Migrants : comment s'explique le nombre de 800.000 réfugiés attendus par l'Allemagne ?

Le pays prévoit 800.000 demandes d'asile pour l'année, une hausse spectaculaire difficile à gérer pour les autorités. Parmi les demandeurs se trouvent les ressortissants de Syrie ou d'Afghanistan mais aussi des migrants originaires des pays des Balkans non membres de l'Union européenne. Un chiffre à mettre en regard de celui de Frontex, dévoilé il y a quelques jours, et qui a chiffré à un peu plus de 100.000 le nombre de personnes voulant entrer illégalement en Europe.
Les ressortissants de Syrie et d’Afghanistan, deux pays en guerre civile, représentent la majorité des migrants appréhendés entre janvier et juillet 2015.

L'Allemagne fait face à une hausse spectaculaire du nombre des demandeurs d'asile et réfugiés. Ils étaient 350.000 pour la première moitié de l'année et leur nombre pourrait atteindre 800.000 cette année, selon les estimations du ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maiziére, soit quatre fois plus qu'en 2014 et deux fois plus que prévu en janvier.

Selon le journal "Le Monde", "si un grand nombre vient de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan, une part importante - plus de 80 000 au premier semestre - vient des Balkans".

Tous les demandeurs se trouvent déjà sur le sol allemand quand ils déposent la demande auprès des autorités compétentes, laquelle demande sera ensuite étudiée, pendant un temps indéterminé :

« Il est difficile de dire combien de temps prend une demande d'asile. Il y a des centaines de milliers de demandes, et les bureaux sont débordés. Il n'y a pas assez de fonctionnaires. Le gouvernement a lancé un appel d'offres pour en recruter », explique Max Maldacker, directeur du service de presse et de relations publiques à l'ambassade d'Allemagne.

Afin de maîtriser ce flot d'arrivants, la chancelière voudrait établir, au niveau européen, une liste de « pays sûrs », où les citoyens ne sont pas persécutés, c'est-à-dire dont les ressortissants ne pourraient pas demander l'asile dans l'Union européenne (UE), un sujet sensible en Allemagne. L'année dernière, le pays a jugé que trois États des Balkans (Serbie, Macédoine et Bosnie-Herzégovine) étaient « sûrs » selon la définition de la chancelière. La CDU voudrait ajouter au classement le Monténégro, le Kosovo et l'Albanie. Problème, les Verts, dont l'accord est indispensable, s'y refusent pour l'instant.

"Il s'agira du plus important afflux dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", a souligné le ministre Thomas de Maizière, ajoutant que Berlin s'attendait à voir ces chiffres continuer de croître dans les années à venir. Le ministre de l'Intérieur allemand, pour qui cela représente "un défi à tous les niveaux de l'État, fédéral et local", a d'ailleurs exhorté mercredi 19 août la Commission européenne à agir.

Les chiffres des entrées illégales en Europe selon Frontex

Les déclarations du ministre de l'Intérieur suivent la sortie de chiffres sur les entrées illégales de migrants publiés par l'Agence européenne pour la gestion et la coopération internationale, mardi 18 août. En juillet, 107.500 candidats à l'immigration -un record depuis 2008- ont été "détectés" aux frontières du Vieux Continent, soit 30.000 de plus qu'en juin et trois fois plus qu'en juillet 2014. Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex, s'est inquiété de ces chiffres:

"C'est une situation d'urgence pour l'Europe. Elle exige que tous les États membres de l'UE s'investissent et apportent leur soutien aux autorités nationales qui reçoivent une migration massive à leurs frontières" , a-t-il déclaré.

Entre janvier et juin 2015, près de 340.000 migrants ont été appréhendés et ramenés aux autorités, comparé aux 123.500 sur la même période l'an passé (36%) et aux 280.000 pour 2014. Cela a créé une pression sans précédent sur les autorités de contrôle aux frontières en Grèce, en Italie et en Hongrie. En effet, si les migrants empruntent 6 routes différentes vers l'Europe, la majorité transitent par ces trois pays. Le passage par l'Espagne, les îles Canaries ou la frontière Est est bien moins important.

Le passage par la Grèce est privilégié

9 migrants sur 10 prennent la route périlleuse de la Libye, en provenance d'Afrique, surtout d'Érythrée et du Niger. Dans les Balkans de l'ouest, les autorités hongroises ont rapporté plus de 34.800 individus appréhendés, la majorité venait d'Afghanistan et de Syrie.

Mais le flux le plus important transite par la Grèce, via la Turquie. En juillet, les plus grosses détections ont été rapportées dans la mer Égée (près de 50.000) pour la plupart sur les îles (grecques) de Lesbos, Chios, Samos et Kos, dépassant en un seul mois le nombre de migrants détecté dans la région en 2014 (41.700 individus). De janvier à juillet 2015, près de 130.500 migrants ont été appréhendés à la frontière, cinq fois plus qu'à la même période l'année dernière.

Les Syriens et les Afghans comptent pour 90% des migrants appréhendés à la frontière grecque cette année. En effet, ils constituent la majorité des personnes repérées entre janvier et juillet 2015. La plupart fuient l'instabilité de leur pays d'origine, en entrant par la Grèce via la Turquie.

Commentaires 10
à écrit le 27/10/2015 à 12:07
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Actuellement 8 millions d étrangers vivent en Allemagne, soit 10 % de la population. L Allemagne a toujours été un pays d accueil pour les réfugiés. Peu savent que suites aux guerres de religion fin du 17 eme siecle , il y avait plus de Fran...

à écrit le 23/08/2015 à 19:22
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RIEN NI PERSONNES NE POURAS ARRETE LES PAUVRES D ALLEZ DANS LE PAYS RICHES//APRES AVOIR PILLIERS LES PAYS PAUVRES ET Y AVOIR PROVOQUE DES GUERRES LES PAYS RICHES DEVRONT FAIRE FACE AU CATACLIMES QU IL ONT EUX MEME DECLANCHES???

à écrit le 23/08/2015 à 17:01
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Un joli pied de nez à l'histoire.............les nostalgiques doivent se retourner dans leur tombe !!!

à écrit le 21/08/2015 à 13:24
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Je pense que l'explication viendrait plutôt des pays vendant des armes de destruction massive (dans l'ordre: Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Le peuple innocent ne pouvant lutter prend une décision logique en voulant migrer mais l'a...

le 26/08/2015 à 10:13
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Merci pour votre commentaire. En effet, tous ces problèmes sont crées par la même poignée de gens qui nous pourrissent la vie chez nous, qui ont introduit leurs pions dans tous les pouvoirs, de sorte qu'il n'y a plus de séparation de pouvoirs. Je pen...

à écrit le 21/08/2015 à 10:59
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les protestants de france ont bien trouvé refuge dans des pays adjacents il y a quelques temps.. je comprends donc le départ de peuples qui n'arrivent pas à mettre la paix dans leur lieu d'habitat. Les flux migratoires seront presque impossibles à re...

à écrit le 20/08/2015 à 22:29
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C'est vrai qu'il faut réfléchir longtemps pour comprendre que si on nait dans un endroit où on peut pas se nourrir ni gagner sa vie correctement, alors il nous prend des envies d'aller voir ailleurs.

le 21/08/2015 à 10:11
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Et alors, ces populations n'ont qu' a faire leur propre révolution ! Ne l'a t on pas fait en France ? Il faut se rappeler que la politique d'accueil de la France ne concerne que les opposants politiques persécutés dans leur pays et non des population...

à écrit le 20/08/2015 à 22:19
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Les allemands ont crû qu'il y aurait un afflux de migrants bon marché et qualifiés provenant de l'Europe du Sud en crise pour compenser leurs déficits démographiques. En vain. Les ibériques préfèrent l'Angleterre et la France. (Pour les grecs je n'ai...

le 21/08/2015 à 11:10
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je doute que les espagnols choisissent de devenir chomeurs en france plutot que de travailler en RFA ET si les migrants vont surtout en angleterre/RFA c est que c est la ou ils ont plus de chance de trouver un travail.

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