Signe d'une intensification soudaine de l'action des Etats-Unis en Syrie, 59 missiles ont été tirés sur une base aérienne du gouvernorat d'Homs, depuis deux navires de guerre américains en Méditerranée en réponse à l'attaque au gaz de Khan Cheikhoune, ont précisé des responsables américains.
Selon un responsable américain, les missiles ont atteint leurs cibles à 03h45 (00h45 GMT) vendredi.
L'armée américaine a eu de "multiples" conversations avec les forces russes jeudi avant l'attaque, par le biais d'une ligne de communication établie pour éviter des heurts accidentels dans la lutte contre l'Etat islamique, a précisé le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone.
"Les premières informations indiquent que la frappe a sévèrement endommagé ou détruit des avions syriens, ainsi que des infrastructures et des équipements de la base aérienne de Shayrat, réduisant la capacité du gouvernement syrien à lancer des armes chimiques", a-t-il poursuivi.
Risque de confrontation avec la Russie et l'Iran
Le président américain a annoncé jeudi avoir ordonné une frappe militaire ciblée sur une base aérienne en Syrie d'où a été menée l'attaque chimique de mardi, déclarant avoir agi dans "l'intérêt de la sécurité nationale" contre le président syrien Bachar al-Assad.
Avec cette frappe, Donald Trump a pris la mesure militaire américaine la plus directe depuis le début de la guerre en Syrie il y a six ans. Une décision qui accroît le risque d'une confrontation avec la Russie et l'Iran, les deux principaux alliés de Bachar al-Assad.
L'opération est ponctuelle, a déclaré un responsable du Pentagone, ce qui laisse douter que les tirs augurent d'un changement radical de la politique américaine en Syrie, Trump ayant promis à ses électeurs de faire passer les affaires intérieures en premier.
"Pendant des années les tentatives pour changer le comportement d'Assad ont toutes échoué, échoué lamentablement", a déclaré Trump depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, où il recevait le président chinois Xi Jinping.
Al-Assad avait démenti toute implication dans l'attaque chimique
Le président américain a estimé que le rôle du régime dans l'attaque de Khan Cheikhoune qui a fait au moins 70 morts, dont de nombreux enfants, était incontestable. Le gouvernement syrien a démenti toute implication.
(Avec Reuters)
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