore les surcapacités industrielles.

Serpent de mer de la politique économique chinoise, la réforme des entreprises d'Etat, des géants endettés et dotés de monopoles sur des secteurs entiers, se fait attendre.

Or, avec un endettement chinois dépassant 260% du PIB, "couper le crédit aux entreprises inefficaces (...) demeure une priorité pour les régulateurs chinois", tance la BAD. "Un défi crucial est de faire en sorte que les investissements soient vraiment productifs", renchérit M. Conrad, notant qu'un gros tiers des investissements dans le pays vient encore de l'Etat.

(avec l'AFP)

Commentaires 4
à écrit le 09/04/2017 à 14:08
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d apres robert lu grand economiste chinois; le fait que le cout du travail en chine augmente le rachat d entreprise francaise devient moins delocalisable;il est vrais que ce fait s il se fais rapidement cela peut calme le chomage en europe ???

à écrit le 06/04/2017 à 23:40
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Marrant, on dirait le discours commercial de la fed ou du fmi ou la banque mondiale : si ça coince, c'est de la faute des gouvernements... :-) D'ailleurs, finalement, la faute des peuples, soit les méchants pauvres qui refusent de con-sommer...

à écrit le 06/04/2017 à 12:08
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Alors que les salariés y sont payés 270 euros par mois et que la chine va virer 500000 emploi dans l'industrie, on leur conseille d'être plus productifs. Pauvres dirigeants mondiaux qui n'ont que le dogme économique néolibérale à rabâcher et nous...

à écrit le 06/04/2017 à 11:16
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la part de la consommation dans le PIB a plongé de 46% à 36% entre 2000 et 2010. 37% en 2015 (Banque Mondiale). 9 villes chinoises dans le top 10 international des hausses de prix immobiliers, avec des augmentations allant jusqu'à 41% sur 1 an (Kni...

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