Une ville chinoise suspend un projet nucléaire sino-français

Les manifestations de ce week-end à Lianyungang ont contraint les autorités de la ville à mettre entre parenthèses leur participation au projet de construction d'une usine de traitement de combustibles nucléaires, auquel le français Areva doit participer.
Des bateaux prêts à débuter la saison de pêche au printemps 2016, dans la ville portuaire de Lianyungang.

Les manifestations de ces derniers jours ont fait plier la municipalité de Lianyungang, dans l'est de la Chine. Ce week-end, des milliers de personnes ont déferlé dans les rues, brandissant des banderoles et martelant des slogans devant les bâtiments publics, s'alarmant des possibles effets néfastes sur l'environnement d'une future usine franco-chinoise de traitement de combustibles nucléaires usés.

Sur son compte officiel de microblogs, la municipalité de 700 000 habitants a annoncé dans la foulée qu'elle allait "suspendre temporairement" sa participation au processus de sélection d'un lieu pour ce futur site nucléaire, auquel l'entreprise Areva devait prendre part. Areva s'est contenté d'un commentaire laconique à l'AFP : "Les négociations commerciales continuent", a indiqué une porte-parole, précisant qu'il revient aux autorités chinoises de choisir le site de la future usine.

Projet crucial pour Areva

Le français avait signé en 2015 avec le géant chinois du nucléaire CNNC un protocole d'accord dans le cadre d'un projet de développement d'une usine de traitement-recyclage des combustibles usés en Chine - mais aucune localisation n'avait été dévoilée. Un projet jugé crucial pour le groupe français, qui se recentre sur la gestion du cycle du combustible.

Xu Dazhe, président de l'Agence chinoise de l'Energie atomique, avait confirmé en mars dernier que les discussions avec Areva se poursuivaient mais qu'"il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir avant de conclure (la négociation), à la fois techniquement et commercialement".

Conscience écologique grandissante

Les habitants de Lianyungang, cité portuaire de la province du Jiangsu, redoutent cependant que leur ville soit in fine choisie pour établir cette usine de retraitement, car une nouvelle centrale nucléaire de grande ampleur est actuellement construite à proximité par CNNC. De leur côté, les Etats-Unis se sont inquiétés au printemps de voir gronfler les stocks de matériaux radioactifs en Asie orientale, notamment à la faveur de projets de retraitement d'uranium.

Les manifestations contre des sites industriels, menées par des riverains inquiets, ne sont pas rares en Chine, où la classe moyenne se préoccupe davantage de l'environnement, et conduisent régulièrement les autorités à abandonner des projets. L'an dernier, par exemple, des officiels de Mongolie intérieure avaient promis de fermer plusieurs usines chimiques après des manifestations contre lesquelles la police aurait utilisé des gaz lacrymogènes.

Commentaires 4
à écrit le 11/08/2016 à 6:12
Signaler
alors c'a ...! finalement , pas si polueurs que c'a , les petits chinois !

le 11/08/2016 à 11:52
Signaler
"petits" chinois en quoi ?

à écrit le 10/08/2016 à 19:55
Signaler
BONNE NOUVELLES? SI LES CHINOIS SE BATTENT AUSSI POUR UN MONDE PLUS PROPES ET PLUS ECOLOGIQUE? MAIS AU NIVEAUX DES NONBREUSSES CENTRALES AUX CHARBON ?IL VONT AVOIR DU TRAVAIL POUR LES FAIRE ARRETEZ DEFINITIVEMENT???

à écrit le 10/08/2016 à 10:16
Signaler
Les manifestations de ces derniers jours ont fait plié, "ont fait plier" Les journalistes et la grammaire!!!!!!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.