Donald Trump se fâche encore avec la high-tech. Le président américain s'attaque à "l'international entrepreneur rule", surnommé le "visa startup". Cette mesure prévoyait de faciliter la création de startup sur le sol américain par des entrepreneurs étrangers. Mais le département de la Sécurité intérieure a annoncé lundi repousser son entrée en vigueur au 14 mars 2018, initialement prévue le 17 juillet 2017. Ce report va permettre l'organisation d'une "une consultation publique sur son retrait définitif", selon un document du département de la Sécurité intérieure. Il pourrait aussi permettre, à l'administration Trump, de remanier le décret pour en proposer une version allégée, selon des sources anonymes interrogées par le Wall Street Journal.
Adoptée par Barack Obama lors de ses derniers jours à la Maison-Blanche, cette mesure propose un droit de séjour temporaire jusqu'à deux ans et demi pour les entrepreneurs étrangers souhaitant s'établir sur le sol américain. En contrepartie, ils devaient justifier d'une somme de 250.000 dollars levés auprès d'investisseurs américains ou à défaut, de 100.000 dollars de subventions américaines. Environ 2.940 startups étaient éligibles au programme, selon le département de la Sécurité intérieure.
"Une grosse erreur"
Les réactions dans le milieu de la high-tech n'ont pas tardé à pleuvoir. "Les 44 startups américaines milliardaires fondées par des immigrés ont créé en moyenne 760 emplois [nationaux] par entreprise", assure Gary Shapiro, le président du CES, le plus grand rassemblement mondial dédié à la high-tech. "Sans ces entrepreneurs immigrés, il paraît peu probable que l'Amérique fasse aujourd'hui figure de modèle d'innovation", poursuit-il dans un communiqué relayé par le New York Times. L'un des co-fondateurs d'AOL, Steve Case, a dénoncé une "grosse erreur" sur Twitter, tout comme le co-fondateur de PayPal, Max Levchin, d'origine ukrainienne.
"Trump reporte officiellement le "visa startup". Grosse erreur. Les entrepreneurs immigrés ne volent pas d'emplois, ils les créent."
Donald Trump s'est déjà mis à dos les géants de la Silicon Valley en avril, lorsqu'il a lancé une réforme du visa H1B, très prisé par les employés qualifiés dans le secteur technologique.