Trump se fait rappeler à l'ordre par le directeur de la CIA pour ses tweets

Le directeur de la CIA, John Brennan, a conseillé dimanche à Donald Trump de "faire attention à ce qu'il dit" sur les réseaux sociaux. Les relations entre le futur président et les services de renseignement américains son déjà très tendues à quelques jours de l'investiture prévue le 20 janvier.
Le directeur de la CIA John Brennan a invité Donald Trump "à se discipliner" et à se saisir du fait que "les enjeux dépassent sa personne".

Invité de l'émission de télévision "Fox News Sunday", John Brennan s'est inquiété du penchant manifesté par le futur président des Etats-Unis à communiquer via Twitter.

"La spontanéité n'est pas quelque chose qui protège les intérêts de la sécurité nationale, donc quand il s'exprime ou réagit, il faut être sûr qu'il comprend bien les implications et l'impact profonds que cela peut avoir sur les Etats-Unis", a-t-il dit à propos du magnat de l'immobilier, qui deviendra vendredi le 45e président des Etats-Unis. "Cela ne concerne pas juste M. Trump, cela concerne les Etats-Unis d'Amérique".

John Brennan est revenu sur la controverse née de la publication la semaine dernière par certains organes de presse d'un rapport contenant des informations compilées par la Russie et apparemment compromettantes pour Donald Trump.

>> Lire aussi : Trump nie toute allégation de chantage par le Kremlin

Le futur locataire de la Maison blanche s'est offusqué de la publication de ces documents, qu'il a jugé faux ou inventés de toute pièce, et a accusé les agences de renseignement américaines de pratiques rappelant l'Allemagne nazie.

Ce qui a particulièrement déplu à John Brennan. Il a jugé pareille comparaison "infamante", disant "en prendre fort ombrage", et s'est demandé s'il était souhaitable que le futur président des Etats-Unis déclare publiquement qu'il n'a pas confiance dans les services de renseignement de son pays.

Une demande d'excuses

Dans la soirée, le milliardaire a demandé des excuses de la part des chefs de renseignement et des médias en publiant une série de tweets.

"Les chefs des services de renseignement ont fait des erreurs, et quand les gens font des erreurs, ils devraient s'excuser." Les médias dvraient également s'excuser."

Donald Trump a par la suite laissé entendre que le directeur de la CIA, qui doit quitter son poste dans quelques jours, était à l'origine des fuites sur le dossier russe.

Alors qu'il a pendant longtemps nié le rôle de la Russie dans le piratage de la boîte mail du camp démocrate, il a pour la première fois admis que le Kremlin était à l'origine des intrusions informatiques du parti.

Le futur-vice président à la rescousse

Questionné dimanche par CBS sur ce rôle du Kremlin, le prochain vice-président Mike Pence a réaffirmé que Donald Trump avait remporté la Maison-Blanche "à la loyale". Il s'est déclaré serein concernant une enquête lancée vendredi par les sénateurs du Congrès à Washington sur les actes d'espionnage russes.

Interrogé également par Fox news, le futur bras droit de Donald Trump a démenti tout contact entre Moscou et l'équipe du candidat républicain durant la campagne - "un roman-fiction qui a pour objectif de saper la légitimité de l'élection", a jugé M. Pence. Une vingtaine d'élus démocrates du Capitole ont annoncé qu'ils n'assisteraient pas à la cérémonie d'investiture, doutant ouvertement de la légitimité du milliardaire.

Parmi eux, John Lewis, pilier du Congrès depuis trois décennies et icône historique du mouvement des droits civiques, a vivement irrité Donald Trump. Ce dernier lui a conseillé de se consacrer à sa circonscription "dans un état déplorable".

Donald Trump s'est vu reprocher, dans cette nouvelle querelle personnelle, de se montrer indigne de la fonction présidentielle. Ses lieutenants luttaient dimanche contre ce nouveau foyer d'incendie. L'attitude de John Lewis est "décevante", a estimé le porte-parole du républicain, Sean Spicer, plaidant pour "le droit de se défendre" du futur président. Mike Pence a dit, lui, espérer que John Lewis et les autres parlementaires ayant décidé de boycotter l'investiture "reverraient leur position".

(Avec agences)

Commentaires 3
à écrit le 16/01/2017 à 15:01
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Ce nouveau President, a un comportement très puérile. Et pourtant, c'est bien lui que les Américains ont élu !!

à écrit le 16/01/2017 à 13:26
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Donald Trump avait émis des doutes sur l'élection de Barack Obama qui n'aurait pas été éligible. John Lewis ne fait que retourner la critique à l'envoyeur. La politique américaine risque de se transformer en match de tennis tweet.

à écrit le 16/01/2017 à 13:06
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Qui peut on blâmer? Celui qui révèle une vérité ou celui qui veut la cacher pour en tirer bénéfice?

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