Brexit : les Européens, déçus, renoncent au sommet spécial de mi-novembre

Au second jour du Conseil européen de Bruxelles, Theresa May a reconnu que l'idée d'étendre la période de transition "de quelques mois" était bien sur la table, tout en estimant qu'il n'y aurait pas besoin d'y recourir. Mais le fait est que les négociations entre Londres et l'UE sur les conditions du retrait du pays bloquent encore sur la question de la frontière irlandaise. Ainsi, faute d'avancées significatives sur le sujet, la tenue d'un sommet spécial mi-novembre est écartée.
Pour tenter de sortir de l'impasse, Theresa May a indiqué de la prolongation de quelques mois de la période de transition après le Brexit, prévu pour fin mars 2019, était bien sur la table, tout en nuançant que cette possibilité ne devrait [normalement] pas être utilisée.
Pour tenter de sortir de l'impasse, Theresa May a indiqué de la prolongation "de quelques mois" de la période de transition après le Brexit, prévu pour fin mars 2019, était bien sur la table, tout en nuançant que cette possibilité "ne devrait [normalement] pas être utilisée". (Crédits : Reuters)

[Article mis en ligne le 17/10 à 11h17, mis à jour le 18/10 à 15h45]

Le face-à-face de la Première ministre britannique Theresa May mercredi avec ses 27 homologues s'était déroulé dans une bien meilleure atmosphère qu'il y a un mois à Salzbourg. Là encore, sans surprise, les deux parties n'ont pu faire qu'un constat de leurs divergences persistantes, en l'occurrence sur la question de la frontière irlandaise. Il faut dire qu'après l'échec des pourparlers de dimanche dernier, l'espoir initial d'un dénouement lors de ce sommet "décisif" sur le Brexit était d'emblée évanoui.

Ainsi, au vue des faibles progrès enregistrés dans les négociations, les Européens ont renoncé à faire un sommet spécial à la mi-novembre. L'idée avait été évoquée, mais sans être officialisée jusqu'à maintenant.

Les négociations patinent, surtout sur la question de la frontière irlandaise

Avant que les dirigeants européens ne passent à table, la Première ministre britannique leur avait livré pendant une quinzaine de minutes sa vision de l'état des négociations. "Je reste confiante", leur avait-elle dit, selon son porte-parole. Pour autant, tous s'accordent à dire qu'il n'y a pas eu d'avancées majeurs, en l'occurrence sur la question de la frontière irlandaise qui cristallise toujours les mécontentements.

Ces dernières semaines, plusieurs formules ont été discutées pour tenter de convaincre les Britannique d'accepter la solution du "backstop" (ou "filet de sécurité"), un mécanisme qui doit garantir qu'aucune frontière "dure" ne sera érigée entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Londres comme les Européens veulent à tout prix éviter une telle frontière afin de préserver les accords de paix d'avril 1998 qui ont mis fin à 30 ans de violences en Irlande du Nord.

Mais la solution européenne, qui maintiendrait l'Irlande du Nord dans l'union douanière, réinstaurerait, de fait, le contrôle des marchandises entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. Cette hypothèse est jugée inacceptable par le gouvernement britannique. Et pour cause : Theresa May a besoin des voix des dix députés nord-irlandais du DUP - opposés eux aussi à cette idée -, pour conserver sa majorité à la Chambre des communes.

Londres, de son côté, propose de rester aligné sur les règles douanières de l'Union jusqu'à la signature d'un accord de libre-échange plus large, afin d'éviter le contrôle de marchandises aux frontières. Bruxelles a refusé cette idée.

Lire aussi : Accord "imminent" sur le Brexit : l'allié nord-irlandais menace de lâcher Theresa May

L'option d'une prolongation de la période de transition "est sur la table"

Pour tenter de sortir de l'impasse (autrement dit, pour gagner du temps), Theresa May n'a pas totalement exclu ce jeudi de prolonger "de quelques mois" la période de transition après le Brexit, prévu pour fin mars 2019, tout en nuançant (quand même) que cette possibilité "ne devrait [normalement] pas être utilisée".

L'idée avait d'abord été suggérée mercredi par Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit. Nos confrères du Financial Times et de la Frankfurter Allgemeine Zeitung relataient, en effet, que ce dernier était ouvert au fait que le Royaume-Uni puisse rester dans l'union douanière et le marché intérieur jusqu'à fin 2021, donc un an de plus que prévu initialement. Le temps de s'accorder sur le traité qui fixera les relations entre les deux parties et surtout, de gagner du temps.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a ouvert la porte à un soutien de la France à une telle extension, en soulignant que la décision reviendrait à Emmanuel Macron.

Selon Barnier, le mois de décembre est "l'ultime limite" pour parvenir à un accord sur le Brexit

Mardi, lors d'une réunion à Luxembourg avec les ministres des Affaires étrangères, Michel Barnier a indiqué que le mois de décembre serait "l'ultime limite" pour parvenir à un accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'UE. En effet, il doit être conclu suffisamment rapidement pour être ratifié par les parlements britannique et européen avant la date fixée pour le départ du Royaume-Uni de l'UE, le 29 mars au soir.

Mais avec des négociations qui patinent et l'horloge qui tourne, le scénario d'une absence d'accord plane de plus en plus sur les discussions. Donald Tusk l'avait jugé "plus probable que jamais" dans son invitation au sommet adressée aux 27.

(avec AFP et Reuters)

Commentaires 28
à écrit le 19/10/2018 à 22:10
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l'EU ne veut pas d'un accord , d'où son exigence sur le maintien pour l'Ulster d'un régime dérogatoire au brexit ,impossible à accepter pour l'Etat britannique . les calculs politiciens l'emportent sur la raison, les égoïsmes particuliers sur le bi...

le 20/10/2018 à 0:30
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Le droit européen donne un droit de sortie à ses états-membres sans le soumettre à des conditions imposées par l‘UE. Si le RU demandait une faveur dans ce contexte, il y aurait lieu de demander un quid pro quo. Si les deux parties sont intéressées, i...

à écrit le 18/10/2018 à 20:43
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Il y avait des frites à la cantine?..... OK, je sors. Il n'y aura pas de brexit soft parce que c'est impossible, on retourne le problème sous tous les angles depuis des mois et il n'y a pas de solution parce que les anglais sont eux même divisés e...

à écrit le 18/10/2018 à 20:14
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C'est long qu’il y a des incertitudes sur les conséquences et parce-que tout le monde sait qu'il y aura de la casse des deux côtés. Y compris pour les entreprises Françaises, comme l’indiquent plusieurs études dont celle des cabinets Oliver Wyman et ...

à écrit le 18/10/2018 à 19:45
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L'Union Européenne joue donc ouvertement l'Irlande du Nord contre le Royaume Uni. Et on pense que nos amis anglais ne sauront pas s'en souvenir ? Et après, on trouvera curieux qu'on aime détester l'Union Européenne !

à écrit le 18/10/2018 à 17:54
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S' il n' y a pas d' accord , la frontière entre les deux Irlande sera t' elle rigide , les politiques ne s' expliquent pas trop sur le sujet .

le 18/10/2018 à 19:46
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s'il n'y a pas d'accord, la frontière sera forcément rigide, puisque tout devra être contrôlé: les marchandises, les hommes, les documents divers et variés (les permis de conduire seront-ils valables au delà de la frontière, par exemple ..? il faut u...

à écrit le 18/10/2018 à 17:27
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C est bien May avec l aide de Trump vient d évite le typhon financier sur la Livre, mais les requins sont dans les starting block ! A l avenir les Uk ont vraiment du soucis a se faire, ils sont devenu tellement puissant que même la Moldavie les met ...

le 18/10/2018 à 17:53
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"En faite ils sortent de l EU pour devenir le 51 eme etat US. Une réussite le Brexit :) " Pourquoi, c'était pas déjà le cas ?

le 18/10/2018 à 18:56
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si si mais maintenant c est officiel, ils vont enfin connaitre le bonheur du poulet au chlore :)

à écrit le 17/10/2018 à 19:25
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Pas facile de sortir d'une entité morte.

le 18/10/2018 à 9:00
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@ multipseudos: Et bla bla bla et bla bla bla, vous ne me répondez pas vous prêchez. Crédibilité ? Zéro. SIgnalé. "que seuls les fanatiques de partis sécessionnistes pouvaient avaler: vous semblez en faire parti ! " Dit il avec un ...

le 18/10/2018 à 18:46
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Citoyen blasé , le fait de répondre à votre interlocuteur (ici fake news) et en même temps de le signaler pour le censurer est contraire aux règles de base sur un espace de discussion. Vous vous adressez à lui, il a donc le droit de réponse. D'autant...

le 19/10/2018 à 8:51
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@ multipseudos: "Citoyen blasé , le fait de répondre à votre interlocuteur (ici fake news) et en même temps de le signaler pour le censurer est contraire aux règles de base sur un espace de discussion" Tiens vous êtes modérateur en fait ?! Un...

le 19/10/2018 à 18:30
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Non, je ne suis pas modérateur, je vous l'accorde. "@ multipseudos" Par contre , je n'ai qu'un seul pseudo. Je suis unique.

le 22/10/2018 à 9:20
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"Par contre , je n'ai qu'un seul pseudo. Je suis unique." C'est impossible à savoir, par contre j'ai encore testé de signaler sans répondre et ça a encore fonctionné, autant vous dire que je préfère mille fois cela, m'évitant de perdre du temps. ...

à écrit le 17/10/2018 à 18:18
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On commence à lâcher du lest.On va finir par devoir payer pour que les Anglais sortent et sans compensations de leur part.On comprend mieux la danse de May.

à écrit le 17/10/2018 à 15:32
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T. May va se faire renverser si elle accepte de continuer à obéir sans plus avoir droit au beurre encore un an de plus! M. Barnier la joue fine: il fait une proposition sympa en apparence mais qui en réalité va faire exploser la partie adverse. ...

à écrit le 17/10/2018 à 15:30
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Mais qui a le plus a perdre? L'UE? Peut être, parce qu'il sera plus difficile de mettre de l'ordre dans 27 pays que dans un seul!

le 18/10/2018 à 2:41
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Enfin un commentaire eclaire. Oui, ceux qui ont le plus a perdre, ce sont bien les europeen. L'angleterre est ce qu'elle est, mais elle est essentielle. L'apres, sera difficile pour nombre d'entreprises hexagonales en particulier

le 18/10/2018 à 17:27
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Disons qu'actuellement, il est plus facile de faire parler d'une seule voix les 27 membres de l'UE que le gouvernement britanique !. Force est de constater que UK n'existe plus en tant qu'entité cohérente, avec d'un côté le business qui veut -en gr...

le 19/10/2018 à 8:03
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De l'huile essentielle de déni. Pour l'instant c'est 27 pays qui donnent des ordres à un seul.

à écrit le 17/10/2018 à 14:19
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Plus un divorce dure, et plus il est difficile, il faut que le RU quitte réellement l'UE car il n'apporte rien de bon. Quand à la question migratoire qui fait tant peur à la France, c'est un faux problème : on laisse passer tout le monde, qu'ils se d...

à écrit le 17/10/2018 à 14:08
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Alors autant le dire tout de suite, les anglais restent dans l'UE mais perdent le droit de prendre part aux décisions. Ou pour dire les choses autrement: les anglais quittent Bruxelles mais l'UE ne quitte pas le RU. On dirait un couple qui veut se s...

à écrit le 17/10/2018 à 13:07
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le brexit' est par nature ingerable.....soit on composé et chaque pays européen va vouloir des accords a sa main......comme les anglais, soit on est fermé et ça clash dur....... les problèmes irlandais ne sont que la partie émergée du problème...... ...

à écrit le 17/10/2018 à 12:11
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M. Barnier serait-il en train de retourner sa veste et de céder aux exigences de anglais ? Comme toujours avec eux c'est un pied dedans et un pied dehors comme cela ils ont les avantages mais pas les inconvénients.

le 17/10/2018 à 15:29
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Pendant la période de transition, UK est toujours de fait au sein de l'UE, participe au financement mais ne participe plus à ses décisions. Pendant cette période, UK peut negocier des accords internationaux, mais ne pas les mettre en œuvre; Bref, ...

à écrit le 17/10/2018 à 11:57
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Il boit ? Il a des comptes cachés en UK ??? On sait depuis le début que les anglais e veulent pas payer; dès lors, plus tôt ce sera fait et mieux cela vaudra. Et servira d'exemple.

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