Scandale des notes de frais : finalement, le maire de Rome ne démissionne plus

Ignazio Marino, qui avait présenté sa démission, a décidé de revenir sur sa décision. Il défie ainsi explicitement le président du conseil des ministres, Matteo Renzi, dont il a perdu le soutien.
Giulietta Gamberini
Ignazio Marino avait été récemment accusé d'avoir dépensé quelque 20.000 euros d'argent municipal pour dîner avec des membres de sa famille ou des amis depuis son entrée en fonction: attaques qu'il avait repoussées dénonçant une"polémique sordide".

Il n'avait pas exclu de revenir sur sa décision dans les vingt jours, comme la loi le permet, en cas d'évolution du contexte politique. Mais quand le maire de Rome, empêtré dans un scandale de notes de frais, a présenté sa démission le 9 octobre, son isolement politique rendait l'hypothèse de son retour très peu probable.

Ignazio Marino a toutefois fini par choisir de se montrer opiniâtre sinon rancunier, en retirant jeudi 29 octobre, sa démission. La municipalité l'a annoncé dans un bref communiqué, où l'on peut lire:

"Le maire de Rome, Ignazio Marino, a signé la lettre dans laquelle il retire sa démission".

Pourtant, le contexte politique n'a pas véritablement évolué. Au contraire, la décision de Ignazio Marino se lit comme un défi ouvert au président du Conseil, Matteo Renzi, qui avait pris ses distances avec le premier magistrat de la capitale en estimant qu'il avait "perdu la confiance des Romains".

Un maire de moins en moins populaire

Ignazio Marino avait été récemment accusé d'avoir dépensé quelque 20.000 euros d'argent municipal pour dîner avec des membres de sa famille ou des amis depuis son entrée en fonction: attaques qu'il avait repoussées dénonçant une"polémique sordide".

Depuis son élection en 2013, sa popularité avait néanmoins déjà été mise à la preuve. La découverte en 2014 du réseau de corruption dénommé "Mafia capitale", sans l'impliquer directement, avait en effet provoqué la démission de divers de ses conseillers. Ensuite, le maire avait été fortement critiqué l'été dernier lorsqu'il avait décidé de ne pas interrompre ses vacances aux Etats-Unis, alors que les funérailles à Rome d'un boss mafieux se transformaient en un hommage public.

Le risque d'une dissolution du conseil municipal se concrétise

"Je suis absolument prêt à me confronter avec ma majorité, et à illustrer ce qui a été fait: les choses positives, les erreurs, la vision pour l'avenir", a déclaré Ignazio Marino -qui était resté en poste depuis sa démission- en sortant de la mairie.

Pourtant, quelques heures avant son annonce, jeudi, le Parti démocrate avait déclaré qu'il retirerait tous ses élus du conseil municipal si Marino revenait sur sa démission. Cette décision pourrait conduire à la dissolution de l'assemblée législative de la municipalité de Rome, si quelques conseillers de l'opposition s'ajoutaient à ceux du PD. Un scénario particulièrement inquiétant à quelques semaines de l'ouverture de l'"Année sainte" proclamée par le Vatican, qui devrait attirer plusieurs millions de catholiques à Rome.

Si Marino n'avait pas retiré sa démission, elle serait devenue définitive le 2 novembre. Le préfet de Rome aurait alors dû nommer un commissaire chargé de gérer la ville jusqu'à de nouvelles élections, qui auraient pu avoir lieu au printemps prochain.

Giulietta Gamberini
Commentaire 1
à écrit le 30/10/2015 à 16:19
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Mr Marino est vraiment un amateur! qui ce souvient de l'affaire des "frais de bouche" de Jacques Chirac et de Bernadette à la mairie de Paris? 2,14 millions d'euros! bien sur à l'époque la justice française "indépendante" avait débouté Bertrand D...

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