Allemagne : les commandes à l'industrie décrochent

Les commandes industrielles allemandes ont reculé de 1,8 % en août et de 2,2 % en juillet. Des chiffres inquiétants.
L'Allemagne a vu ses commandes hors zone euro décrocher de 3,7 % en août

Le ralentissement chinois commencerait-il à se ressentir en Allemagne ? Les commandes industrielles allemandes ont en tout cas enregistré un fort recul en août, selon Destatis, l'Office fédérale des Statistiques, elles ont reculé sur un mois en données corrigées des variations saisonnières de 1,8 %. Plus inquiétant encore, le chiffre de juillet a, lui aussi, été révisé à la baisse. Destatis affirme désormais que les commandes ont reculé de 2,2 % sur un mois en juillet contre 1,4 % estimé en premier lieu.

L'impact du coup d'arrêt chinois

Le détail de ses statistiques est encore plus inquiétant. La principale raison du décrochage provient de la demande hors zone euro qui recule en août de 3,7 %. On peut ici apprécier l'impact de la crise des émergents sur les commandes allemandes. L'autre point intéressant est le recul des commandes en provenance d'Allemagne qui reculent de 1,2 %. Ceci traduit la frilosité des entreprises allemandes à investir, et, compte tenu des turbulences dans les pays émergents et de leurs conséquences, on comprend pourquoi. Mais c'est clairement de mauvais augure pour la croissance allemande des prochains trimestres. Seules les commandes en provenance de la zone euro sont en progression (+2,5 %), mais c'est une croissance fragile dans la mesure où beaucoup de pays de l'union monétaire dépendent eux-mêmes de la demande allemande.

Sans surprise, c'est bien le fleuron de l'offre allemande, les biens d'investissement qui subissent la principale chute en août avec un recul de 2,8 % en août. Mais les biens de consommation sont aussi en baisse de 1,5 %, ce qui, là aussi, est assez préoccupant avant un éventuel effet de l'affaire Volkswagen.

Quel impact sur la production industrielle ?

Faut-il pour autant prévoir un retournement conjoncturel allemand ? Nul doute que cette double baisse des commandes est préoccupante à moyen terme. En septembre, l'indice Ifo du climat des affaires allemand pour septembre, s'il s'est stabilisé au niveau général, s'est ainsi fortement dégradé (de 11,1 point à 10,1) dans l'industrie manufacturière pour atteindre son plus bas depuis février. Du reste, les chefs d'entreprise n'ont aucune raison d'envisager une reprise rapide de la demande sur les émergents. Ceci devrait comprimer les perspectives d'investissement qui est précisément le maillon faible de la croissance allemande.

Il convient cependant de relativiser. En janvier et février, les commandes avaient aussi connu un recul violent (-3,2 % et -2,5 %) et seul le mois de juin avait vu un recul net de la production manufacturière (-1 %). Sinon, l'industrie allemande avait bien résisté. Dans l'enquête Ifo, on remarque une légère remontée des perspectives des chefs d'entreprises du secteur. Mais est-ce durable ? Rien n'est moins sûr : le seul moteur de la demande, la zone euro est, on l'a vu, fragilisée. Les climats des affaires espagnol et italien commencent à montrer des signes de faiblesse et la France reste sans dynamisme.

Quelle croissance pour l'Allemagne ?

Bref, la vraie question est de savoir si l'Allemagne peut tenir en s'appuyant sur sa propre demande interne et, en particulier sur la consommation, puisqu'on a vu que l'investissement était peu dynamique. Au deuxième trimestre, on a pu constater que la consommation des ménages n'avait apporté qu'un dixième de point de PIB à la croissance. Cette contribution, malgré une situation de plein emploi, reste donc faible et est en chute libre en 2012.

Seule la contribution extérieure a permis à la croissance allemande d'être positive en apportant 0,7 point de PIB pour une croissance de 0,4 %. Au cours du second semestre, l'arrivée des réfugiés devrait donner de la dynamique à la demande intérieure. Sera-ce suffisant pour compenser le ralentissement externe et relancer l'investissement ? Pour le moment, les sommes annoncées pour 2016 par le gouvernement fédéral (9 milliards d'euros) sont loin de pouvoir laisser penser à un impact notable. Pour la zone euro, un ralentissement allemand serait une très mauvaise nouvelle et provoquerait un coup d'arrêt certain de la faible reprise de la région.

Commentaires 28
à écrit le 07/10/2015 à 0:51
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Et malgré toutes ces crises et le " décrochage" , Mercédes accuse des chiffres de ventes record ... avec une forte croissance en Chine ....

à écrit le 06/10/2015 à 23:43
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Je suis toujours stupéfait par les commentaires qui cherchent a dénigrerr les performances de la France vis a vis de ses voisins. Je perçois une stratégie politique pour glaner les voix en semant la peur et la confusion chez le futur électeur. C...

à écrit le 06/10/2015 à 23:09
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Bon. Comme c'est toujours la crise, il faut trouver un coupable. Ce coup-ci, on dit que c'est la Chine, ou comme d'hab la Russie..??

le 06/10/2015 à 23:31
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Non, les coupables c'est les martiens.

à écrit le 06/10/2015 à 17:56
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Depuis la crise 2008/209 l'industrie allemande a crû d'environ 5 à 6 %, en France elle a chûté de 16.5 % environ. En Allemagne, et incluant les mauvais mois Juillet/ Août la croissance industrielle sur l'année s'élève à 1.9 %. Autre fausse informati...

à écrit le 06/10/2015 à 16:23
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Quel décrochage ? Article de Reuters du 1er septembre, citant l'institut Markit: " FRANCE : L’activité du secteur manufacturier s’est à nouveau fortement contractée en août. L’indice global du secteur est retombé à 46.9. Les nouvelles commandes on...

le 06/10/2015 à 17:22
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Mais ça c'éTait avant l'histoire VW, accrochez-vous, ça va secouer...

le 06/10/2015 à 17:40
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Encore un ou une comique ! "du 1er septembre" Et l'article parle de résultats du mois d'août, il est vrai! Mais au cas ou vous ne soyez pas au courant, nous avons dépassé le 1er octobre. Pour le manufacturier vous vous référer à aout, pour le com...

le 06/10/2015 à 21:55
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a Marco. merci pour vos chiffres. Dans chacune des trois catégories que vous citez, la France est bonne dernière. On se console comme on peut.

le 07/10/2015 à 13:51
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Le titre de l'article est: "Allemagne : les commandes à l'industrie décrochent" Marco est donc dans le vrai ! En opposition il aurait pu écrire: "France : les commandes à l'industrie raccrochent" Besoin d'un dessin ? Où d'un graphique ?

le 08/10/2015 à 11:56
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a Alain: dans les trois catégories des chiffres de Marco, l'Allemagne arrive en tête, avec des indices de 54 ou 52. Or un indice supérieur à 50 indique une croissance, ou une perspective de croissance. Comment peut-on décrocher quand on est en croiss...

à écrit le 06/10/2015 à 15:32
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Tout au long de la crise 2008-2010, on ne cessait de clamer le décrochage allemand ; on a vu ce qu'il en a été in fine. D'autant plus que contrairement à la France, l'Allemagne a les moyens et les capacités de relancer sa demande intérieure...

à écrit le 06/10/2015 à 15:30
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ça fait 10 ans que les bas salaires n'ont pas augmenté en Allemagne qui vie grâce a l'export, si celui-ci s'effondre ça va faire mal !

à écrit le 06/10/2015 à 14:51
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SOUS-TRAITANCE INDUSTRIELLE (MIDEST) 2013 : 64,6 Md, - 5,98 % par rapport à 2012. (Après - 2,93 % en 2012) 2014 : 64,6 Md, stabilisé + 0,03%. ……………. 2ème TRIMESTRE 2015 : Electronique : une hausse de 8 à 10% par rapport à 2014 est prévue. T2-20...

à écrit le 06/10/2015 à 14:19
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Indices Markit Je vous prie de bien vouloir m'excuser! Lorsque les nouvelles sont bonnes, les articles ne se bousculent pas. Par contre, lors des 2 mois précédents ces indices étaient à la baisse, et les articles, ici et ailleurs, n'ont pas manqué ...

à écrit le 06/10/2015 à 12:56
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Heureusement que tout les jours on nous dit que tout va bien. Que tout est aligné. Que nous ne devons pas nous inquiéter pour notre avenir. Certes Marco va nous sortir une flopée de chiffre positive. Certes notre balance commerciale avec l'Allemagne ...

le 06/10/2015 à 15:02
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Incroyable comme cela peut en froisser certains que la France se retrouve plus dynamique que l'Allemagne meme si c'est temporaire.Le recul allemand est la preuve que l'austérité ne marche pas,ils n'arrivent plus a vendre en europe!En France tout semb...

le 06/10/2015 à 15:40
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@Benoit Il suffisait de demander! (voir plus haut) Oui vous avez raison, notre balance commerciale avec l'Allemagne est depuis longtemps déficitaire, mais rien n'est jamais définitif. Et tout n'est pas "de plus en plus noir" ............ On peut...

le 06/10/2015 à 18:48
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Cher Marco, je vais passer une nuit blanche grâce à vous. Je n'envie pas du tout le contrat zéro heure de nos amis anglais. Qui est une catastrophe en cas de retournement économique. Je ne suis pas envieux des contrats allemands, pas plus des contrat...

à écrit le 06/10/2015 à 12:48
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"Au deuxième trimestre, on a pu constater que la consommation des ménages n'avait apporté qu'un dixième de point de PIB à la croissance. Cette contribution, malgré une situation de plein emploi, reste donc faible et est en chute libre en 2012." Fo...

le 06/10/2015 à 14:22
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Septembre, le taux de chômage se maintient à 6,4% en Allemagne. 3,5 à 4,5% de turn over c'est du plein emploi, certainement pas 6,4%.

le 06/10/2015 à 18:35
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Cher Marco, y-a-t-il une statistique caché de type U6 américain en Allemagne? Il me semble que des Landers exRDA ont un taux de chômage plus élevé que les autres?

à écrit le 06/10/2015 à 12:33
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Nos amis Allemands n'ont pas à s'inquiéter, il peuvent compter sur notre beau déficit commerciale envers eux en tout cas.De toute façon nous le compensons par le déficit public lui même compensé par la baisse des dépenses de l'état donc offert par le...

à écrit le 06/10/2015 à 12:14
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La problématique allemande n'est que peu impactée par les évolutions chinoises bien que le développement asiatique lui ait permis d'avancer. Résumons : pour différentes raisons le pays choisit de jouer le rôle nécessaire de voiture balai de l'Europe ...

le 07/10/2015 à 8:02
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Très intéressant, apparemment le lavage de cerveau commence à fonctionner... Les seuls secteurs ou il n'y avait pas de SMIC, ne sont pas les secteurs manufacturiers, mais le bâtiment, la restauration et les services tels femmes de ménage. Dans le sec...

le 07/10/2015 à 8:14
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Zut, j'ai encore oublié qq points: la France est le pays qui a touché pdt lgt le plus de subvention venant de l'Europe, l'Allemagne celui qui a le plus payé... On oublie aussi la réunification... Sinon l'Allemagne aurait le niveau de vie des suisses....

à écrit le 06/10/2015 à 11:56
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le déclin de l'Allemagne a commencé et le scandale des voitures trafiquées VW/AUDI/SEAT/SKODA ne va rien arranger.

le 07/10/2015 à 8:18
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Donc la France à commencé sont déclin par les "petits" souci d'Areva, Peugeot et alstom? Que serions nous sans les armes ;)

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