Le pro-Brexit Nigel Farage estime que la campagne "Vote Leave" a trompé les Britanniques

Le leader de UKIP a qualifié d'erreur l'un des principaux arguments de la campagne Vote Leave, vendredi matin, à la télévision britannique. Et ce avant même l'annonce du résultat officiel.
Sasha Mitchell
Le leader de Uk Independence Party sur le plateau d'ITV, vendredi 24 juin.

Incompréhension ce vendredi matin sur le plateau d'ITV. Invité à s'exprimer sur les résultats quasi définitifs du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Nigel Farage, leader du parti de droite radical UKIP - et pro-Brexit- a affirmé en substance que la campagne Vote Leave avait trompé les Britanniques.

En cause, le chiffre inscrit sur ce bus de campagne, que les électeurs ont pu apercevoir sur leurs routes pendant de nombreuses semaines :

"Nous envoyons 350 millions de livres par semaine à l'UE/Finançons plutôt la NHS [le système de santé britannique]."

"J'ai été ostracisé par la campagne officielle Vote Leave"

Interrogé par la journaliste Susanna Reid, Nigel Farage, la figure de proue de la campagne Leave.eu, indépendante de Vote Leave, menée par les Tories, a assuré qu'il était impossible de garantir que l'argent qui ne serait plus envoyé à l'Europe servirait désormais à financer le système de santé déficitaire du pays. "Je n'aurais personnellement jamais affirmé cela, c'est l'une des erreurs de la campagne Vote Leave", a-t-il déclaré, avant d'être interrompu :

Susanna Reid : "Mais attendez, c'était un de vos arguments"

Nigel Farage : "Ce n'était pas un de mes arguments, je peux vous l'assurer"

Susanna Reid : "C'était l'un des arguments de la campagne Vote Leave, et la raison pour laquelle de nombreux électeurs ont voté Leave !"

Nigel Farage : "Ils ont fait une erreur en affirmant cela, mais ce que je peux vous dire..."

Susanna Reid : "Vous êtes en train de dire qu'après que 17 millions de personnes ont voté Leave, en se basant ... je ne sais pas combien de personnes ont pris cette décision après avoir vu le chiffre mais c'était un point central de la propagande, vous êtes en train de dire que c'était une erreur?"

Nigel Farage : "Nous avons désormais 10 milliards de livres par an, 34 millions de livres par jour à dépenser pour financer la NHS, les écoles etc."

Susanna Reid : "Mais vous ne pouvez garantir que l'argent ira, comme promis, à la NHS?"

Nigel Farage : "Vous devez comprendre que j'ai été ostracisé par la campagne officielle Vote Leave et que je me suis débrouillé seul, comme je l'ai toujours fait"

L'échange se termine par une pirouette de Nigel Farage, soutenant que le Royaume-Uni redeviendrait "un pays normal, avec la capacité d'élaborer ses propres lois et de définir sa propre relation avec les autres pays".

Le fait que le destin de cette somme d'argent - le chiffre lui même a été mis en doute à deux reprises par le UK Statistics Authority car ne prenant pas en compte le rabais dont bénéficie le Royaume-Uni - ait été remis en cause n'est pas vraiment une surprise en soit. Ce qui l'est davantage, c'est que le premier à laisser entendre que les Britanniques ont été trompés est un pro-Brexit convaincu. Le leader d'une campagne qui n'a pas hésité à afficher en grand sur l'un de ses vans la photo d'une foule de migrants entrant... en Slovénie.

Farage

Nigel Farage pose devant un van de campagne, le 16 juin 2016. (Reuters)

Sasha Mitchell
Commentaires 7
à écrit le 28/06/2016 à 17:52
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La pauvreté engendre la pauvreté hélas ! Rien à voir avec le types de la City en costard et grosses voitures ! Si on voulait Marine, on ne ferait pas mieux en France .... à mon grand désespoir !!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 24/06/2016 à 21:48
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Tous les mêmes! quel aplomb ... Ceci est une nouvelle preuve de de l hypocrisie du monde politique qui ont tendance à nous prendre pour des incultes. Résultat terrible comme aujourd'hui hui ... Dangereux pour l avenir

à écrit le 24/06/2016 à 17:33
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C'est à cela que l'on reconnaît quelqu'un d'honnête. On peut toujours attendre les excuses des remains face à leur campagne de fin du monde...

à écrit le 24/06/2016 à 17:19
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La victoire du nationalisme plouc.

le 28/06/2016 à 17:26
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Je suis moins tranché que vous, en Angleterre, les classes moyennes ont disparues début des années 80. Un pays où il deux sortes de gens, les riches et les pauvres (plus nombreux), on nous annonce un résultat de moyen...

à écrit le 24/06/2016 à 16:57
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52 % de "Leave" grâce à un bus qui circule pendant des semaines, bien rouge avec une annonce que personne du "Remain" n'a vu pendant la campagne hallucinante pour le remain 24/24 7/7 ! Mais de qui on se fout ! Si c'était le "REMAIN" tout serait norm...

à écrit le 24/06/2016 à 16:30
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Fabulous... Absolutely fabulous ! Brave new world.

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