Fake News : Bruxelles accuse la Russie de vouloir troubler les élections européennes

La Commission européenne a lancé mercredi un plan d'action contre la désinformation en ligne à six mois des élections européennes, appelant Etats membres et acteurs d'internet comme Facebook, Twitter et Google à se mobiliser face à une menace dont la Russie serait la "source principale". Objectif : tuer dans l'oeuf toutes les "tentatives coordonnées d'acteurs étrangers pour manipuler" les débats et "protéger nos démocraties". Le budget de la cellule dédiée à cette lutte va être doublé.
(Crédits : Reuters)

Pour les Européens, il est hors de question que des campagnes de manipulation comme celles, attribuées à la Russie -l'enquête est toujours en cours-, qui ont entaché la campagne présidentielle américaine de 2016 se reproduisent pour les élections européennes de mai 2019 qui s'annoncent sous haute tension.

Ce mercredi, à six mois des élections européennes donc, la Commission européenne lance un ambitieux plan d'action contre la désinformation en ligne. Elle appelle tous les Etats-membres de l'Union européenne mais aussi tous les grands acteurs opérant sur Internet tels que Facebook, Twitter et Google à se mobiliser face à une menace dont la Russie serait la "source principale".

Système d'alerte rapide contre les campagnes de désinformation en cours

L'exécutif européen a annoncé la mise en place d'un "système d'alerte rapide" entre les institutions européennes et les pays de l'UE pour partager leurs données "en temps réel" sur d'éventuelles "campagnes de désinformation" en cours, en amont du scrutin prévu fin mai 2019.

De leur côté, les acteurs majeurs d'internet comme Facebook, Twitter et Google, qui ont pris des engagements dans un "code de bonnes pratiques" signé en septembre, sont appelés à rendre des comptes dans des rapports mensuels sur leurs actions contre la désinformation en ligne.

Des preuves de tentatives d'ingérence russe

"Nous avons vu des tentatives d'ingérence dans les élections et les référendums, avec des preuves désignant la Russie comme une source principale de ces campagnes", a fait valoir devant la presse Andrus Ansip, vice-président de la Commission en charge du marché unique numérique.

"Nous devons être unis et unir nos forces pour protéger nos démocraties contre la désinformation", a-t-il ajouté, en présentant le plan d'action préparé par l'exécutif européen.

La Commission a annoncé qu'elle allait "plus que doubler" en 2019 le budget d'une cellule spécialisée chargée de lutter contre la désinformation et de sensibiliser l'opinion, qui passerait à 5 millions d'euros. Les pays européens sont appelés à prendre eux aussi des mesures de ce type.

Le "système d'alerte rapide", qui doit être mis en place d'ici le mois de mars, prendra la forme d'une plateforme numérique sécurisée. Les Etats membres et les institutions européennes pourront y partager des informations sur des "tentatives coordonnées d'acteurs étrangers pour manipuler" le débat démocratique, selon un document de la Commission.

Facebook, Twitter et Google signent un "code de bonnes pratiques"

Facebook, Twitter, Google et la compagnie Mozilla (à l'origine du navigateur Firefox) ont signé en septembre un "code de bonnes pratiques", non contraignant, où ils s'engagent notamment...

  • ...à distinguer clairement contenus publicitaires et informations;
  • à fermer plus rapidement de faux comptes actifs;
  • à adopter une politique claire sur l'utilisation et l'identification des "bots", ces comptes programmés pour diffuser des messages automatiques;
  • à coopérer avec des "fact checkers" (vérificateurs de faits) et des chercheurs pour contrer la désinformation.

Même si ce code n'est donc pas contraignant, la Commission a exhorté les signataires à "appliquer rapidement et efficacement les engagements pris", en se "concentrant sur des actions qui sont urgentes pour les élections européennes de 2019".

La Commission veut des rapports réguliers sur les actions menées

L'exécutif européen leur a demandé mercredi de lui faire des rapports, à partir de janvier et "sur une base mensuelle", de leurs actions concrètes.

Facebook a été la cible de vives critiques pour ne pas avoir su détecter des campagnes de manipulation de la présidentielle américaine en 2016 attribuées à la Russie.

(Avec AFP)

Commentaires 20
à écrit le 06/12/2018 à 20:21
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Ce n’est plus de l’obsession c’est de la paranoïa.

à écrit le 06/12/2018 à 17:54
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"La Commission européenne a lancé mercredi un plan d'action contre la désinformation" Je pense que l'Europe devrait balayer devant sa porte car en matière de désinformation, ils se posent là les commissaires !

à écrit le 06/12/2018 à 13:35
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Si je comprends bien, Bruxelles nous dit encore que les Euro-sceptiques, ceux qui veulent une autre Europe, sont des agents de l'étranger , de la Russie en l'occurrence . Et si Bruxelles se demandait quelle est sa légitimité démocratique : cette cast...

à écrit le 06/12/2018 à 13:26
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Si les fake news proviennent de l UE elles sont bonnes Toutes les autres sont mauvaises Simple non ?

à écrit le 06/12/2018 à 13:25
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A l'approche des européennes, il faut fédérer les partis pro-UE : rien de mieux que d'agiter la menace russe , une accusation pratique depuis la non élection de H.Clinton en 2016 . Euractiv, " fondation" (éviter lobby) bruxelloise s'y emploie, et act...

à écrit le 06/12/2018 à 11:41
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Pourquoi les médias relaient ils les "fake news"? Elles n'ont pas a commenter "les fausses informations" puisque ne n'est pas une information, ce n'est qu'une rumeur!

à écrit le 06/12/2018 à 10:29
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Bruxelles n'a besoin de personne pour se planter en pensant avoir raison, cela s'appelle suivre un dogme et imposer des réformes! Les peuples sont bien moins manipulables, pour preuve ils n'ont pas su nous convaincre!

à écrit le 06/12/2018 à 10:01
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Et si les "gilets jaunes" étaient, à l'origine, une manipulation des Russes contre l'Europe ?

à écrit le 06/12/2018 à 9:18
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"Un code de bonne conduite non contraignant"....Ite missa est. Si c'est leur intérêt (celui des US), ils laisseront faire, voire participeront !

à écrit le 06/12/2018 à 9:05
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Bonjour, vous pensez que nous avons besoin de la Russie pour faire l'Europe des nations, dans l'individualité et le respect de chaque peuples qui la compose.

à écrit le 06/12/2018 à 8:47
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il faut aussi dire que l'elite de technocrate de bruxelles*a mis en place le degout des européens pour leur vision presonnel et du fric en lieue et place de l'europe des peuples et a cela de Giscard qui a refuse la fiscalite unique

à écrit le 06/12/2018 à 1:09
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Il est difficile de dire à propos de l'échelle et de l'efficacité, mais cette ingérence semble bien exister. J'ai observé certaines signes. De plus, c'est logique. En Russie, l'Internet est pollué par une quantité énorme des propagandistes pro-pouvoi...

à écrit le 05/12/2018 à 21:41
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Poutine un manipulateur un faciste un jour ils vas tombe 👎

à écrit le 05/12/2018 à 21:31
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Taux de participation historiquement bas donc illégitimité des élus et de leurs portes paroles .Poussée des partis populistes et nationnalistes ainsi que des extremes droites avec renforcement de l'extreme droite au parlement européen et possible vic...

à écrit le 05/12/2018 à 20:54
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Décodons cet article: la censure va augmenter, les voix discidentes seront bâillonnées et ne s’écoulera en ligne que des propos clamant l’harmonie. Autrement dit, il est urgent d’aller manifester de bien voter, pour dégommer tout ceux là. Ce qui est...

le 05/12/2018 à 23:10
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Ce ne sont pas des voix dissidentes dont on parle (venant de Russie ça n'existe que dans les prisons). On parle des papiers dictés par le Kremlin. On ne peut pas censurer quelque-chose qui l'est déjà.

à écrit le 05/12/2018 à 19:12
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?

à écrit le 05/12/2018 à 18:30
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Juncker est un alcoolique: fake news Les pays doivent payer leurs dettes: good news. L'UERSS ou l'empire prévu pour durer mille ans. "L'UE présente son plan de lutte contre la désinformation" https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN1O...

à écrit le 05/12/2018 à 17:28
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Si les faux méchants gagnent, on va en entendre parler, si c'est les faux gentils, ont devra souffrir en silence! ,

à écrit le 05/12/2018 à 17:11
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On voit deja les conséquences en France. Simple coïncidence ou pas quand Macron décide d'une OTAN européenne et la relance de l'union apparait les GJ.

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