Brexit : les dirigeants européens ont-ils changé d'avis depuis un an ?

Angela Merkel, François Hollande, le Conseil européen... Au lendemain du référendum britannique, le 23 juin 2016, tous ont dénoncé à l'unisson un choc pour l'Union européenne.
Anaïs Cherif
La chancelière allemande Angela Merkel avait dénoncé un "coup porté" à l'Europe.

Le 23 juin 2016, une courte majorité de Britanniques décidait de voter en faveur du Brexit. Un an après, La Tribune dresse le bilan de douze mois mouvementés, ponctués par le début officiel des négociations entre le Royaume-Uni et l'UE.

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Flashback. Alors que les négociations pour le Brexit ont débuté lundi dans la plus grande incertitude, retour sur les déclarations des dirigeants de l'Union européenne (UE) au cours de l'année écoulée.

■ Le Conseil européen espérait "une autre issue"

Pour le Conseil européen, l'heure est grave. "Il ne faut pas se cacher que nous souhaitions une autre issue au référendum", déclare Donald Tusk, président de l'institution, au lendemain du référendum britannique qui a secoué l'UE le 23 juin dernier. Le Conseil européen, qui réunit les 28 chefs d'Etats membres, s'est montré ferme dès la première déclaration commune publiée dans la foulée du référendum. Objectif affiché : aller vite et "rester unis" pour les 27 Etats membres restants. Il enjoint le Royaume-Uni de "notifier aussi rapidement que possible au Conseil européen son intention de se retirer de l'Union". Une déclaration confirmant la position adoptée par le Parlement européen, qui a immédiatement demandé l'annulation de la présidence tournante du Royaume-Uni pour le Conseil de l'UE.

En octobre, le Conseil européen maintient la pression pour un "Brexit dur", soulignant que "l'accès au marché unique européen passe par l'acceptation des quatre libertés de l'UE : la libre circulation des personnes, des marchandises, des capitaux et des services". En conférence de presse hier, Donald Tusk se laissait aller à quelques rêveries en concluant par une citation d'"Imagine" de John Lennon. Il plaidait encore pour un maintien du Royaume-Uni dans l'UE : "Vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je suis pas le seul", concluait-il.

■ Merkel s'impose face à May

Sans surprise, la chancelière allemande a réagi vivement à l'annonce du Brexit, dénonçant un "coup porté à l'Europe, un coup porté au processus d'unification européenne". Lors de sa première rencontre avec Theresa May, le 20 juillet, Angela Merkel plaide pour un délai afin d'activer l'article 50. Devenu célèbre avec le Brexit, cet article issu du Traité de Lisbonne permet d'enclencher les deux années de négociations pour sortir de l'UE. Introduit en 2009, il n'a jamais été utilisé. "Une bonne préparation est importante et donc, nous aussi, allons attendre le moment", affirmait alors Angela Merkel. Mais la chancelière n'a cessé depuis de réitérer les appels à l'unification pour une Europe des 27.

En avril, Angela Merkel a dénoncé les "illusions" des Britanniques : "Un pays tiers ne bénéficiera pas des mêmes droits, ou de droits plus avantageux, qu'un pays membre" de l'Union européenne. La dirigeante allemande va même jusqu'à laisser sous-entendre que le Brexit pourrait faire du Royaume-Uni un partenaire moins faible. "Nous devons rester amis avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, en bons voisins, là où cela est possible (...) Mais nous devons le savoir : nous devons lutter nous-mêmes, en tant qu'Européens, pour notre avenir et notre destin", jugeait-elle fin mai.

■ Macron, un "hard Brexiter" convaincu

Au lendemain du référendum, François Hollande dénonce un vote qui "met gravement l'Europe à l'épreuve". L'ancien président de la République estime alors que le "danger est immense face au populisme et aux extrémismes". Conséquence : il promet une "négociation dure" à Theresa May en octobre. Et l'élection d'Emmanuel Macron, ouvertement pro-européen, envoie un mauvais signal pour le Royaume-Uni. Le leader d'En Marche ! se décrit lui-même comme un "hard brexiter", dans une interview au magazine Monocle.

Emmanuel Macron s'est montré ferme lors de sa première réunion bilatérale avec Theresa May, en marge du G7 le 26 mai à Taormina (Sicile). Il s'est prononcé contre des négociations pour un accord commercial entre l'UE et le Royaume-Uni tant que les conditions de sorties ne seront pas clairement établies. Mi-juin, le chef d'Etat français nuançait : "La porte (était) toujours ouverte" pour que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne "tant que la négociation du Brexit n'est pas achevée", mais qu'"une fois commencée, il est beaucoup plus difficile de revenir en arrière".

| DOSSIER : Brexit, un an après le référendum, où en sommes-nous ?

Anaïs Cherif
Commentaire 1
à écrit le 23/06/2017 à 11:59
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Le peuple anglais est fermement motivé à sortir de l'union européenne malgré la campagne néolibérale hallucinante réclamant l'inverse, on ne peut pas s'opposer sans arrêt à son peuple en ces périodes de paupérisation générale à cause de l'engraisseme...

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