Berlusconi (encore) condamné à trois ans de prison

La justice italienne a considéré que l'ex-Premier ministre italien avait bien versé trois millions d'euros à un sénateur pour le convaincre de changer de camp, afin de faire tomber le gouvernement de Prodi en 2008.
Berlusconi n'exécutera pas la peine car l'infraction de corruption sera prescrite le six novembre prochain, avant le début du procès d'appel.

L'ancien Premier ministre italien encaisse son énième condamnation. Mais, cette fois, pour une infraction susceptible d'avoir changé l'histoire politique de l'Italie de la dernière décennie.

Mercredi 8 juillet, Silvio Berlusconi s'est en effet vu infliger trois ans d'emprisonnement, assortis de cinq ans d'inéligibilité, par le tribunal de Naples. La juridiction de premier degré a considéré qu'entre 2006 et 2008 il avait bien versé trois millions d'euros à un ancien sénateur, Sergio De Gregorio, afin de le convaincre d'abandonner son ancien parti et à intégrer Forza Italia et en faisant tomber en 2008 le gouvernement de Romano Prodi. Le projet était baptisé, selon l'accusation, "Opération liberté".

Au terme d'une délibération qui a duré huit longues heures, Berlusconi et son parti Forza Italia ont été également été condamnés à payer les dommages et intérêts -qui seront évalués dans le cadre d'un procès civil séparé- subis par le Sénat italien, qui s'était constitué partie civile dans le procès.

"Un jugement politique absurde"

L'ancien Premier ministre n'exécutera toutefois pas sa peine, puisque le jugement peut faire encore l'objet d'un appel et que dans tous les cas l'infraction sera prescrite le 6 novembre prochain, avant même que le nouveau procès puisse débuter. Mais conscient de l'importance historique de cette décision, Silvio Berlusconi ne s'est pas abstenu de réagir dans ses termes habituels , en s'estimant victime d'une "persécution judiciaire" dont l'objectif serait de léser son "image de protagoniste de la politique":

"Je prends acte d'un jugement politique absurde au terme d'un procès seulement politique construit sur une thèse de l'accusation risible. Je reste serein, étant certain d'avoir toujours agi dans l'intérêt de mon pays et dans le plein respect des règles et des lois, ce que je continuerai d'ailleurs de faire", a-t-il déclaré.

Pour sa part Romano Prodi a commenté avec amertume:

"A l'époque circulaient des rumeurs sur 'l'achat' des sénateurs. Si j'en avais eu la certitude, je serais encore président du Conseil des ministres".

"Le Professeur" a toutefois préféré ne pas se constituer partie civile dans le procès estimant que c'était la démocratie, et non pas sa personne, à avoir été lésée.

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