La BCE renonce à durcir les conditions d'accès à la liquidité des banques grecques

La BCE aurait renoncé à instaurer une décote sur les collatéraux du programme ELA pour les banques grecques. Mario Draghi n'a pas voulu provoquer la rupture.
La BCE n'a pas durci les conditions d'accès à la liquidité des banques grecques.

La BCE n'a pas osé. Selon Reuters, le Conseil des Gouverneurs de l'institution présidée par Mario Draghi n'a pas imposé de décote sur les collatéraux (produits déposés en garantie) demandés aux banques helléniques pour obtenir les prêts du programme d'aide à la liquidité d'urgence (ELA). Selon le New York Times de ce mercredi 22 avril, une décote de 50 % avait été décidée.

>>Lire: Grèce : à quoi joue la BCE ?

En réalité, il est probable qu'une telle proposition ait eu lieu, sans qu'elle n'ait été retenue par le Conseil. Bien au contraire, la BCE a décidé d'augmenter de 1,5 milliard d'euros l'enveloppe de l'ELA réservée aux banques grecques pour l'élever à 75,5 milliards d'euros.

La BCE recule devant la rupture

Bien loin donc de durcir le ton, la BCE reste en retrait et renonce à exercer une forte pression sur Athènes. Les négociations devraient donc se poursuivre pendant les prochaines semaines, le gouvernement grec ayant annoncé disposer d'assez de fonds pour tenir jusqu'à fin juin. En imposant une décote supplémentaire sur les collatéraux, la BCE prenait un risque considérable, celui de précipiter la crise en « asséchant » rapidement les réserves de collatéraux dont disposent les banques helléniques. C'était certes mettre la pression sur Athènes, mais c'était aussi prendre le risque de la rupture ou celle d'une inflation des dettes bancaires garanties par l'Etat forgées pour servir de collatéraux. La BCE confirme que, malgré tout, elle n'est pas disposée à une telle rupture.

Position des créanciers affaiblie

Ceci confirme que la position des créanciers de la Grèce n'est pas aussi forte qu'ils veulent bien le dire. Face à un gouvernement grec qui tient ses positions, les menaces de la BCE, comme les ultimatums de l'Eurogroupe semblent ne plus réellement être efficaces. Alexis Tsipras l'aura compris et sait désormais que, si le temps est compté, il l'est pour tous, pour lui, comme pour ses créanciers... Sa capacité de négociation en est clairement renforcée.

Commentaires 15
à écrit le 24/04/2015 à 21:05
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la troïka continue!! bientôt Mrs les banquiers, tout va vous Exploser à la Face et vous pourrez juste regarder vos banques s’écrouler les unes après les autres comme un château de carte. Bien sur ce jour là, nous, on sera là pour vous regardez vo...

à écrit le 22/04/2015 à 23:34
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Vu les milliers de milliards de "qe" juste pour soutenir les marchés et permettent aux banques de survivre, ils ne pouvaient pas faire autrement. Vous auriez fait quoi d'autre, vous..?? (hormis Roosevelt, bien sûr..)

à écrit le 22/04/2015 à 23:28
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Godin est énorme. A14h00, il nous explique que la volonté supposée de la BCE d'imposer une decote sur les collatéraux grecs démontre la faiblesse de la BCE dans le bras de fer qui l'oppose a la Grece. Et a 17h00, il nous explique que le fait que la B...

à écrit le 22/04/2015 à 22:42
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Monsieur Godin continuez à écrire vos bons articles et n'écoutez pas les mauvaises langues...La grèce restera en ZE

à écrit le 22/04/2015 à 22:03
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Il vaut mieux que Romanic fasse la propagande des mauvais payeurs, que celle des bons bourreaux européens qui ont mis à sec le pays des mauvais payeurs!!

à écrit le 22/04/2015 à 21:43
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Et encore une fois Romaric, notre gauchiste de service, fait la propagande des mauvais payeurs....

à écrit le 22/04/2015 à 19:28
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Il s'agit, ni plus ni moins, d'une capitulation de la BCE. Le rapport de force est clairement en faveur du camp grec. Desormais, tout accord sur la liste des reformes lors du Conseil du 11 mai semble improbable a moins que ces derniers se plient aux ...

le 22/04/2015 à 20:52
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Personne sauf les grecs ne peut sortir la Grèce de la ZE. Comme 80% de la population grecque est favorable au maintien dans la ZE, A.TSIPRAS ne va pas aller contre le peuple. Il est coincé. Ce qu'il veut depuis le début c'est un haircut sur la dette....

à écrit le 22/04/2015 à 18:36
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Si 1,9% du PIB de l'UE tiennent en respect le reste, imaginez ce que 20% peuvent faire. Vous voyez sans doute à quel pays je fais référence. Ca va redonner des ailes aux populistes de tout poil, faire voler la ZE et l'UE au final. Je relis souvent ce...

le 22/04/2015 à 19:07
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La question d'honneur est hors sujet, ou alors en sens inverse ! Si le libre échange mondialisé est mauvais, et c'est évident, il doit être abandonné ! Mais on comprend que cette arnaque où les demi-pauvres paient pour les très pauvres, à la place de...

le 22/04/2015 à 19:15
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Ceux qui croient que la BCE bluffe se trompe Les grecs tous le monde en a marre et ils sont pas loin de la porte ça fera un exemple

le 22/04/2015 à 20:06
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@theodorum. Je voudrais être certain de m'être bien fait comprendre. La phrase de Churchill vient illustrer cette espèce de compromis entre le maintien de la Grèce et une crise de la Zone euro, on va aller à terme vers les 2. Lorsque des règles ne so...

le 22/04/2015 à 21:10
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Il faut des règles communes sinon l' Euro et l' Europe exploseront, mais les intérêts des différents pays sont à court terme opposés . De toute façon l'épreuve de force a commencé. Il ne s'agit pas de louer la Grèce pour cela. J'ai mis de coté un a...

le 23/04/2015 à 8:48
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@oui Je ne pense pas qu'il s'agit de bluff. Des négociations sont en cours et il faut les laisser aller à leur terme. Intervenir avant, serait un acte politique et ferait jouer un rôle fort équivoque à la BCE. Ils ont sagement préféré s'abstenir, po...

à écrit le 22/04/2015 à 18:13
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C'est sans solution ! La Grèce ne peut s'en sortir sans enfreindre la convention Européenne de libre échange, ce qu'elle même n'a pas compris. Échanger avec des pays pauvres c'est comme subventionner les importations au détriment de sa propre prod...

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