Snowden aurait-il vraiment fourni des documents classés secret défense aux Russes et aux Chinois ?

Le lanceur d'alerte américain aurait laissé des documents hautement confidentiels tomber aux mains des services de renseignement russes et chinois, rapporte l'hebdomadaire britannique The Sunday Times. Une information à prendre avec des pincettes au vu du manque de sources sûres.
Invités par le quotidien à répondre aux affirmation du "Sunday Times", le gouvernement britannique s'est refusé tout commentaire, tout comme les agences de renseignement.

Un argument de plus pour incriminer Edward Snowden ? "Plus d'un million de documents classés secret défense, volés par le lanceur d'alerte américain, sont tombés entre les mains des Russes et des Chinois", révèle en fanfare l'édition dominicale du Sunday Times, le 14 juin. Conséquence : les agents britanniques, "en danger", doivent être rapatriés au plus vite.

Sûr de son titre, "Des espions britanniques livrés aux Russes et aux Chinois", l'hebdomadaire britannique vise le scoop, tout en gardant ses sources anonymes. Et c'est, en partie, ce qui met la puce à l'oreille.

Un anonymat peu crédible

Le Sunday Times cite en effet de "hauts responsables au sein du gouvernement, du ministère de l'Intérieur et des services de renseignement". Mais, à l'heure où Edward Snowden est considéré comme un traître aux yeux de certains députés américains, le gouvernement britannique se serait empressé de leur communiquer l'information, estime le quotidien The Guardian. Aux États-Unis, la Maison Blanche "ne se serait pas privée d'une grande conférence de presse" autour d'une telle nouvelle.

Invités par le quotidien à répondre aux affirmation du Sunday Times, le gouvernement britannique s'est refusé à tout commentaire, tout comme les agences de renseignement.

Le calendrier de la publication en question

Surtout, le quotidien britannique s'interroge sur la date de publication d'un tel article, tout juste un mois après que la Cour d'Appel de New York a jugé illégale la collecte massive de données téléphoniques par l'Agence nationale de sécurité américaine.

Plus récemment encore, c'est le cadre légal de la surveillance britannique qui vient d'être remis en question dans le rapport de David Anderson, analyste sollicité par le gouvernement pour étudier les lois sur le terrorisme. Les accusations du Sunday Times auraient-elles été publiées pour faire diversion, pour "prendre contrôle des évènements?", s'interroge, suspicieux, le Guardian.

Inexactitude des faits rapportés

De son côté, Glenn Greenwald, le premier journaliste à avoir eu accès aux documents du lanceur d'alerte, souligne dans The Intercept, les incohérences de l'article du Sunday Times : selon une source gouvernementale, "rien ne permet de prouver que quelqu'un a été blessé" à la suite des révélations de Snowden. Mais cela n'empêche pas un responsable du ministère de l'Intérieur d'accuser ce dernier d'avoir "du sang sur les mains".

De plus, comment Snowden aurait-il remis les documents aux autorités russes ou chinoises sachant qu'il n'était plus en leur possession en quittant Hong-Kong, ville dans laquelle il avait donné rendez-vous aux journalistes pour faire ses révélations ? Là encore, Glenn Greenwald pointe du doigt l'inexactitude des faits. Son compagnon David Miranda, arrêté à Heathrow en possession de documents classés secret défense, ne revenait pas de Moscou comme le Sunday Times l'affirme, mais de Berlin. Fin de l'histoire.

Commentaires 10
à écrit le 16/06/2015 à 7:26
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Il est toujours facile de traiter ses soldat de traite, des qu'il s'oppose au systeme établi... Il desfonctionnement dans les armee son nombreux, le droit d'expression est inexistant, et les chef maintient la grande muette bien en laisse..... Donc to...

à écrit le 16/06/2015 à 7:26
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Il est toujours facile de traiter ses soldat de traite, des qu'il s'oppose au systeme établi... Il desfonctionnement dans les armee son nombreux, le droit d'expression est inexistant, et les chef maintient la grande muette bien en laisse..... Donc to...

à écrit le 16/06/2015 à 5:12
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On voit bien là la piètreté de la presse française. Toujours bonne à aller récupérer le fond des gamelles et incapable d'élever le débat! Heureusement qu'il existe de part le monde des mecs comme Greenwald, même s'ils sont parfois critiquables......

à écrit le 16/06/2015 à 5:12
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On voit bien là la piètreté de la presse française. Toujours bonne à aller récupérer le fond des gamelles et incapable d'élever le débat! Heureusement qu'il existe de part le monde des mecs comme Greenwald, même s'ils sont parfois critiquables......

à écrit le 15/06/2015 à 19:44
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Tout est bon ces temps-ci pour noircir les Russes, mais je doute que Snowden ait accès à des documents depuis que le pot aux roses a éclaté. Au mieux peut-il avoir expliqué le fonctionnement de la NSA, et encore faudrait-il qu'il en connaisse parfait...

le 15/06/2015 à 21:27
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Vous savez, Patrick, les médias occidentaux souffrent d'une crise structurelle depuis quinze ans. Leurs revenus publicitaires et des abonnements ne cessent de baisser alors que la concurrence des médias sociaux ne cesse de gagner en importance. Moins...

à écrit le 15/06/2015 à 18:49
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Le papier est polémique, les faits reportés sont inexacts, donc, on y est en pleine spéculation. Aussi polémique que l'histoire de Snowden, nous venons d'apprendre que Dassault Systems, partenaire de DCNS, aurait (au conditionnel) proposé à l'industr...

à écrit le 15/06/2015 à 18:21
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Personnellement je me méfie de toute soi-disant information placée au conditionnel. Les "aurait" et "serait" ne me disent pas grande chose car une fois la même démentie, on n'en parle plus. C'est d'ailleurs marrant comme La Tribune s'intéresse depu...

le 15/06/2015 à 19:50
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C'est bien de se méfier des conditionnels dans la presse, mais le papier de LT relève justement l'aspect polémique entre l'info avancée par l'hebdomadaire britannique et les propos tenus par Glenn Greenwald. Perso je me méfie de toute la presse brita...

le 17/06/2015 à 5:10
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Sauf que la plupart des journaux ont suivis l article du Sunday Times sans le verifier, pourquoi? Combien corrigent et le font savoir? Avec le discredit qu'apporte cet article sur le lanceur d'alerte, nous sommes en droit de nous poser de la questio...

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