"Le compte n'y est toujours pas !" C'est en substance ce que la Commission européenne a répondu à Athènes ce jeudi. "Nous n'y sommes pas encore arrivés, il y a des questions ouvertes à résoudre", a affirmé Annika Breidthardt, la porte-parole de la Commission en charge des Affaires économiques. "De nouveaux progrès doivent être faits", a-t-elle sévèrement ajouté à l'adresse du gouvernement grec.
La directrice générale du FMI a usé du même registre ce jeudi matin à la télévision allemande ARD. "Les choses ont bougé, mais il y a encore beaucoup de travail à accomplir", a estimé Mme Lagarde.
"Près d'un accord"
La Commission réagit à l'optimisme affiché mercredi par Alexis Tsipras qui a dit attendre un accord avant dimanche sur le règlement de la dette grecque. Le Premier ministre grec avait ainsi déclaré : "de grands pas ont été accomplis, nous sommes près d'un accord".
Dans ce sens, il a déclaré que les délégations de négociations réunies à Bruxelles avaient commencé à rédiger un accord. Il avait néanmoins ajouté que quelques points de divergences restaient encore à régler.
Schäuble "toujours surpris" par Athènes
Déjà mercredi soir, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble avait dénoncé l'avance prise par le gouvernement grec. "Je suis toujours surpris quand d'Athènes, on nous dit qu'on est tout près d'un accord", a-t-il lancé depuis Dresde (est de l'Allemagne), où il préside une réunion des ministres du G7.
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La Grèce, qui est à court de liquidités et risque rapidement un défaut de paiement, mène depuis des semaines de difficiles négociations avec ses créanciers, UE et FMI en tête, pour obtenir le versement de tout ou partie de 7,2 milliards d'euros de prêts. En échange, ces institutions attendent d'Athènes des engagements concrets de réformes, notamment du marché du travail, de la fiscalité ou encore des retraites.