Trois demandes stupéfiantes de WikiLeaks au fils aîné de Donald Trump

Donald Trump Jr et WikiLeaks ont échangés durant près d'un an via la messagerie privée du réseau social Twitter. Par ce biais, l'organisation aurait notamment demandé au fils aîné du président américain de suggérer à l'Australie de nommer son patron, Julian Assange, ambassadeur à Washington.
Donald Trump Jr et son père, Donald Trump, alors candidat à la Maison-Blanche en 2016.

L'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection américaine de 2016 met en lumière la présence d'un nouvel acteur : WikiLeaks. L'organisation, connue pour avoir fait fuiter des documents confidentiels de l'armée américaine, aurait été en contact avec le fils aîné du candidat républicain, Donald Trump Jr, entre septembre 2016 et juillet 2017.

Leurs échanges ont été remis au Congrès américain dans le cadre de l'enquête. Le magazine The Atlantic y a eu accès et en a publié certains passages lundi. Il s'agit de conversations privées via le réseau social Twitter, entre le compte de Donald Trump Jr et celui de WikiLeaks. Parmi les messages échangés ressortent trois demandes assez surprenantes de l'organisation.

"Voici la chaîne entière de messages avec WikiLeaks (avec mes trois réponses) que l'un des comités du Congrès a choisi de faire fuiter. Comme c'est ironique !"

1. Obtenir l'avis d'impôts de Donald Trump

La première de ces demandes intervient fin septembre 2016, soit moins de deux mois avant le scrutin présidentiel. Le New York Times a dévoilé une partie de l'avis d'impôt du candidat républicain. WikiLeaks aurait demandé à son fils le reste du document, afin de le publier et invoque plusieurs raisons.

D'abord, l'organisation estime qu'il vaut mieux que ce soit elle qui le publie, plutôt que les "sources les plus biaisées", citant le New York Times et MSNBC (groupe des chaînes MSN et NBC). WikiLeaks explique également que cela "renforcerait la perception de l'impartialité" de ses publications et, indirectement, que "la grande masse de choses que nous sommes en train de publier sur Clinton aura un impact bien plus important, parce que ce ne sera pas perçu comme quelque chose provenant d'une source 'pro-Trump' ou 'pro-russe'".

Donald Trump Jr n'a pas répondu à ces demandes.

2. Contester les résultats de l'élection en cas de défaite

Le jour du vote, le 8 novembre 2016, alors que Donald Trump est donné perdant dans les sondages, WikiLeaks "pense" qu'en cas de défaite il vaudrait mieux que le candidat républicain "ne la concède PAS [sic] et passe son temps à la CONTESTER" et à dire qu'elle était truquée.

Selon The Atlantic, l'organisation aurait souligné que contester les résultats du scrutin serait "bien pour pour Trump qui, d'après les rumeurs, prévoit de lancer un média" en cas de défaite.

Une fois encore, Donald Trump Jr, n'aurait pas répondu à ces messages. Quelques heures plus tard son père a remporté l'élection.

3. Suggérer à l'Australie de nommer Assange ambassadeur à Washington

La demande la plus étonnante survient en décembre. Le compte de WikiLeaks aurait proposé au fils du président-élu de "suggérer à l'Australie de nommer Assange [l'Australien est le patron de WikiLeaks, NDLR] ambassadeur à [Washington,] DC". "C'est un homme très intelligent et le plus célèbre Australien que vous avez !"

Selon l'organisation, une telle annonce de Donald Trump retirerait la pression mise sur l'Australie, le Royaume-Uni et la Suède par l'administration Obama, dans laquelle Hillary Clinton a été secrétaire d'Etat entre 2009 et 2013. Pour mémoire, Julian Assange est accusé d'agression sexuelle en Suède et séjourne à l'ambassade d'Equateur à Londres, de laquelle il n'est pas sorti depuis 2012.

Une interrogation de julian assange aura lieu le 14 novembre

Le patron de WikiLeaks, Julian Assange. (Crédits : Reuters)

Assange répond avec ironie

Pour mémoire, durant la campagne présidentielle, WikiLeaks a publié des e-mails de membres du Comité national démocrate dénigrant la candidature de Bernie Sanders à l'investiture démocrate, ébranlant la fragile unité au sein du camp d'Hillary Clinton.

De même, peu après la publication par le Washington Post d'une vidéo accusant Donald Trump d'agression sexuelle, WikiLeaks a dévoilé des e-mails piratés du directeur de campagne de la candidate démocrate, la fragilisant à nouveau.

| Lire aussi : la troublante affaire des e-mails de Clinton plombe sa campagne

Suite aux révélations de The Atlantic, Julian Assange a publié un tweet mardi dans lequel il répond de manière ironique aux accusations.

"Cher Donald Trump Jr notre offre pour être ambassadeur aux Etats-Unis tient toujours. Je peux ouvrir une ambassade de style hôtel à Washington avec des suites luxueuses [garantissant] l'immunité aux lanceurs d'alertes. Le public aura un flux massif d'informations sur les derniers complots de la CIA pour miner la démocratie. Envoyez-moi un message privé."

Commentaires 5
à écrit le 16/11/2017 à 12:24
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pourquoi Wikileaks avait trouvé des milliers de documents à fuiter nuisant à Hillary Clinton et pas un seul concernant Trump, il y avait pourtant beaucoup à dire sur lui et surement plus compromettant. Assange n'est pas près de reprendre sa libert...

à écrit le 15/11/2017 à 23:35
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Donc Wikileaks roule pour Trump contre les démocrates. Rien a voir avec le chevalier blanc que Assange nous vendait . En réalité, il fait de la politique en balançant des fake news sur ses adversaires politiques. J'ai été berné comme des millions d'a...

à écrit le 15/11/2017 à 17:35
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On savait depuis longtemps qu'Assange n'était ni une oie blanche ni un chevalier blanc. Et que Wikileaks n'a rien d'un organe de transparence mais de manipulation. Et il est temps aussi de se rendre compte que ce qu'on nomme laudativement un "lanceur...

le 15/11/2017 à 20:01
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Surtout que Wikileaks se focus surtout sur les soi disantes atteintes aux libertés que les USA ou la CIA mettraient en danger. Assanges est par contre beaucoup moins prolifique quand il s'agit de parler de Poutine et de la très démocratique Russie.

à écrit le 15/11/2017 à 17:00
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Pourquoi stupéfiantes ? Vous avez vu dans quel monde on vit ? Il faudrait se réveiller quand même hein.

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