L'économie de la zone euro dans la tourmente

L'activité économique dans la zone euro a subi au deuxième trimestre une contraction sans précédent en raison des mesures mises en oeuvre pour freiner la pandémie de coronavirus, montre la première estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée vendredi par Eurostat.
Il s’agit de loin du recul le plus important depuis le début des séries temporelles en 1995, souligne dans son communiqué Eurostat.
Il s’agit "de loin" du recul le plus important "depuis le début des séries temporelles en 1995", souligne dans son communiqué Eurostat. (Crédits : POOL New)

Les derniers chiffres pour le second trimestre sont cataclysmiques. La zone euro a enregistré entre avril et juin un plongeon historique de 12,1% de son PIB, conséquence des mesures de confinement liées au coronavirus, a annoncé vendredi l'Office européen de statistiques Eurostat.  Par rapport au deuxième trimestre de l'an dernier, le PIB a baissé de 15%. Les économistes interrogés par Reuters tablaient une contraction de 12,0% d'un trimestre à l'autre et de 14,5% sur un an. Le PIB de l'ensemble de l'Union européenne a baissé de 11,9% par rapport à janvier-mars et de 14,4% sur un an, précise Eurostat. Au premier trimestre, la contraction de l'économie de la zone euro était ressortie à 3,6% et celle de l'UE à 3,2%.

L'Europe du Sud au plus bas

Parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles, l'Espagne est celui où la baisse du PIB a été la plus marquée avec un recul de 18,5% sur avril-juin, effaçant d'un coup six années de redressement économique.  La quatrième économie de la zone euro vient donc d'enchaîner deux trimestres consécutifs de recul du PIB, qui avait chuté de 5,2% au premier trimestre, selon les données de l'Institut national de la statistique (INE).

La Banque d'Espagne prévoyait une contraction de 16 à 22% du PIB au deuxième trimestre, marqué en Espagne par un confinement extrêmement strict en avril, accentué par deux semaines d'arrêt de toutes les activités non essentielles, et suivi par un déconfinement très progressif entre mai et fin juin. Le secteur du commerce, des transports et de l'hôtellerie a été frappé de plein fouet, avec une chute de 40% de sa production de richesse par rapport au trimestre précédent.

L'Insee a annoncé plus tôt un plongeon record de 13,8% de l'économie française au cours d'un deuxième trimestre marqué par un mois et demi de quasi-paralysie de l'activité sous l'effet du confinement. Le PIB de l'Italie s'est contracté quant à lui de 12,4% et celui de l'Allemagne, publié la veille, de 10,1%.

L'inflation accélère en juillet

Les chiffres des prix à la consommation dans la zone euro, également publiés vendredi, font état d'un accélération inattendue de l'inflation, ce qui conforte la Banque centrale européenne (BCE) qui exclut un scénario déflationniste dans l'union monétaire malgré les effets de la crise du coronavirus. L'indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes IPCH montre une hausse de 0,4% sur un an en juillet après +0,3% en juin +0,1% en mai.

Les économistes interrogées par Reuters attendaient pour juillet une inflation à 0,2%. En excluant les éléments volatils que sont les produits alimentaires frais et l'énergie, l'inflation dans la zone euro a progressé de 1,3% en juillet, après 1,1% en juin, toujours selon les données d'Eurostat.

Si l'on exclut en plus l'alcool et le tabac, une mesure d'inflation surveillée de près par les économistes, l'inflation augmente de 1,2% contre 0,8% en juin. L'accélération de l'inflation a été tirée par la hausse des prix des produits industriels, en hausse de 1,7% après +0,2% le mois dernier. Les prix des produits alimentaires, de l'alcool et du tabac ont augmenté de 2,0%, un ralentissement par rapport à la hausse de 3,2% enregistrée en juin. Les prix de l'énergie ont reculé pour leur part de 8,3% en juillet après un plongeon de 9,3% en juin.

Commentaire 1
à écrit le 01/08/2020 à 5:44
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La planche a billet a pour corrolaire l'inflation, toujours. La facture sera lourde pour l'europe en attendant le choc ?

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