Scission chez Les Républicains : Solère crée un groupe des "constructifs LR-UDI"

Selon l'ancien porte-parole de François Fillon, cette "nouvelle force parlementaire", baptisée "Les Républicains constructifs, UDI et indépendants", a pour but de soutenir certaines réformes du gouvernement et de s'opposer à d'autres si nécessaire. Mais ce mercredi soir, Edouard Philippe, qui va révéler la composition de son gouvernement remanié, risque d'accentuer l'effet dissolvant des législatives sur la droite en annonçant de nouvelles prises LR.
"Nous travaillons à la construction d'un nouveau groupe parlementaire, qui est une nouvelle force parlementaire", a déclaré Thierry Solère lors d'une conférence de presse commune avec le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, à l'Assemblée.

(Article publié mercredi 21 juin 2017 à 12h19, et mis à jour régulièrement)

C'était annoncé hier, et, ce mercredi 21 juin en fin de matinée, c'est fait : Thierry Solère, chef de file officieux des députés Les Républicains (LR) dits "constructifs", a donné une conférence de presse concrétisant la création d'un groupe commun avec les centristes de l'UDI à l'Assemblée nationale, et par voie de conséquence actant une scission de la droite telle qu'elle était représentée jusqu'à aujourd'hui au Parlement.

Cette rupture, qui était en germe depuis l'élection d'Emmanuel Macron, sépare désormais les députés LR prêts à travailler sous conditions avec le gouvernement et ceux qui entendent rester dans une opposition classique.

Selon l'ancien porte-parole de François Fillon, ce groupe a pour but de soutenir certaines réformes du gouvernement mais également de s'opposer à d'autres, si nécessaire.

Une vingtaine de députés concernée

"Nous travaillons à la construction d'un nouveau groupe parlementaire, qui est une nouvelle force parlementaire", a déclaré Thierry Solère lors d'une conférence de presse commune avec le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, à l'Assemblée.

Il a prôné une "attitude constructive vis-à-vis des réformes dont le pays a besoin qui serons proposées par le gouvernement", indiquant qu'"une vingtaine" de députés issus du parti Les Républicains participent à cette initiative.

En y ajoutant les 18 députés de l'UDI, la "nouvelle force parlementaire" baptisée "Les Républicains constructifs, UDI et indépendants" devrait approcher la quarantaine de membres, appelés à se choisir un président mardi prochain.

Pour Jean-Christophe Lagarde, il s'agit de "sortir des mauvaises habitudes de la vie politique française, sortir en réalité d'un jeu de rôle dont les Français ne veulent plus".

Dans un premier temps, cette attitude souple vis-à-vis de l'exécutif se traduira pour certains "constructifs" par le vote de la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe, début juillet, et pour d'autres par une abstention lors du scrutin.

Effet de souffle après la victoire sans partage de LREM

Dimanche, les divisions avaient resurgi au sein de LR après la victoire sans appel de La République en marche, qui relègue la droite dans l'opposition avec toutefois une marge d'influence plus large qu'annoncé : 111 élus LR siégeront.

Et hier mardi, l'annonce de la création d'un groupe dissident du parti Les Républicains à l'Assemblée, les "constructifs", qui prônent une attitude d'ouverture à l'égard d'Emmanuel Macron a accéléré encore l'effet dissolvant des législatives sur la droite.

Et ce soir, Edouard Philippe appellera d'autres élus de droite

Hier aussi, l'UDI, allié de LR aux élections législatives, avait appelé à la constitution d'un groupe parlementaire "novateur" et "progressiste" à l'issue d'une réunion de son bureau politique. L'Union des démocrates et indépendants compte 18 députés à la chambre basse du Parlement.

Enfin, le remaniement gouvernemental consécutif au scrutin, qui sera révélé ce mercredi soir à 18 heures, ne va pas arranger les affaires d'un parti de plus en plus exsangue : en effet, le Premier ministre (LR?) Edouard Philippe a clairement exprimé son intention d'intégrer à son équipe d'autres élus de droite.

La droite confrontée à trois défis, dixit Alain Juppé

Pour autant, cette scission menace-t-elle véritablement Les Républicains ? En termes quantitatifs, pas du tout puisque le groupe LR conserve le gros des troupes et de loin (le groupe LR compte pour l'heure deux fois plus de membres environ que celui des "constructifs". Mais cela n'empêche pas les dents de grincer.

Eric Ciotti, réélu dimanche dernier dans les Alpes-Maritimes, a ainsi critiqué sur France2 les "constructifs", décrits comme des "opportunistes sans conviction" qui, selon lui, "quittent le parti".

Le chef de file de la campagne des Républicains pour les législatives, François Baroin, s'était réjoui dimanche soir que le parti ait déjoué les pronostics les plus sombres et se soit mis en position de constituer "un groupe suffisamment important pour faire entendre nos engagements, nos convictions, nos valeurs".

"Il appartiendra à ce groupe, dans le respect du nouveau pouvoir exécutif, de faire entendre nos différences avec En Marche, notamment sur le plan fiscal", avait-il ajouté.

Alain Juppé a estimé lundi, sur son blog, que la droite était désormais confrontée à trois défis :

  • "celui de son attitude vis-à-vis du gouvernement - opposition frontale ou travail constructif -",
  • "du renouvellement de ses équipes dirigeantes" et
  • "le défi de la ligne politique et plus profondément de la vision qu'une droite humaniste régénérée pourra proposer".

Quant à l'ancien ministre sarkozyste Eric Woerth, réélu dans l'Oise, il déclarait hier mardi sur Radio Classique :

"Il ne peut pas y avoir d'opposition officielle. La majorité ne peut la choisir, l'organiser. Il doit y avoir une opposition franche, claire, constructive, qui regarde et vote les textes lorsqu'ils vont dans le bon sens."

Un bureau politique LR convoqué mercredi devrait permettre de clarifier la situation, avec le risque de nouveaux règlements de comptes.

(Avec Reuters)

Commentaires 11
à écrit le 21/06/2017 à 23:18
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Les Républicains alliés aux députés UDI représentaient une force politique non négligeable pour les 5 années à venir ;Nous savions que les seconds nommés ,menés par Lagarde, pouvaient tromper leur électorat et chercher une place au soleil (?)en rejo...

à écrit le 21/06/2017 à 23:14
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Les Républicains alliés aux députés UDI représentaient une force politique non négligeable pour les 5 années à venir ;Nous savions que les seconds nommés ,menés par Lagarde, pouvaient tromper leur électorat et chercher une place au soleil (?)en rejo...

à écrit le 21/06/2017 à 22:24
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Les électeurs qui ont voté pour ces arrivistes qui ne pensent qu'à leur carrière au mépris de leurs convictions et de leurs valeurs sont bel et bien trahis. On constate toutefois que ces opportunistes ne sont pas si nombreux que cela. Le début de la ...

à écrit le 21/06/2017 à 21:36
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olère , franc maçon , rejoint ses copains maçons . On est au 3 ème millénaire dans les memes combines que celles de la troiième répiblique . povre france

à écrit le 21/06/2017 à 19:40
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Constat amer de la garde Sarkosiste...qui a joué et perdu . Les Juppéistes prennent une autre direction....Le Trocadéro , a été la goutte de trop !

à écrit le 21/06/2017 à 17:32
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darmanin, philippe il y a UN mois faisaient les listes des prétendants LR à la députation, 1 mois plus tard ils combattaient leurs "ennemis intimes" LR. Ces deux là sont d'une rare perfidie, lâcheté, sans honneur, il faut espérer que si par malheur p...

à écrit le 21/06/2017 à 16:59
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le personnage est abhorré de la majorité des Francais

à écrit le 21/06/2017 à 15:27
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Ces gens sont malhonnêtes, ils devaient se présenter comme candidats sympathisants de Macron, et pas comme opposants. Auraient-ils été élus ? Macron devrait se méfier de ces girouettes.

le 21/06/2017 à 16:16
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@Iciailleurs: tout à fait. Et dire que ce personnage était un leader chez Fillon ! Sa circonscription devrait demander une annulation du vote qui l'a élu pour tromperie et abus de confiance :-)

le 21/06/2017 à 21:38
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copains, coquins et maçons

à écrit le 21/06/2017 à 13:22
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Ils ont ėté élus sur un programme et des idées maintenant ils passent chez Macron. Par éthique et respect de leurs électeurs, ils auraient dû démissionner et remettre leur mandat en jeu. Soyez courageux

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