Le Mercosur lance un ultimatum au Venezuela

Alors qu'il devait prendre la présidence tournante du Mercosur en juillet, le Venezuela, qui traverse actuellement de graves difficultés économiques et politiques, risque d'être suspendu de l'organisation.
Le président Nicolas Maduro, ici en compagnie de l'ancienne présidente argentine Christina Kirchner lors du sommet du Mercosur de Parana en 2014, pourrait voir son pays suspendu du marché commun.

La situation continue de se dégrader, pour le Venezuela. Les pays fondateurs du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ont annoncé dans un communiqué, mercredi, avoir décidé d'assumer conjointement la présidence de l'organisation, sans l'accorder au Venezuela.

Une déclaration, signée par les chefs de la diplomatie des quatre pays, établit que la présidence semestrielle du marché commun sud-américain "ne sera pas transmise au Venezuela" mais sera assurée "en coordination" par Buenos Aires, Brasilia, Montevideo et Asuncion. Le gouvernement de Nicolas Maduro est en outre menacé de voir le Venezuela, qui traverse une profonde crise politique et économique, "suspendu du Mercosur" s'il ne se conforme pas aux "dispositions juridiques" de l'organisation avant le 1er décembre.

Les quatre pays pourront "adopter les décisions nécessaires en matière économico-commerciale et sur d'autres sujets essentiels pour le fonctionnement du Mercosur", ainsi que dans "les négociations commerciales avec des pays tiers ou des ensembles de pays", ajoute la déclaration.

De profondes divisions idéologiques

Cet ultimatum est le dernier épisode en date de la querelle autour du Venezuela, qui expose les divisions idéologiques au sein du Mercosur. Dominé pendant des années par des gouvernements de gauche, ce marché commun a rebasculé à droite avec l'arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants en Argentine puis au Brésil.

A l'exception de l'Uruguay, tous les membres du Mercosur ont refusé en juin que le Venezuela prenne la présidence tournante de l'organisation en accusant ce pays de ne pas avoir endossé un accord économique conjoint ni un engagement en faveur de la protection des droits de l'homme.

Le blocage persistant a amené l'Uruguay à durcir sa position à l'égard du Venezuela, selon une source brésilienne, et l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay ont donc décidé mardi de lancer un ultimatum au Venezuela, dirigé par le socialiste Nicolas Maduro, et de partager provisoirement la présidence du Mercosur.

Gel des relation avec le Brésil

Après l'arrivée au pouvoir de Michel Temer au Brésil à la suite de la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff, le Venezuela a gelé ses relations avec le Brésil et a rappelé son ambassadeur en poste à Brasilia. L'Equateur et la Bolivie ont eux aussi rappelé leur ambassadeur.

Le Venezuela devait assumer la présidence du Mercosur en juillet, succédant à l'Uruguay en application de l'ordre alphabétique imposant les présidences tournantes de l'organisation. Caracas, admis en 2012 au sein du Mercosur, fondé en 1991, n'a jusqu'à présent ratifié qu'un nombre restreint des normes juridiques de l'organisation en matières commerciale et politique, et portant sur la gouvernance ou les droits de l'Homme.

(Avec agences)

Commentaires 6
à écrit le 14/09/2016 à 14:01
Signaler
Tout cela vient de la pénurie de papier hygiènique au Venezuela ! Comme je l'avais proposé, Maduro n'avait qu'à décrêter que tou(te)s Vénézuélien(ne)s utilisent ce papier des...deux cotés et la pénurie disparaitra !

à écrit le 14/09/2016 à 11:29
Signaler
La dictature Vénézuélienne ne peut plus arroser ses voisins avec les pétrodollars pour leur fermer les yeux. Mais la descente aux enfers du peuple vénézuélien, affamé, assassiné, décervelé, continue. La noblesse rouge continue à se remplir les poches...

à écrit le 14/09/2016 à 9:34
Signaler
Oui mais par contre le putsch au Brésil ne les dérange pas ?! Deux poids deux mesures, encore et toujours.

le 14/09/2016 à 13:26
Signaler
Un "putsch" qui a duré six mois, voté par plus des 2/3 des députés et des sénateurs, où l'accusée a pu se défendre et qui a été soutenu par la majorité de la population. C'est inédit ça...

le 14/09/2016 à 15:55
Signaler
EN 2005 nous avons voté contre le référendum constitutionnel européen, nos députés l'ont validé deux ans après. Quand l'oligarchie ne tient pas compte de la consultation de son peuple sur des décisions aussi importantes on peut appeler ça un puts...

le 15/09/2016 à 7:03
Signaler
La différence est qu'au Venezuela les gens crevent pour de vrai (pas de médicaments, criminalité, faim maintenant), alors qu'au Bresil c'est (encore) de la politique

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.