Trump accuse l'ex-directeur du FBI d'avoir divulgué des documents confidentiels

Donald Trump a accusé l'ancien directeur du FBI James Comey d'avoir fait fuiter des documents classifiés à la presse américaine. Ce qu'il considère comme illégal. Mais à ce stade de l'enquête sur l'ingérence russe dans la présidentielle américaine, beaucoup d'observateurs pensent que ce point de vue est erroné.
Grégoire Normand
Donald Trump a lancé cette accusation en se basant sur une enquête du journal américain The Hill, qui n'a jamais affirmé que ces fuites étaient "illégales".

La bataille entre Donald Trump et James Comey prend de l'ampleur. Après avoir déclenché un véritable séisme politique en limogeant le 9 mai dernier le directeur du FBI, Donald Trump a accusé l'ancien patron de l'agence fédérale d'avoir divulgué des informations classifiées à la presse américaine.

 "James Comey a divulgué des informations classifiées aux médias. C'est tellement illégal." Le président américain a tweeté ce message lundi 10 juillet après avoir retweeté un post de l'émission FOX & friends diffusée sur la chaîne américaine Fox News et régulièrement regardée par le chef d'Etat.

Des mémos confidentiels

Pour relayer ces informations, la chaîne conservatrice s'est appuyée sur une enquête du journal politique The Hill. Le journaliste auteur de l'article John Solomon a interrogé "plusieurs sources proches du dossier". Ces dernières affirment que "plus de la moitié des memos que l'ancien directeur du FBI a rédigés à partir de ses souvenirs de ses conversations avec le président Trump, à propos des enquêtes sur la Russie, contiennent des informations classifiées".

Au mois de juin dernier, James Comey a été interrogé devant la commission de renseignement du sénat américain sur les conversations qu'il avaient eues avec le président américain. A cette occasion, James Comey a dressé un véritable réquisitoire contre le milliardaire. Il a notamment affirmé avoir perçu ces échanges comme "une tentative de déstabilisation" de l'enquête menée par le FBI sur de probables collusions entre son équipe de campagne et la Russie.

> Lire aussi : Limogeage du directeur du FBI : cinq dates pour comprendre l'affaire

L'ancien directeur de l'agence fédérale a également parlé de "mensonges, purs et simples" et également de "diffamation" à propos des commentaires de Trump juste après son limogeage survenu en mai dernier. Le milliardaire avait affirmé que le FBI était dans la tourmente à cause du manque de confiance entre son personnel et le directeur. Dans une lettre adressée aux médias américains, la Maison-Blanche avait justifié officiellement le limogeage de James Comey pour "restaurer la confiance du public pour le FBI". A ce moment là, l'ancien présentateur de téléréalité avait qualifié Comey de "fuiteur" sur son compte Twitter.

Une crainte du mensonge

Pour justifier la consignation de ces conversations, l'ancien patron de la police fédérale avait expliqué devant la commission du sénat qu'il pensait que le président "pouvait mentir à propos de la nature de ces rencontres". Il a ainsi développé :

"Je savais qu'un jour, j'aurai besoin d'un enregistrement de ce qu'il s'est passé, non pas juste pour me défendre moi même, mais aussi pour défendre le FBI et son intégrité en tant qu'institution et l'indépendance de ces enquêtes."

Il a également expliqué, après avoir été évincé, qu'il avait utilisé un intermédiaire pour fournir au New York Times les détails de ces conversations avec Trump. Il espérait ainsi accroître la pression sur les contre-pouvoirs pour que soit mis en place un conseil spécial sur le rôle de la Russie sur la présidentielle américaine. Ce qui a été fait quelques jours après des révélations du grand quotidien new-yorkais.

Des divulgations illégales ?

Contrairement à ce que pourraient laisser penser les propos du président américain qualifiant le comportement de James Comey "d'illégal", l'auteur de l'enquête publiée dans The Hill rappelait avec précaution que "cette révélation soulève la possibilité que Comey ait violé les règles du FBI et ignorait le protocole de sécurité lorsqu'il a critiqué publiquement Hillary Clinton lors des derniers jours de l'élection présidentielle de 2016".

Par ailleurs, James Comey a insisté dans son témoignage devant le Sénat qu'il pensait que ses mémos personnels ne contenaient pas d'informations classifiées. "J'ai immédiatement préparé un mémo non classifié des conversations sur Michael Flynn et j'ai discuté de ce sujet avec la direction du FBI", a-t-il indiqué à propos du mémo qu'il a fait fuiter à propos de l'ancien conseiller à la sécurité nationale.

Mais pour déterminer si la fuite est illégale, The Hill rappelle que "les enquêteurs du Congrès doivent encore trancher quelques questions clés, comme le lieu et la façon dont les mémos ont été crées, savoir s'ils ont été rédigés sur un ordinateur sécurisé ou une simple tablette".

Grégoire Normand
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