Royaume-Uni  : de la prison pour les revendeurs de billets utilisant des bots

Face à la grogne de l'industrie musicale, Theresa May veut sanctionner les revendeurs utilisant des logiciels. Ils achètent des milliers de billets de concert en quelques secondes pour faire grimper les prix sur les plateformes de reventes.
Anaïs Cherif
Un billet pour un concert d'Adele en mars dernier était mis en vente à 24.840 livres sur la plateforme Get Me In.

A Londres, le prix les places de concerts des poids lourds atteignent des sommes astronomiques. En mars dernier, un billet pour le show d'Adele à l'O2 Arena était mis en vente à 24.840 livres sur la plateforme de revente Get Me In, rapporte le Guardian. Si cet exemple est emblématique de la dérive observée pour la revente de tickets, il est loin d'être un cas isolé. Lors de la dernière tournée d'Elton John, les places ont été mises en vente à 90 livres. Quelques minutes plus tard, elles étaient disponibles à la revente pour 500 livres.

Pour rafler les billets, les revendeurs utilisent des "bots", des logiciels informatiques leur permettant d'être plus rapides que les fans espérant obtenir une place de concert pour leur idole. Ces logiciels permettent de contourner les codes CAPTCHA - les fameuses combinaisons de lettres et de chiffres déformés à recopier avant un achat en ligne. Ils sont "facilement disponibles sur Internet - certains vidéos YouTube expliquent même comment les utiliser", souligne le Guardian.

Les revendeurs mettent ensuite les billets à vendre d'occasion sur des plateformes légales en faisant exploser les prix. Ce qui agace l'industrie musicale. Arctic Monkeys, Iron Maiden, Ed Sheeran... Plusieurs artistes se sont mobilisés en juillet dernier pour lancer une pétition afin d'interpeller le gouvernement sur le sujet.

Une amende de 5.000 livres et un an de prison

Cette semaine, un amendement de loi a été proposé au Royaume-Uni afin de pénaliser les revendeurs utilisant des bots. Il prévoit une amende de 5.000 livres et/ou une peine de prison d'un an. Un projet semblable a été adopté par l'Etat de New-York en juin dernier.

Un rapport d'Eric T. Schneiderman, procureur général à New-York, notait en janvier dernier : pour le concert de U2 au Madison Square, 1.000 tickets ont été achetés en une minute par des revendeurs utilisant un seul logiciel. Lin-Manuel Miranda, le créateur de la comédie musicale à succès Hamilton, a déploré l'action des revendeurs dans une lettre ouverte publiée par le New-York Times, "Logiciels, arrêtez de tuer Broadway". Dans son rapport, le procureur général estime que cette comédie musicale a rapporté 15.5 millions de dollars aux revendeurs pour les 100 dernières performances. Afin de lutter contre la hausse des prix, Lin-Manuel Miranda a décidé... d'augmenter les prix des 200 meilleures places (de 549 à 849 dollars) pour vendre 46 fauteuils à 10 dollars chacun. Avec une telle augmentation pour la carré d'or, Hamilton détient désormais le record de comédie musicale la plus chère de l'histoire de Broadway.

Anaïs Cherif
Commentaires 2
à écrit le 23/10/2016 à 19:02
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Comme disait Coluche il suffirait que personne ne payé pour ces billets revendus et le système s écroulerait vite

à écrit le 22/10/2016 à 12:28
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N'existe-t-il pas de logiciels pour bloquer ces achats massifs ? Il faut bien entendu lutter contre le "gouging", mais c'est aussi aux émetteurs de billets de se protéger contre ces abus :-)

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