Journal de campagne : Hollande à Florange, à défaut de hauts fournaux... des hauts risques

La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui, Mélenchon, Juppé, Hollande...
Jean-Christophe Chanut
François Hollande affirme qu'il vient à Florange pour « dire que [qu'il a] respecté l'ensemble de [s]es engagements. [...] Il n'y a eu aucune perte d'emploi [...] Aujourd'hui, il y a davantage de production d'acier à Florange qu'en 2012 ».

Jean-Luc Mélenchon a réuni les troupes de son mouvement « La France insoumise » ce week end dans le Nord. Le candidat à la présidentielle a rappelé pêle-mêle son programme : le droit vote dès 16 ans, la reconnaissance du vote blanc, le référendum  « révocatoire » contre les élus et un référendum instaurant une nouvelle Constitution..

Mélenchon jugé le meilleur représentant de la gauche

Par ailleurs, quelque 11.362 sympathisants du mouvement ont voté pour dix mesures prioritaires du programme intitulé « L'avenir en commun ». Parmi elles : le refus des traités de libre-échange Tafta et Ceta (Amérique et Canada), l'abrogation de la loi El Khomri et l'instauration d'une « règle verte » limitant les prélèvements sur la nature. A noter que l'instauration du smic mensuel net à 1.300 euros net et la revalorisation des salaires des fonctionnaires de 28 % ne viennent qu'en 10e et dernière position du classement dans ce programme qui sera édité en décembre.

 Jean-Luc Mélenchon doit être ravi, selon un sondage Ifop paru dans « le Journal du dimanche », 34 % des sympathisants de gauche estiment que Mélenchon serait pour 2017 le meilleur représentant des idées de gauche, ce qui le place loin devant Hollande, Valls ou Montebourg. Jean-Luc Mélenchon a aussi annoncé être en possession de 267 parrainages sur les 500 nécessaires pour briguer l'Elysée et il a tendu hier la main au PCF et même à ses ex-camarades socialistes. « Vous me manquez, venez avec nous prendre votre part de bonheur à construire quelque chose de neuf !»

Pour Juppé, il est impossible de supprimer 600.000 postes de fonctionnaires

De son côté, invité ce lundi 17 octobre sur Europe 1, Alain Juppé a estimé qu'il n'y avait "pas de marge de manœuvre" à l'hôpital pour une diminution du nombre de fonctionnaires, du moins chez les soignants. Cependant, "il faut voir l'administration de l'hôpital. Tout le monde n'est pas soignant", a ajouté l'ancien Premier ministre qui a brocardé sans le nommer François Fillon et son ambition de supprimer 600.000 postes de fonctionnaires là où lui en propose 300.000.

"Il faut être audacieux mais réaliste. J'entends certains nous dire qu'on va supprimer 600.000 postes dans la fonction publique. Est-ce que vous savez combien de fonctionnaires vont partir à la retraite dans les cinq ans qui viennent? A peu près 570.000. Ca veut dire qu'il n'y aurait aucun recrutement nouveau dans la fonction publique. Une entreprise ou une administration dans laquelle on ne recrute personne pendant cinq ans est une organisation qui meurt".

Pas d'appel aux électeurs de gauche

Par ailleurs, le favori dans les sondages de la primaire de la droite a démenti avoir "fait appel aux électeurs de gauche". En revanche, il ouvre les bras à tous les Français qui, pourtant pas sympathisants de la droite, veulent aller voter à la primaire. "Les déçus du hollandisme sont souvent des déçus du sarkozysme qui, aujourd'hui, nous reviennent. On ne va pas leur fermer la porte." Alain Juppé a campé sur sa position de rassembleur. "On va avoir besoin de rassembler très largement les Français. Je ne vais pas commencer par dire à ceux qui veulent voter pour moi : 'allez-vous faire voir'."

 En outre, le maire de Bordeaux a souligné que les électeurs de gauche n'étaient pas les seuls à pouvoir "fausser" la primaire. "Je vois que Nicolas Sarkozy fait mieux que moi dans l'électorat du FN, va-t-on aussi interdire à ces sympathisants frontistes de voter ? Les règles de la primaire c'est que tout le monde peut voter à condition de signer la charte d'adhésion aux valeurs de la droite et du centre. On va peut-être faire des procès à ceux qui vont signer cette déclaration".

Hollande à Florange

De son côté, François Hollande effectue ce lundi un déplacement à haut risque à Florange, sur le site d'Arcelor Mittal. Le chef de l'État s'est exprimé sur le pourquoi de cette visite dans un entretien à  L'Alsace , dimanche. Il affirme qu'il vient à Florange pour « dire que [qu'il a] respecté l'ensemble de [s]es engagements. [...] Il n'y a eu aucune perte d'emploi [...] Aujourd'hui, il y a davantage de production d'acier à Florange qu'en 2012 ». Puis reprenant sa posture pré-présidentielle, il se pose en dur à cuire (« J'ai fait face à de nombreuses crises. [...] Je n'ai eu aucun répit. Mais j'ai toujours tenu bon. ») et en dernier rempart face « aux démagogues » et face à la droite et son « programme de régression pour le plus grand nombre et de redistribution en faveur des plus privilégiés ».

Par ailleurs, dans une interview à la presse régionale de l'Est de la France publiée ce lundi, François Hollande confirme qu'il annoncera début décembre s'il est candidat ou pas pour un second mandat.

Et aussi

C'est ce lundi 17 octobre, le dernier jour pour les militants Europe-Ecologie-Les Verts pour participer à la primaire de leur parti. Les résultats seront connus mercredi 19 octobre.

Jean-Christophe Chanut
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