Les grandes sociétés, qui ont joué un rôle important en 1975, lors de la campagne pour le "oui" au maintien du Royaume-Uni dans les Communautés européennes, sont en retrait aujourd'hui concernant le référendum pour ou contre un Brexit qui doit intervenir avant 2018. Ces entreprises sont dépendantes de l'approbation de leurs actionnaires ou craignent se fâcher avec certains clients, analyse le Financial Times.
Les financiers ont donc pris le relais... mais ils ne sont pas tous dans le même camp.
Dans le camp des pro-Union européenne: l'union fait la force
Pour garder le Royaume-Uni dans l'Union européenne, deux des plus importants hedge funds britanniques versent d'importantes sommes dans la campagne anti-Brexit, rapporte le Financial Times. David Harding, fondateur de Winton Capital Management promet de donner plusieurs millions de livres. Il est déjà trésorier adjoint du collectif pro-Union européenne "Britain stronger in Europe". avec Roland Rudd, fondateur de Finsbury (société de chaussures de luxe). Il explique au Financial Times, à la mi-novembre:
"Je considère l'Europe comme un marché maison pour nous. Le bénéfice d'une union réussie du marché du capital européen pour une société comme la nôtre serait superbe."
John Armitage, fondateur du hedge fund, Egerton Capital est dans le même camp. Il est en train de verser plusieurs centaines de milliers d'euros pour soutenir la campagne de maintien du Royaume-Uni dans l'Union, ajoute le journal financier.
Dans le camp des pro-Brexit: moins de régulation, plus de profits
Face à eux, se dresse l'ancien trésorier du parti conservateur et fondateur de la société de trading CMC Markets Petter Cruddas, comme le note The Guardian, le 20 novembre. Ce dernier vient d'octroyer 1 million de livres pour la campagne pro-Brexit, menée par le collectif Vote Leave (Leave.EU, soutenu par Nick Farage, leader du parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, est l'autre groupe influent de la campagne pour une sortie de l'Union).
Crispin Odey, fondateur du hedge fund Odey Asset Management, et Michael Hintze, créateur du fonds de placement CQS soutiennent également activement le Brexit car ils parient sur les profits que cela pourrait engendrer.
The Guardian rappelle que Morgan Stankey estimait que si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, le FTSE 100 (l'indice boursier des cent plus grosses entreprises britanniques cotées) chuteraient globalement de 20%. Or, selon quotidien britannique, cela permettrait aux hedge funds de parier sur la chute des actions. Concrètement, ces derniers vendraient les actions dont ils disposent dans des sociétés, puis les rachèteraient lorsqu'elles atteignent un plus bas, pour les revendre à nouveau par la suite.
Par ailleurs, toujours selon le quotidien britannique, ces hedge funds espère que le Brexit entraînera une régulation moins forte, qui serait elle aussi synonyme de profits. Pour Crispin Odey, les directives européennes d'après crise ont en nui à ces fonds de placement.
Michael Hintze, déjà un donateur important des Tories (3,2 milliards de livres en dix ans, rappelle The Guardian), prévoit une importante donation pour la campagne pro-Brexit.