"Brexit" : grandes manoeuvres avant le sommet européen

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, va faire une tournée des capitales européennes pour essayer d'obtenir un soutien large en faveur de son plan visant à éviter le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne
Afin d'éviter un "Brexit", Donald Tusk, président du Conseil européen, prend son bâton de pèlerin lundi et mardi afin de convaincre les Etats membres les plus réticents, et boucler le projet d'accord qu'il soumettra aux chefs d'Etat et de gouvernement en fin de semaine.

Les négociations pour finaliser un accord de l'Union Européenne avec Londres, censé arrimer le Royaume-Uni à l'Europe, entrent dans la dernière ligne droite, avec une tournée éclair du président du Conseil européen dans plusieurs capitales clés à la veille d'un sommet des 28 à Bruxelles.

Donald Tusk prend son bâton de pélerin lundi et mardi afin de convaincre les Etats membres les plus réticents, et boucler le projet d'accord qu'il soumettra aux chefs d'Etat et de gouvernement en fin de semaine.

Si chacun des camps a intérêt à "dramatiser" les enjeux pour montrer qu'il a su arracher des concessions à l'autre --en particulier le Premier ministre britannique confronté à un puissant courant eurosceptique--, il paraît peu probable qu'ils parviennent pas à un compromis.

Un échec affaiblirait encore l'Union européenne au moment où elle va de crise "existentielle" en "polycrise non maîtrisée" (Jean-Claude Juncker, président de la Commission).

David Cameron croit en un accord

David Cameron, qui a promis d'organiser prochainement un référendum sur le maintien ou non de son pays au sein de l'Union, sans doute en juin, a réaffirmé, vendredi en Allemagne, croire aux chances d'un accord.

"En ce qui concerne la place de la Grande-Bretagne dans l'Europe, j'ai toujours été confiant dans le fait qu'ensemble nous pouvons obtenir les réformes qui répondent aux attentes britanniques et fonctionnent aussi pour l'Europe entière", a plaidé David Cameron devant la chancelière Angela Merkel.

Cette dernière, à l'instar d'ailleurs de Washington, souhaite que le Royaume-Uni reste "un membre actif d'une Union européenne qui réussit".

De fait, un optimisme prudent est de mise à Bruxelles depuis que Donald Tusk a présenté le 2 février un pré-accord pour répondre aux revendications britanniques et éviter un "Brexit", la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE.

Une tournée européenne de Donal Tusk

Donald Tusk a néanmoins qualifié de "très fragile" le processus en cours. C'est la raison pour laquelle il se rend successivement à Paris et Bucarest, lundi, puis Athènes, Prague et Berlin, mardi, "afin d'obtenir un soutien politique large" à sa proposition finale.

Si des "clarifications techniques et juridiques" ont été apportées par les "sherpas" (négociateurs) européens, "des problèmes politiques restent en suspens", a précisé une source européenne à l'AFP.

 Des sujets sensibles

Pas question, martèle la France, de modifier les traités européens pour accommoder les exigences des Britanniques, ni d'entraver le renforcement de la zone euro, dont ils ne sont pas membres, pour protéger les intérêts de la City de Londres, première place financière d'Europe.

Le président François Hollande a d'ores et déjà prévenu qu'il ne serait "pas acceptable de revoir ce qui fonde les engagements européens"

Autre pomme de discorde: la demande du dirigeant conservateur britannique de limiter les prestations sociales pour les ressortissants d'autres pays de l'UE. Une mesure qui vise d'abord le "plombier polonais", ces travailleurs d'Europe centrale et de l'Est employés en Grande-Bretagne.

Donald Tusk propose un "mécanisme de sauvegarde" --en clair un "frein d'urgence"-- autorisant Londres à restreindre jusqu'à quatre ans les aides sociales aux migrants intra-européens.

Mais, outre qu'elle inquiète les quatre pays du "groupe de Visegrad" (Pologne,  Hongrie, République tchèque et Slovaquie) ainsi que la Roumanie, cette clause ne risque-t-elle pas d'inciter les autres Etats membres à multiplier les exemptions similaires, allant à l'encontre du principe "fondamental" de la libre circulation des personnes?

Autre concession de M. Tusk, quant à la souveraineté, il a mis sur la table un "système de carton rouge" qui permettrait, sur décision de plus de la moitié (55%) de l'ensemble des parlements nationaux de l'UE de stopper des projets législatifs de l'exécutif européen.

Reste qu'au delà d'un éventuel accord à Bruxelles, tout dépendra in fine de la campagne référendaire britannique, en pleine montée des populismes en Europe. D'après les sondages, les Britanniques restent très partagés.

David Cameron "a lancé un processus qui le dépasse", observe une source diplomatique européenne qui dit craindre que "solution ou pas, la vraie question (du référendum britannique) sera contre l'Europe"

(Avec AFP)

Commentaires 33
à écrit le 18/02/2016 à 22:15
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Qu ils sortent de l europe. on a pas vraiment besoin d eux....Au passage rebouchons ce tunel

à écrit le 16/02/2016 à 16:33
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UK ne peut ni techniquement ni financièrement quitter la zone européenne, il n'y a donc rien à lui accorder pour qu'il ne le fasse pas. Les anglais les savent mais espèrent le contraire comme une nostalgie de l'ancien temps ou ils pensaient dominer l...

à écrit le 15/02/2016 à 20:19
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Nous ne devons plus être à la remorque des folies impériales des États-Unis et de leur outil de tutelle militaire : l’OTAN. Nous sommes une nation universaliste. Notre vocation est à l’ONU et dans la coopération privilégiée avec les pays émergents. N...

le 17/02/2016 à 8:58
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Les anglais ne sortiront jamais de l'UE et leur pression reste bénéfique pour nous tous. La posture de l'UK est cohérente avec les critiques du simple citoyen UE ! L'UE ne fonctionnent pas et nous l'observons tous les jours et paradoxalement, c'est p...

à écrit le 15/02/2016 à 17:05
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son plan vise surtout à défendre les fonctionnaires européens qui s'inquiètent pour leur sort ! L'Administration française, elle, vit pour elle-même depuis longtemps déjà, les petits agriculteurs semblent le découvrir (leurs impôts et charges paient ...

à écrit le 15/02/2016 à 16:19
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Cela fait maintenant plusieurs mois que l’on ne parle plus beaucoup de l’euro dans les grands médias nationaux et européistes. Bercée d’illusions, l’opinion publique est ainsi implicitement conduite à croire que les crises grecque et chypriote auraie...

à écrit le 15/02/2016 à 15:03
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La Grande-Bretagne ne fait qu'anticiper une fin de l'Europe inéluctable. Ca ne marche pas, ça coûte cher à tous les contribuables. Quelle est la réelle valeur ajoutée de l'Union Européenne???

le 15/02/2016 à 15:50
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La valeur ajoutée de l'UE c'est la paix entre ses peuples depuis 70 ans. Mais c'est vrai que la paix n'est pas une valeur marchande "ajoutée"'... Dommage que certains n'ont rien appris de l'Histoire européenne ...

le 15/02/2016 à 16:35
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Complétement d'accord avec la Réponse de l'UE : La paix. Si je voulais aller plus loin, l'entente entre les peuples, la fraternité entre les nations, l'amitié, le vivre ensemble... Mais c'est vrai que cela, non coté en bourse ne vaut rien.

le 15/02/2016 à 18:20
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La paix entre les peuples, vous voulez rigoler.. "La raison fondamentale qui fait que nous avons la paix depuis 60 ans est là : tout espoir de conquête par la guerre est devenu illusoire. Non, les européens, en raison des horreurs commises, ne son...

à écrit le 15/02/2016 à 12:53
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François Hollande sera t-il l 'Edouard Daladier de David Cameron ? Ou un courage politique une fois tous les 5 ans ??

à écrit le 15/02/2016 à 12:18
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Et l'Angleterre propose quoi en échange ? rien ? prendre les réfugiés de Calais ? L'Europe fonctionnera bien mieux a 6 ou 8 sans l' Angleterre !

à écrit le 15/02/2016 à 12:01
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" M. Tusk, quant à la souveraineté, il a mis sur la table un "système de carton rouge" qui permettrait, sur décision de plus de la moitié (55%) de l'ensemble des parlements nationaux de l'UE de stopper des projets législatifs de l'exécutif européen.....

à écrit le 15/02/2016 à 11:29
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Cette Europe ne fonctionne pas pour des raisons évidentes :trop de pays ,trop de différences sociales et économiques ,trop de réglementation !!!Si nous voulons une vraie Europe il faut élire un président au suffrage universel ,former un gouvernement...

le 15/02/2016 à 13:45
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C'est bien cette Europe à 2 vitesses qui est nécessaire aujourd'hui. Une Europe resserrée, à 7-8 pays, autour de la France et l'Allemagne, les plus proches économiquement et culturellement (dans l'esprit de la CECA-traité de Rome) qui va vers plus d'...

le 15/02/2016 à 16:40
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@blutch Vous avez tout compris et je suis d accord avec vous !!!mais quel dirigeant Français osera taper du point sur la table pour arriver à cela ???

à écrit le 15/02/2016 à 11:08
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Et bien, qu'attendent-ils ? qu'on les poussent dehors... Les insulaires garderont toujours une mentalité... d'insulaire. Faite enfin votre référendum et qu'on en finisse.

à écrit le 15/02/2016 à 9:40
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Les Anglais ne veulent pas de l'Europe, ils veulent un marché européen où la City puisse faire sont business. Nos amis Polonais qui ne veulent pas d'immigrés chez eux apprécieront l'allusion au "plombier polonais" qui profitent des prestations soci...

à écrit le 15/02/2016 à 9:13
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Une fois de plus les élites européennes se mobilisent contre le peuple.Il est probable qu'une majorité de britanniques souhaitent quitter l'UE et que cela aura des répercussions dans d'autres pays les citoyens se reconnaissant de moins en moins dans ...

à écrit le 15/02/2016 à 8:32
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Ce n'est pas parce que beaucoup de dispositifs consécutifs au traité de Maastricht ne tiennent plus la route qu'il faut jeter le marché commun avec l'eau du bain. Il faut revenir au débat de 73 sous Pompidou où nous avions considéré qu'un marché comm...

à écrit le 15/02/2016 à 8:01
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Tout le monde critique tout le monde et ne fait que precipiter l'agonie d'une union que tout le monde souhaite... Soyons positifs! Les exigeances de monsieur Cameron ne sont pas tres differentes des reformes que Sarkozy veut imposer a l'Union europ...

le 15/02/2016 à 13:27
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Je ne comprends pas quel rôle devrait jouer Sarkozy dans ces négociations... Vous croyez qu'il est toujours président? Attention!! Passer à la télé et à la radio du matin au soir et du soir au matin ne donne aucun pouvoir particulier! Il est chef de ...

à écrit le 14/02/2016 à 23:20
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Gesticulations et brassages d'air pour récolter ce qui peut-être récolté avant de finalement rejoindre le rang. Il est vrai que la compétitivité british s'éssoufle. In " Le poker pour les nuls ".

à écrit le 14/02/2016 à 22:19
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Clair que nos Maîtres us ont tout intérêt à garder les British dans une Europe ... qu'ils ne veulent pas.

à écrit le 14/02/2016 à 19:49
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On a quand même retrouvé une meilleure allure diplomatique que durant les années 2007-2012 qui furent désastreuses et que l'on va encore payer certainement longtemps. Il ne faut pas céder à Cameron bien entendu, surtout plus qu’aux anglais en fai...

à écrit le 14/02/2016 à 18:24
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..."à l'instar d'ailleurs de Washington.." De quoi je me mêle ?? L'avis de Washington, on s'en tape !!

le 15/02/2016 à 9:50
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Ben oui koi, si Londres quittent l'UE, les States perdront leur cheval de Troie.

à écrit le 14/02/2016 à 17:37
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Aucune concession à la GB j'en ai ras le bol en tant que pro-européen de voir que chacun tire le drap y compris la France qui n'arrive pas à tenir ses engagements. Il faut savoir prendre des risques jusqu'à l'explosion de l' Europe actuelle qui ne co...

le 15/02/2016 à 9:48
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De Gaulle qui connaissait bien les Anglais avait compris que l'entrée de l’Angleterre dans l'Europe en serait le début de la fin, il avait raison. Ensuite la finance, les intérêts particuliers de chacun, la mesquinerie de tous, le chacun pour soi on...

à écrit le 14/02/2016 à 15:16
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Au lieu de faire son tour des capitales pour que chacun sauve la face. Il ferait mieux d’annoncer aux Européens combien le maintient de la GB dans l'UE va coûter!

à écrit le 14/02/2016 à 15:13
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Je ne sais si un diplomate a prononcé la phrase citée dans le dernier paragraphe de l'article mais je crois que cela est vrai: monsieur D. Cameron a lancé un processus qu'il ne maîtrise plus. Si le "non" l'emporte (ce que je souhaite pas), va t-il dé...

le 15/02/2016 à 9:55
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Dans un référendum, c'est tj le "non" qui l'emporte (il est tellemnt plus facile de dire non que oui). Donc si la question est "Voulez vous rester dans l'Europe", il est fort probable que l'Angleterre dise "Non". Si la question est "Voulez quitter l'...

à écrit le 14/02/2016 à 14:30
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Pourquoi maintenir le statu-quo de ce qui ne marche pas? Gagner du temps en attendant le prochain problème? C'est la réponse de ceux qui ne font que passer aux "responsabilités" face au dogme de la construction de l'UE et qui n'ont d'autre but que de...

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