Brexit : Theresa May compose une équipe de choc pour négocier avec Bruxelles

La Première ministre britannique a demandé à 12 membres de son gouvernement, dont toute la minorité pro-Brexit, de négocier les conditions du retrait du pays de l'Union européenne. De quoi renforcer la perspective d'un Hard Brexit et donner des sueurs froides au monde économique, outre-Manche.
Sasha Mitchell
Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson fait partie du comité de 12 ministres chargés de négocier la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le spectre d'un Hard Brexit continue de hanter l'Europe - des affaires. Moins de deux semaines après avoir fait part de son intention de déclencher le processus de sortie de l'Union européenne avant fin mars 2017, Theresa May vient de constituer un noyau de ministres chargés des négociations avec les institutions européennes. Et les choix de la Première ministre britannique sont tranchés.

Parmi les douze conservateurs désignés figurent tous les membres du gouvernement ayant fait campagne pour le Brexit, comme Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères, le secrétaire d'Etat au Brexit David Davis, bien sûr, ou encore la ministre de l'Environnement Andrea Leadson. Six "Brexiteers" au total, soit la moitié des troupes, alors que le gouvernement de Theresa May compte 17 Tories opposés au Brexit.

Un comité qui engage tout le gouvernement

Selon un document non publié du gouvernement britannique consulté par Bloomberg, ce comité restreint sera chargé de "superviser les négociations sur le retrait de l'Union européenne et la construction d'une nouvelle relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne  en matière de politique et de commerce international".

Dans le système britannique, les comités gouvernementaux peuvent prendre des décisions collectives qui engagent le reste de l'exécutif. La composition de ce comité risque donc de renforcer les inquiétudes du milieu des affaires concernant l'intention de Theresa May de se diriger vers une rupture franche d'avec l'UE, qui favoriserait le contrôle de l'immigration au détriment des échanges économiques.

La menace des banques

"Ce que nous voulons c'est que les pires options soient exclues, a déclaré samedi sur BBC Radio la directrice générale de l'organisation patronale CBI, Carolyn Fairbairn. Se retrouver à fonctionner selon les règles de l'OMC dans seulement 29 mois, ce qui est le calendrier prévu, signifierait que jusqu'à 90% des biens pourraient être sous le coup de taxes. Il n'y aurait pas de passeports pour notre industrie de services."

Plusieurs banques ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles quitteraient Londres si la sortie du pays de l'UE les empêchait de proposer leurs services dans les 27 autres pays de l'Union.

Sasha Mitchell
Commentaires 12
à écrit le 16/10/2016 à 6:56
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tout ça c'est du cinéma pour flatter l'électeur brexit. Le Brexit ne peut qu'être dur. Mais pour les politiciens britanniques c'est d'être réélus qui compte, et de faire gagner son parti. L'avis des banquiers, et la réalité économique, c'est ensuite ...

à écrit le 14/10/2016 à 22:03
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Le titre: équipe de choc la photo: Boris Johnson J ai arrêté là la lecture de l'article.

à écrit le 14/10/2016 à 21:12
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Une négociation ça ne se prépare pas avec des mollassons, en pleurnichant d'avance tout en faisant comprendre qu'on souhaite négocier un compromis ! C'est bien pour ça que l'UE met Tusk en face avec la même position intransigeante ! Ensuite , on...

à écrit le 14/10/2016 à 19:48
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Quand on veut sa liberté on l'a prend, on ne négocie pas, sinon on reste sous tutelle!

à écrit le 14/10/2016 à 19:29
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A vrai dire c'est à cet équipe qu'il revient de formuler des propositions acceptables par l'UE, faute de quoi au bout de 2 ans le Royaume-Uni deviendra un pays tiers au sens de l'OMC sans accès particulier au marché unique. L'Union européenne n'a rie...

le 14/10/2016 à 22:02
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l accès au marché unique c'est terminé, pour ça faut faire partie du "club" (les 4 libertés, la cotis etc...) Non ce que la GB pourra avoir c'est un accord de libre échange, forcément borné, comme tous les autres tiers.

à écrit le 14/10/2016 à 17:45
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Pourvu qu'ils ne démissionnent pas lorsqu'ils constateront que cela va être laborieux!...

à écrit le 14/10/2016 à 15:54
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"Plusieurs banques ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles quitteraient Londres" De quoi véritablement donner envie de quitter l'UE ! Mais qu'est-ce qu'on attend bon sang !? Que nos politiciens aient du courage c'est vrai...

le 14/10/2016 à 19:05
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La finance et l'ingéniérie financière sont la principale activité économique du Royaume-Uni. Comme aurait dit la regrettée Margaret Thatcher, there is no alternative que d'écouter les banques.

le 15/10/2016 à 18:39
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Ecouter les banques c'est un avenir de misère et de mort assurés pour nos enfants et il y a toujours des alternatives, au moins celle de se révolter. Et c'est ce qu'on fait les anglais via le refus de cette europe. Vite un frexit.

le 16/10/2016 à 0:12
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@Citoyenblasé : les actifs des banques britanniques, c'est cinq fois le PIB annuel du pays (quasiment un record mondial, en France ce n'est "que" 3,8 fois). La partie est totalement déséquilibrée.... et les banques sont bel et bien en mesure de tordr...

le 16/10/2016 à 12:07
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Si les banques en sont au stade d'imposer leur politique aux peuples c'est donc que j'ai raison de prôner la fin de cette hégémonie non ? ça vous fait rêver vous d'être dirigé par votre banquier ??? SI les anglais chassent la finance, du moin...

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