Grèce : déficit, dette publique et excédent primaire 2014 supérieurs aux prévisions

Une première estimation publiée mercredi par le service des statistiques grecques met à mal les prévisions du précédent gouvernement et de la Commission européenne. Le déficit public est deux fois plus important que ce que prévoyait Bruxelles.
Alexi Tsipras a promis la fin de la rigueur à l'œuvre depuis le début de la crise en 2010 et souhaite obtenir des créanciers, UE et FMI, une réduction de la dette publique.

La politique d'austérité du précédent gouvernement n'aura pas eu les effets escomptés. La Grèce a enregistré en 2014 un déficit public de -3,5% du PIB, supérieur aux prévisions, tandis que la dette publique a atteint 177% et l'excédent primaire (hors charge de la dette) 0,4%, selon la première estimation publiée mercredi 15 avril par le service des statistiques grecques (Elstat).

Nettement en deçà des attentes

Selon les prévisions budgétaires du précédent gouvernement de coalition droite-socialiste, le déficit public devait s'établir à -1,3% du PIB tandis que la Commission européenne tablait sur -1,6%.

     | Lire Les pays qui ont appliqué l'austérité ont vu leurs dettes publiques exploser

S'agissant de l'excédent primaire, le résultat est également en-deçà des attentes, le budget voté en décembre par le précédent gouvernement tablant sur 2% du PIB pour 2014 après 0,8% en 2013.

     | Lire aussi Comment Bruxelles a créé l'illusion de l'excédent primaire grec

Le fardeau de la dette publique s'est élevé en 2014 à 317 milliards d'euros contre 319 milliards en 2013, selon les données de l'Elstat. La dette baisse en valeur absolue mais augmente quand elle est rapportée au PIB, passant de 175% en 2013 à 177% en 2014.

Restructuration de la dette

Estimant que les politiques d'austérité ont échoué à redresser l'économie du pays, le nouveau gouvernement de la gauche radicale Syriza, au pouvoir depuis fin janvier, a promis par la voie du Premier ministre Alexi Tsipras la fin de la rigueur à l'œuvre depuis le début de la crise en 2010 et souhaite obtenir des créanciers, UE et FMI, une réduction de la dette publique.

     | Lire aussi Alexis Tsipras à Moscou ou l'échec de la stratégie du "nœud coulant"

Toutefois, la majorité des pays de la zone euro ne veut pas entendre parler pour le moment d'une restructuration de la dette publique grecque, dont une partie avait déjà été effacée en 2012, tant que le pays n'adopte pas les réformes réclamées visant à de nouvelles baisses de dépenses publiques.

>> Aller plus loin Que va faire la commission grecque de "vérité sur la dette publique" ?

(Avec AFP)

Commentaires 23
à écrit le 07/07/2015 à 20:33
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Cessons de demander des intérêts à la Grèce et d'augmenter ainsi artificiellement sa dette. Ces intérêts usuraires sont indécents compte tenu de l'excédent primaire de la Grèce. Du fait de cet excédent et d'une balance commerciale à l'équilibre, la G...

à écrit le 16/04/2015 à 9:20
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J'ai gardé en souvenir une pièce d'un euro Grec ... vu la suite à venir !

à écrit le 16/04/2015 à 9:18
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On va tout simplement vers une sortie de la Grèce de la zone euro !

à écrit le 16/04/2015 à 0:06
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Syriza à l'oeuvre...

le 16/04/2015 à 22:19
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En 2014 ? Vraiment ?

à écrit le 15/04/2015 à 19:22
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Nième épisode de la tragédie grecque ! Bah, on nous dira encore que les "réformes structurelles" (entre autre, le pillage des derniers bijoux de familles) vont sauver le pays de sa fin toute proche. On connait la musique... Accrochez-vous, ça va s...

à écrit le 15/04/2015 à 17:09
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il est affligeant de voir à quel point la commission , l'europe des nations "amies" est incapable de se remettre en question. Il serait bon de rappeler que la Grèce est sous tutelle de la troika depuis 2010. Depuis 2010 chaque budget grec a été analy...

le 15/04/2015 à 19:07
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quand vous aurez termine vos lecons de morale culpabilisatrices, n'oubliez pas d'envoyer un tres gros cheque aux grecs pour qu'ils puissent bien vivre sans travailler sachant que plus personne ne veut financer leurs conneries, si vous n'envoyez pas ...

le 15/04/2015 à 19:12
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@stanley: ne changeons pas le sujet, il ne s'agit pas de punir, mais de se faire rembourser les dettes...tout comme ferait ton banquier pour ton hypothèque :-)

le 15/04/2015 à 19:41
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S'il s'agit de faire rembourser les dettes, l'Europe s'y prend mal. Un client ruiné ne vous rembourse pas !

à écrit le 15/04/2015 à 17:04
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Si preuve est, le gouvernement de Monsieur Samaras n'a pas tenu ses engagements en matiere de deficit budgetaire et en matiere de dette. Mais, le pouvait-il quand l'economie grec a de nouveau rechute au quatrieme trimestre avec un chute de -0,4% en v...

à écrit le 15/04/2015 à 15:45
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J'ai une pensée émue pour le peuple grec, qui a un sérieux problème avec sa classe politique. Avec une sortie programmée de la ZE, ce peuple va encore beaucoup souffrir. Le hasard du calendrier fait qu'en France on propose d'instaurer le vote obligat...

le 15/04/2015 à 16:43
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Je ne vois vraiment pas comment cela pourrait être pire en Grèce avec une sortie de la zone euro. Pour information, la Grèce a connu depuis le déclenchement de la crise une dépression semblable à celle des USA en 29. Et de mon point de vue, le seul v...

le 15/04/2015 à 17:35
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Comme souvent, ce qui est bon pour le pays l'est beaucoup moins pour ses habitants. En l'occurrence, le retour à la Drachme aura un effet brutal car c'est une dévaluation estimée à 20% dans un premier temps selon les études les plus sérieuses. Vous e...

le 16/04/2015 à 4:28
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L'inflation est nécessaire dans une économie de marché, elle fait que les bénéfices doivent être reinvestis, sinon perte de valeur. Sans inflation les bén´fices dormiraient dans les matelas alors même que le chômage fait des ravages. Si vous avez 10...

le 16/04/2015 à 7:48
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Je suis d'accord avec vous, le décalage entre les 100 et les 80, c'est l'illustration d'une dévaluation pas de l'inflation. Quand l'inflation se situe à des niveaux raisonnables par rapport à la croissance (+/- 2% annuel), c'est indolore, sinon c'est...

à écrit le 15/04/2015 à 15:31
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Quelle surprise, le pays est hors contrôle, la dette ne sera jamais remboursée et au mieux les grecs payeront les intérêts de la dette avec de l'argent que l'UE leur prêtera à nouveau. De toute façon nous n'avons plus le choix, toute l'Europe est emb...

le 15/04/2015 à 17:15
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c'est surtout l'échec des politiques menées jusqu'alors, tout le monde en convient, en public ou privé

à écrit le 15/04/2015 à 15:22
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Cette histoire d' excédent primaire me fait rire, ce qui compte c'est l'excédent ou le déficit tout court. être en excédent primaire me fait une belle jambe si, après règlement des créanciers, il ne me reste rien et que ma dette en fait a augmenté. ...

le 15/04/2015 à 16:25
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@prendre...:quelle exagération que de parler d'enfants qui crèvent la faim dans les rues ! A Nauplie, je vois des Roms faire la manche qui pourraient éventuellement être qualifiés de crève-la-faim si ce n'était leur façon de vivre. Pour le reste, ce ...

à écrit le 15/04/2015 à 14:27
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"tant que le pays n'adopte pas les réformes réclamées visant à de nouvelles baisses de dépenses publiques" Les memes baisses qui ont conduit aux fantastiques résultats de 2014, de 2013, de 2012, de 2011, de 2010, ... L'Europe agit par idéologie, pa...

le 15/04/2015 à 17:40
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@Fx: par idéologie ? un peu comme toi alors. Je sais, on dit que l'amour est aveugle et on devine que tu as une copine grecque. Il serait toutefois judicieux d'enlever tes verres fumés pour voir la vie dans ses réalités :-)

le 15/04/2015 à 19:03
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Moi ? Je n'ai aucune ideologie, tout ce qui marche est bon a prendre, mais en revanche, tout ce qui ne marche pas est a jeter. En l'occurence la, c'est a jeter, personne ne peut dire le contraire ... sauf l'Europe semble il ! Et oui ma femme est gre...

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