Le maire de Rome succombe à un scandale de notes de frais

En fonction depuis 2013, Ignazio Marino était vivement critiqué et dernièrement accusé d'avoir dépensé 20.000 euros d'argent municipal pour des dîners personnels.
Giulietta Gamberini
Juste avant sa démission, une réunion du conseil municipal avait montré à Marino qu'il n'avait plus la confiance du président du Conseil des ministres et qu'il avait perdu la majorité des voix au conseil municipal.

Il aura résisté presque un an à la découverte du réseau de corruption dénommé "Mafia capitale". Sans l'impliquer directement, ces révélations survenues fin 2014 avaient poussé divers de ses conseillers à la démission. Ignazio Marino aura également résisté aux véhémentes critiques subies cet été lorsqu'il avait décidé de ne pas interrompre ses vacances aux Etats-Unis, alors que les funérailles à Rome d'un boss mafieux se transformaient en un hommage public.

C'est finalement à un scandale de notes de frais que le maire de Rome depuis 2013, Ignazio Marino, aura succombé. Jeudi 8 octobre, il a annoncé sa démission dans une lettre adressée aux Romains.

"Des dépenses effectuées dans les intérêts de Rome"

Depuis une dizaine de jours, le maire du Parti démocrate (PD) du chef du gouvernement Matteo Renzi était accusé d'avoir dépensé quelque 20.000 euros d'argent municipal pour dîner avec des membres de sa famille ou des amis depuis son entrée en fonction. Selon l'examen des notes de frais entrepris par la presse, celles-ci concernent principalement des frais de bouche dans des restaurants proches de son domicile lors de jours fériés ou de week-ends.

Cependant, dans sa lettre de démission, Ignazio Marino continue de nier toute responsabilité, dénonçant une "polémique sordide". Sur sa page Facebook, il avait d'ailleurs proposé de rembourser la somme:

"Je fais cadeau à Rome de 20.000 euros qui ont été dépensés avec la carte professionnelle du maire dans le cadre de ses fonctions officielles. Il s'agissait de dépenses qui ont été effectuées dans les intérêts de Rome", écrivait-il.

Plus de soutien de la part du PD

Juste avant sa démission, une réunion du conseil municipal avait montré à Ignazio Marino qu'il n'avait plus la confiance du président du Conseil des ministres et qu'il avait perdu la majorité des voix au conseil municipal. "Les conditions politiques" pour poursuivre étaient ainsi désormais devenues "très minces, voire inexistantes", admet-il dans sa lettre.

Un proche de Matteo Renzi, Stefano Esposito, chargé des transports en commun à la mairie, interrogé par Reuters, a clairement résumé la position du parti :

"Nous avons besoin d'un gouvernement municipal fiable, nous ne pouvons pas passer tout notre temps à parler de notes de frais."

 Une décision en suspens

Le maire n'a néanmoins pas exclu de revenir sur sa décision dans les vingt jours, comme la loi le lui permet. Il espère utiliser ce délai pour voir s'il était possible de "reconstruire les conditions politiques" pour rester en place, a-t-il expliqué. Son isolement politique rend toutefois l'hypothèse d'un retour très peu probable.

Si la démission devient effective dans 20 jours, le préfet de Rome devra nommer un commissaire chargé de gérer la ville jusqu'aux prochaines élections, qui pourraient avoir lieu au printemps prochain.

Giulietta Gamberini
Commentaire 1
à écrit le 09/10/2015 à 19:16
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Si le maire de rome succombe, en France il y aurait des maires qui se feraient passer tabac pour la question des impôts. Les dirigeants français seraient mauvais. On ferait dans la fonctionnarisation des individus. La France devrait corrompre pour e...

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