Yémen : le palais présidentiel d'Aden tombe aux mains des rebelles

Les miliciens houthis et leurs alliés de l'armée yéménite restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh ont pris le contrôle du palais présidentiel. Le président Abd-Rabbou Mansour Hadi a quitté Aden pour l'Arabie saoudite au premier jour des frappes de la coalition ralliée par Ryad.
Jusqu'ici, les raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite, alliée aux sunnites, n'ont pas endigué la progression au sol des Houthis.

| Article publié à 15h12, mis à jour à 17h53.

C'est le dernier bastion des forces fidèles au président Abd-Rabbou Mansour Hadi. Les rebelles chiites houthis au Yémen et leurs alliés restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.se sont emparés jeudi 2 avril du palais présidentiel à Aden, ville portuaire.

"Des dizaines de miliciens Houthis et leurs alliés, arrivés à bord de blindés et de transports de troupes, viennent d'entrer au palais présidentiel Al-Maachiq", a déclaré à l'AFP un haut gradé des services de sécurité, qui a été témoin de l'arrivée des rebelles dans le complexe. Plus tôt dans la journée, l'agence Reuters rapportait que des dizaines de soldats de nationalité inconnue avaient débarqué dans la ville, citant la capitainerie.

En début de soirée, un responsable du ministère de la Défense a confirmé la chute du palais, précisant qu'il était désormais contrôlé par "des forces spéciales de la Garde républicaine, fidèles à Ali Abdallah Saleh", l'ex-président. Le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui s'était réfugié à Aden en février, a gagné l'Arabie saoudite au premier jour des frappes de la coalition ralliée par Ryad.

Vers une intervention terrestre de Ryad

S'il est impossible pour l'heure d'identifier ces troupes, la coalition mise en place par l'Arabie saoudite pour stopper la progression des Houthis dit contrôler les eaux du Golfe d'Aden. Ryad n'a en outre pas exclu d'ajouter une dimension terrestre à l'offensive aérienne en cours depuis une semaine.

L'armée saoudienne n'a fait aucun commentaire. De son côté, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ryad Yassine Abdallah, membre du gouvernement Hadi qui a réclamé une intervention terrestre en plus des frappes aériennes, s'est dit dans l'incapacité de préciser si ces troupes étaient des forces de la coalition. "Mais je l'espère, je l'espère vivement", a-t-il dit à Reuters.

Jusqu'ici, les raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite, alliée aux sunnites, n'ont pas endigué la progression au sol des Houthis. Partis de leur fief, dans le nord du Yémen, ils se sont progressivement emparés d'une très grande partie du territoire yéménite, prenant la capitale, Sanaa, en septembre, avant de poursuivre leur avancée vers les provinces du sud et Aden.

À l'est, Al Qaïda a pris le contrôle d'une prison

Plus à l'est, le long de la côte, des combats entre membres d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et forces fidèles au président légitime ont par ailleurs été signalés jeudi dans la ville portuaire de Moukalla, capitale du gouvernorat d'Hadramaout, vaste région désertique de l'est. D'après des sources policières locales, un commando a pris d'assaut la prison centrale de la ville située à 500 km à l'est d'Aden et libéré 150 prisonniers, dont des membres d'Al Qaïda.

À Dhalea, à une centaine de kilomètres au nord d'Aden, des combats se poursuivent depuis plusieurs jours entre des miliciens sécessionnistes du sud et les Houthis. Jeudi, des habitants ont rapporté que les premiers contrôlaient la ville, mais que les seconds ont déployé des snipers sur les toits.

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