La France un ton en dessous de la croissance européenne en 2015

Le PIB tricolore a progressé de 1,1% en 2015. C'est un tout petit mieux que ce qu'espérait le gouvernement. C'est moins bien que la plupart de ses partenaires et concurrents européens.
Fabien Piliu
Quels sont les économies européenne qui ont affiché la plus forte croissance en 2015 ?

En 2015, l'activité a progressé de 1,1% en France. Fait assez rare pour être souligné, la prévision gouvernementale a été dépassée de 0,1 point. Il faut donc s'en réjouir. Autre bonne nouvelle, cette "reprise" trouve en partie son origine dans le réveil de l'investissement des entreprises. Il reste maintenant à espérer que les entreprises françaises continuent à moderniser leurs parcs de machines en 2016, en dépit de l'arrêt de la mesure de suramortissement, prévu en avril. Les entreprises ont-elles profité d'un effet d'aubaine ? Pour profiter de cette "prime", ont-elles seulement accéléré leur programme d'investissements. Nous le saurons très vite. Voici pour les principaux motifs de satisfaction.

Les raisons d'être déçu sont bien plus nombreuses. En 2015, 90.000 personnes supplémentaires sont venus grossir les rangs des demandeurs d'emplois. Si reprise il y a, elle ne s'accompagne pas d'une inversion de la courbe du taux de chômage, qui devait se réaliser fin 2013.

Le Royaume-Uni affiche un dynamisme insolent

Autre motif de contrariété, l'économie française est à la traîne par rapport à ses principaux partenaires et concurrents européens. Ainsi, l'Allemagne a vu son PIB augmenter de 1,7% en 2015. Au Royaume-Uni, c'est une hausse de 2,2% de l'activité qui a été observée. En Espagne, la croissance a progressé de 3,2%. C'est une hausse proche de 1,6% que l'économie portugaise devrait enregistrer.

Seule l'Italie, parmi les principaux voisins de la France, ferait moins bien. Selon l'Istat, l'institut de statistiques, le PIB de la Péninsule n'aurait augmenté que de 0,9% l'année dernière. Certains experts envisagent toutefois une croissance supérieure à 1% de l'économie italienne.

Résultat, avec une croissance de 1,1%, l'économie française aurait été moins dynamique que l'ensemble des pays de la zone euro. En 2015, le PIB de la zone euro devrait avoir augmenter de 1,5%, à comparer à une croissance mondiale pour l'instant estimée à environ 3% selon la plupart des institutions internationales.

Le coût du travail, le coupable idéal

Certes, la comparaison des niveaux d'activité ne reflète pas de la façon la plus juste le dynamisme des économies. A la différence de ses voisins, la France a moins souffert de la crise de 2008-2009, en raison d'une exposition au commerce international plus faible. C'est notamment le cas dans le domaine de l'emploi. Avec les partenaires sociaux, l'exécutif s'était entendu pour limiter la casse sur le plan social pendant cette période, ce qui explique les surreffectifs actuels. Néanmoins, la France est depuis cette période engluée dans une croissance terriblement molle dont elle ne parvient pas à s'extirper.

Quelle est l'explication ? Mainte fois rabâchée par la plupart des rapports sur la compétitivité et l'industrie tricolore, la principale raison de cette atonie relative réside dans  la faiblesse du commerce extérieur français. Quand la France affiche entre 120.000 et 130.000 entreprises exportatrices, dont près de la moitié ne développent pas de courants d'affaires réguliers, l'Italie et l'Allemagne en recensent 300.000 et 400.000 environ. C'est ce qui explique en partie le succès de l'Allemagne, qui est depuis près de dix ans le premier exportateur mondial. La sortie de crise de l'Italie mais aussi le rebond de l'économie espagnol - qui n'a néanmoins pas permis de réduire le chômage de masse -, s'explique aussi par la vitalité des exportations italiennes et ibériques.

Les effets de la diplomatie économique se font attendre

Les produits italiens et allemands sont-ils toujours plus compétitifs et de meilleure qualité que les biens fabriqués en France ?  Ce serait étonnant. Plutôt que de se focaliser essentiellement sur le niveau du coût du travail, qui est désormais inférieur en France qu'en Allemagne dans l'industrie, peut-être faudrait-il avoir une véritable réflexion sur la politique à mener pour inciter les entreprises à se développer à l'international, dans le domaine de la formation professionnelle par exemple. En attendant que la diplomatie économique tricolore porte enfin ses fruits...

Fabien Piliu
Commentaires 31
à écrit le 07/02/2016 à 22:28
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Chers Européens, les données numériques publiées à la Banque Mondiale vous montrent que la croissance 80-07 pour 16 pays pas nécessairement dans l’euro, est de 2,68 par an puis de 08 à 14 elle est de -1,6. Depuis 1980, les crises se résolvent en 1 ou...

à écrit le 04/02/2016 à 7:28
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..."le PIB a progressé de 1,1 ...c'est un tout petit peu mieux que..." c'est une blague ? pouvez vous reprendre les annonces de Sapin ? tout le long de l'année , et arreter de nous enfumer .

à écrit le 04/02/2016 à 0:39
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Pas mal pour un pays qui vient de subir deux chocs aussi violents que les attentats. A New york, la vie s'était arrêtée en 2001.

le 04/02/2016 à 7:53
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Les attentats ont eu lieu à Paris, et Paris n'est pas la France.

à écrit le 03/02/2016 à 19:40
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reponse a ZEBULON il faut pas comparer les achats des entreprises du 4x40 avec l industrie française . allez sur un chantier du btp il ny a aucun engin de marque française avec la pls grande surfaçe cultivable d europe aucune marque de tracteur tr...

le 03/02/2016 à 22:35
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Replongez donc dans la liste! Aussi beaucoup d' ETI dont des petites Et pour les PME, bien souvent les infos ne passent que dans la presse régionale. SPIE, Electro Power, BVA, Klépierre, Orpea, Atos, BioMérieux, ESI Group, Point S, Bureau Veritas,...

le 03/02/2016 à 23:03
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Haulotte, Manitou, Poclain, Dimaco, Kiloutou, Gourdon, Mecalac,.......

à écrit le 03/02/2016 à 17:54
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Une nation qui dépense au dessus de ses moyens et qui, pour combler les déficits, taxe à tour de bras, cela a pour double conséquence une perte de compétitivité des entreprises et une perte de pouvoir d'achat générale des consommateurs. Qui peut s'ét...

à écrit le 03/02/2016 à 13:42
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La France un ton en dessous de la croissance européenne en 2015 mais un ton au dessus pour le chômage et les déficits.

à écrit le 03/02/2016 à 13:22
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La France malade de son socialisme ne peut plus se développer. Pourquoi investir en France? Pourquoi investir ailleurs? Ce sont les questions fondamentales. De plus, le niveau et la qualité des gouvernants actuels donne un signal très négatif au mond...

le 04/02/2016 à 7:56
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Vous avez raison, de plus, les grèves à répétition qui paralysent l'économie nous coûtent à chaque fois très cher et se perpétuent indéfiniment pendant que les autres pays sont à l'oeuvre.

à écrit le 03/02/2016 à 13:04
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Le Ru a licencié en masse dans le public , le pétrole et dans les banques.....ou sont identifiés tous ces chomeurs ? , probablement des cireurs de chaussures au coin des rues. Les épiciers Sainsbury et C° rames ...l'immobilier se contracte depuis 9 ...

à écrit le 03/02/2016 à 12:14
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"La France un ton en dessous" Ca reste à démontrer. Les apparences sont parfois trompeuses. Le retard à l'exportation de la France par rapport à l'Allemagne va se résorber dans les années à venir. En partie grâce à la demande en haute technologie et...

le 03/02/2016 à 14:26
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Ce genre de petit mécano plus financier qu'industriel ne veut surtout pas dire que des emplois seront crées en France .Votre comparaison avec les exp allemandes est assez ridicule .L'effondrement actuel des BRICS est la cause essentielle du replis de...

le 03/02/2016 à 15:23
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Les arguments de Marco font encore une fois mouche:c'est par la grosse industrie que la France se redressera,ce qui entrainera ensuite les services et les PME.Cela fait quelques mois que le VIP Hollande appuie sur le champignon économique,pendant qu...

le 04/02/2016 à 7:41
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j'aimerais que vous nous expliquiez pourquoi ses entreprises n'investissent pas plus en France ...et privilegient de placer leur " patrimoine " à l'etranger.

le 04/02/2016 à 7:46
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Inversement, de nombreuses entreprises dans le secteur industriel sont passés sont contrôle étranger ces dernières années. D'ailleurs, les investissement étrangers en France sont plus des rachats d'entreprises se traduisant un fine par des destructio...

à écrit le 03/02/2016 à 11:40
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"C'est moins bien que la plupart de ses partenaires et concurrents européens". Certe, mais ils font la guerre les autres ?

à écrit le 03/02/2016 à 10:31
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"L'atonie relative réside dans la faiblesse du commerce extérieur français". La réponse c'est qu'en France, le commerce extérieur c'est principalement les entreprises du CAC 40. La France a délibérément fait le choix de désindustrialiser et de se t...

à écrit le 03/02/2016 à 9:36
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Comment ne pas comprendre que la France étant un gros paquebot (économie peu flexible à forte consommation interne, pile le contraire des anglo-saxons), elle sortira de la crise comme elle y est rentrée: mollement, et lentement. Il y a un décalage te...

le 03/02/2016 à 10:38
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"économie à forte consommation interne, pile le contraire des anglo-saxons" : tu dis que les Français consomment plus que le Uk ou les US en % du PIB ?

à écrit le 03/02/2016 à 9:05
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le cout du travail n'est un pb que pour le travail peu qualifie, quoique pouir le qualifie, le cout de la secu pese sur la motivation pour le reste, c'est un tout... a commencer par la mentalite.... a force de decourager tt le monde, et de niveller ...

le 04/02/2016 à 0:48
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Autour de moi, je n'ai que des jeunes qui piaffent d'impatience de créer leur boite, ils ne veulent pas de CDI dans une grosse boite ou alors plus tard. Il y a en France une dynamique chez les jeunes qui est exceptionnelle. Sortez de chez vous et a...

à écrit le 03/02/2016 à 8:46
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voir aussi les différences de comportement des ménages. taux d'épargne toujours élevé en France et taux d'endettement limité (55% du PIB). les français sont frileux. d'après des articles du WSJ de ces jours-ci, les ménages anglais, eux, épargnent t...

à écrit le 03/02/2016 à 8:21
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Réduction des indemnités de chômage = moins de croissance

à écrit le 03/02/2016 à 7:45
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oui, effectivement. il faudrait que les Français et leurs entreprises se décident à apprendre l'anglais. nous sommes les plus mauvais en Europe (et même en régression...) en langues étrangères est significatif. mais le principal frein en France, act...

le 03/02/2016 à 12:58
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Le français est la deuxième langue européenne apprise. Mais les élèves français ne sont que 55,3% (en 2014) à apprendre 2 langues étrangères ou plus. Eurostat: http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7146719/3-01022016-AP-FR.pdf/fe1178d2-153...

le 03/02/2016 à 19:52
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oui, il me semble avoir vu que le Français est la 2e langue étudiée en Europe. on disait il y a quelques temps que l'apprentissage se développe aussi à NY, par exemple. et dans les médias anglo-saxons que je lis/regarde de temps en temps, ils sembl...

le 04/02/2016 à 7:38
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reponse pour Marcol1 : vous faite erreur , la 2 eme langue apprise ( ormis le chinois ) est l'espagnol .

à écrit le 03/02/2016 à 7:39
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Au plus l'énergie est bon marché comparée au cout du travail, au plus le chomage augmentera et la croissance sera faible. Mais les Français sont tellement heureux de payer leur énergie bon marché! Qui leur dira qu'ils se trompent? Il faut taxer l'éne...

le 03/02/2016 à 14:51
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Il y a deux énergies utilisées par les français, électricité ou gaz naturel. Le coût de l'électricité est deux fois et demi celui du gaz qui lui même est trois fois plus cher que le gaz aux USA. Dire que l'énergie est bon marché n'est pas tout à fai...

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