"Je demande de lancer une vaccination de masse de toute la population à partir de la semaine prochaine", a déclaré le chef du Kremlin au cours d'une réunion du gouvernement russe par visioconférence.
Une mise sur orbite du vaccin maison
En décembre, la Russie avait déjà commencé sa campagne de vaccination à destination des populations jugées prioritaires, notamment les personnes âgées et le personnel médical et scolaire.
Les catégories autorisées à recevoir le vaccin russe Spoutnik V ont ensuite été progressivement élargies. Selon le Fonds souverain russe (RDIF), qui a financé la mise au point de ce ce produit, plus d'un million de personnes en Russie se sont fait vacciner à ce jour. Ce pays a été le premier en août dernier à homologuer un vaccin contre le coronavirus, s'attirant des critiques à l'international face à une annonce jugée prématurée, avant les essais de phase 3 et la publication des résultats scientifiques.
"Le vaccin russe - c'est tout à fait évident et la pratique le confirme -, je pense que c'est le meilleur du monde", a lâché mercredi Vladimir Poutine, saluant notamment ses conditions de stockage et de transport qui "ne requièrent pas des conditions extrêmes".
"C'est beaucoup plus simple et plus efficace", a-t-il ajouté, en comparaison avec ses équivalents occidentaux.
Pour sa part, la vice-Première ministre russe, Tatiana Golikova, chargée de la santé, a affirmé que tout était "prêt" pour se lancer dans une vaccination massive à partir de lundi.
L'offensive médiatique des autorités russes
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à la presse que le vaccin Spoutnik V était plus fiable parce qu'il était basé sur un adénovirus trouvé chez l'homme, comparé à celui d'AstraZeneca, un "vaccin de singe", dont les essais clinique ont momentanément été interrompus en septembre en raison d'une maladie inexpliquée contractée par un participant.
Le vaccin d'AstraZeneca, développé en collaboration avec l'Université d'Oxford, fait appel à une version modifiée d'un virus du rhume des chimpanzés, ce qui est différent des vaccins à ARN messager développés par Pfizer/BioNTech et Moderna. La technologie ARN messager consiste à injecter des brins de code génétique, et non un virus inactif, pour déclencher une réponse immunitaire.
La Russie affronte une seconde vague du coronavirus très meurtrière, mais les autorités refusent pour l'instant tout nouveau confinement d'ampleur nationale.