Royaume-Uni : avant les législatives de juin, une vague bleue aux élections locales  ?

Alors que se tiennent les élections locales ce jeudi 4 mai au Royaume-Uni, les sondeurs prédisent une perte de terrain considérable pour les travaillistes. Selon les tendances actuelles, les conservateurs, dirigés par la Première ministre Theresa May, sont bien partis pour remporter le plus de sièges.
Les Tories prennent de l'avance sur le Labour dans les élections locales du jeudi 4 mai 2017, d'après les sondages.

"Donnez-moi votre soutien pour me battre pour la Grande Bretagne", a déclaré Theresa May, Première ministre anglaise, dans un discours mercredi 3 mai, dans la dernière ligne droite de la campagne. Ce jeudi 4 mai, les élections locales qui se tiennent dans tout le Royaume-Uni donneront très certainement un aperçu de l'issue des législatives du 8 juin.

Les électeurs votent toute la journée pour renouveler entièrement 88 "county councils", l'équivalent britannique des conseils régionaux : 34 en Angleterre, 32 en Ecosse et 22 au Pays de Galles. En tout, 4,851 sièges aux conseils sont remises en jeu.

Lors du dernier scrutin, en 2013, le parti travailliste avait remporté le plus de sièges (1,535), suivi par les conservateurs (1,1136), les Libéraux-Démocrates avec 484 et le Parti National Ecossais (SNP, 438 sièges). Quatre ans plus tard, le paysage devrait être bien différent. D'après certains experts, les travaillistes pourraient perdre jusqu'à 175 sièges lors de ces élections, alors que les Conservateurs et les Libéraux Démocrates gagneraient en popularité. En effet, le parti de Jeremy Corbyn a largement perdu de sa superbe, notamment en Ecosse et au Pays de Galles où il a longtemps été très populaire.

Les conservateurs en tête des sondages

Les travaillistes pourraient n'arriver qu'en troisième place en Ecosse, contrairement à ses victoires passées. La catastrophe de 2015 avec la perte de 40 sièges de députés au SNP (Parti national écossais), sous la direction d'Ed Miliband, pourrait bien se reproduire aujourd'hui à l'échelle locale. D'après un sondage en mars d'Ipsos Mori et STV, seulement 17% des électeurs écossais voteraient pour le parti de Jeremy Corbyn, contre 31,4% aux dernières élections générales. Une première, si les résultats du scrutin de ce jeudi le confirme, tristement historique pour le parti en Ecosse. De leurs côtés, les Conservateurs progressent de près de 5 points, soit 19% des Écossais contre 13,3% en 2012. Le SNP, quant à lui, remporterait une large majorité de siège, selon le sondage.

Pour ce qui concerne le Pays de Galles, l'issue de ces élections locales reste incertaine. Aux dernières élections galloises, les travaillistes ont remporté 34,7% des votes, et ce territoire fait habituellement partie des votes sûrs pour le parti. Mais le progrès notable des Tories pourrait faire pencher la balance. Selon le sondage de YouGov, les Conservateurs devanceraient même le Labour avec 40% de votes des Gallois contre 30% pour les travaillistes.

L'inconnue Lib Dems

En Angleterre aussi, le danger guette le parti de Jeremy Corbyn. Là où les travaillistes ont habituellement la majorité en Angleterre, comme à Durham, dans le Derbyshire, à Doncaster et dans le Nottinghamshire, aujourd'hui leur soutien régresse également. En effet, ils ne peuvent désormais réellement s'appuyer que sur Durham et Doncaster. Pour le reste, si l'on en croit la performance du parti lors des dernières élections partielles, la tendance serait aux conservateurs. Les councils de Nottinghamshire et Derbyshire, à l'origine très pro-travaillistes et ayant voté pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, détermineront certainement aussi la posture qu'adoptera le Labour quant au déroulement de la procédure amenant au Brexit.

Selon des membres de l'association des études politiques, les conservateurs gagneraient 115 sièges en Angleterre tandis que le Labour en perdrait 75. Les Libéraux Démocrates eux aussi voient leur emprise politique se reconstruire après leur humiliation des élections générales de 2015, lorsqu'ils avaient perdu près de 50 sièges : le parti de Tim Farron remporterait 85 élus supplémentaires rien qu'en Angleterre.

"La grande incertitude reste les Libéraux Démocrates (...) explique le Professeur Curtice, de l'université de Strathclyde, à l'Independent. Ils ont connu des fortunes très diverses lors des récentes élections locales partielles, réussissant parfois très bien et d'autres fois pas du tout. La façon dont cela se déroulera dans des élections locales au niveau global n'est pas claire. Je pense que c'est ça la plus grande incertitude [de ces élections] - à quel point ils vont réussir," .

Theresa May quant à elle, semble très certaine de la victoire de son parti. Selon la Première ministre dans le Telegraph, le parti travailliste qui "ignore les priorités des communautés locales" et les Lib Dems dont "le seul intérêt semble être la tentative de refaire un référendum", ne menacent pas la réussite du parti Conservateur.

Commentaires 2
à écrit le 05/05/2017 à 0:58
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L'Ukip s'est fait laminé. Cà donne un aperçu pour le FN

à écrit le 04/05/2017 à 20:15
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En mettant, comme Hamon l'a fait au PS, le cap du Labour à babord toute, Corbyn a obtenu le même résultat que Hamon, le naufrage de leurs partis respectifs.

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