Royaume-Uni : la faible productivité menace les finances publiques

S'expliquant notamment par le manque d'investissement des entreprises depuis la crise de 2008 et par des taux d'intérêt au plus bas, un ralentissement de la productivité ne manquerait pas d'affaiblir les perspectives économiques, et donc les finances du gouvernement britannique, qui dispose déjà de marges de manœuvre budgétaires réduites
Lors de ses dernières prévisions en mars, l'OBR entrevoyait une légère accélération de la croissance de la productivité, pour atteindre 1,8% en 2021. Elle n'a augmenté que de 0,2% en moyenne lors des cinq dernières années.

La productivité au Royaume-Uni devrait être plus faible que prévu dans les années à venir, a prévenu mardi un institut officiel, au risque de peser sur la croissance et de compliquer la tâche du gouvernement dans la préparation de son budget. Ce constat a été dévoilé par l'Office de responsabilité budgétaire (OBR), organisme chargé des prévisions économiques officielles au Royaume-Uni, qui publie un long document évaluant ses propres projections.

L'OBR ne fournit pas encore de données chiffrées, lesquels seront rendues publiques le 22 novembre en même temps que la présentation du budget par le ministre des Finances, Philip Hammond. Mais l'institut prévient déjà qu'il va réduire ses prévisions concernant la croissance à attendre de la productivité au cours des prochaines années.

Le Brexit pas déterminant

En cause, les faibles performances de cet indicateur ces dernières années et "la probabilité qu'une incertitude renforcée va continuer à peser sur l'investissement". L'OBR évoque aussi un impact négatif de la perspective du Brexit, mais sans lui attribuer un rôle fondamental - le flou qui entoure l'issue des négociations sur la sortie de l'UE rend en effet plus prudentes les entreprises au moment de se lancer dans de nouveaux projets.

Lors de ses dernières prévisions en mars, l'OBR entrevoyait une légère accélération de la croissance de la productivité, pour atteindre 1,8% en 2021. Elle n'a augmenté que de 0,2% en moyenne lors des cinq dernières années.

La productivité est un indicateur clé puisqu'elle conditionne en grande partie la croissance économique, que l'OBR attendait en mars en hausse de 2,0% en 2017 - une prévision plus optimiste que celle des organismes internationaux.

Marges de manœuvre budgétaires réduites

La récente faiblesse de la productivité s'explique notamment par le manque d'investissement des entreprises depuis la crise de 2008 ou encore par des taux d'intérêt au plus bas permettant à des sociétés peu dynamiques de survivre en s'endettant facilement.

Un ralentissement de la productivité ne manquerait pas d'affaiblir les perspectives économiques, et donc les finances du gouvernement britannique, qui dispose déjà de marges de manœuvre budgétaires réduites et ne s'est pas affranchi totalement de l'austérité. L'exécutif de la Première ministre conservatrice, Theresa May, table pour l'heure sur une réduction du déficit public à moins de 2% du PIB d'ici à la fin de la législature à l'horizon 2020. Il espérait même jusqu'à présent atteindre cet objectif avec un peu de marge de nature à lui permettre d'encaisser tout choc sur l'économie.

L'OBR explique qu'une révision à la baisse des perspectives de productivité "affaiblirait les prévisions de moyen-terme pour les finances publiques".

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 10/10/2017 à 16:41
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Les contrats zéro heure ne doivent pas produire beaucoup. Ça fait baisser la moyenne générale vu qu'ils ne sont pas au chômage. Une blague dit que si les français ne travaillaient que quatre jours par semaine, ils seraient encore plus productifs que...

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