Draghi met en garde contre les risques protectionnistes

Le président de la banque centrale européenne (BCE) a mis en garde vendredi contre un renforcement du protectionnisme dans le monde et les risques que cela ferait peser sur la croissance mondiale.

Dans un discours prononcé lors du séminaire des banquiers centraux à Jackson Hole, Mario Draghi n'a fait aucune allusion à la politique monétaire européenne. Cela n'a toutefois pas empêché l'euro de grimper fortement et de se hisser dès la publication de son discours au-dessus de 1,19 dollar, au plus haut depuis 2015.

"Pour parvenir à une économie mondiale dynamique, nous devons résister aux tentations protectionnistes. Mais pour cela nous devons aussi identifier comment répondre le mieux au protectionnisme", a affirmé M. Draghi, selon le texte de son discours.

Après Yellen, c'est autour de Draghi de critiquer Trump

L'administration américaine du président Donald Trump a pris plusieurs mesures protectionnistes depuis son arrivée au pouvoir. Elle a dénoncé l'accord de libre-échange transpacifique et lancé la renégociation de l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna).

"Un virage vers le protectionnisme poserait un risque sérieux pour la croissance de la productivité et la croissance potentielle de l'économie mondiale. Et ce risque est particulièrement important dans le cadre des défis structurels qui se posent aux économies développées", a affirmé M. Draghi.

Si la plupart des analystes ne s'attendaient pas à des commentaires de sa part sur la politique monétaire, certains estimaient qu'il pourrait profiter du séminaire de Jackson Hole pour donner des indications sur le calendrier envisagé pour commencer à réduire le soutien apporté aux marchés par une politique d'assouplissement quantitatif.

M. Draghi a également, comme avant lui la présidente de la Banque centrale américaine Janet Yellen, mis en garde contre tout affaiblissement de la régulation financière, une autre cible de l'administration Trump.

"Nous avons récemment constaté les dangers de l'ouverture des marchés financiers combinée à une régulation insuffisante", a-t-il dit faisant allusion à la crise financière de 2008.

"Les flux financiers internationaux ont en même temps contribué et propagé la crise financière mondiale et l'effondrement du commerce, de la production et de l'emploi qui a suivi", a rappelé le président de la BCE.

"Avec une politique monétaire très accommodante sur le plan international, les régulateurs devraient se méfier de rallumer les cendres des conditions qui ont conduit à la crise", a-t-il prévenu. "Pour les grandes économies, les changements dans la régulation nationale ont des conséquences internationales", a encore averti M. Draghi.

 (avec l'AFP)

Commentaire 1
à écrit le 27/08/2017 à 8:00
Signaler
Le problème ne se pose pas en terme de protectionnisme (les imbéciles) ou d'ouverture au mode (les intelligents). Monsieur Draghi le sait fort bien. La vraie question à laquelle il faut répondre est la suivante : Depuis la nuit des temps, et n...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.