Travailleurs détachés : Emmanuel Macron ne lâche pas l'Est

La France, qui souhaite notamment limiter la durée du travail détaché à 12 mois, a quelques semaines pour trouver des compromis avec les pays opposés à la révision de la directive, avant une nouvelle proposition de la présidence estonienne de l'Union européenne en septembre.
La France veut aussi s'assurer que les travailleurs détachés perçoivent tous les éléments de rémunération obligatoires dans le pays d'accueil.

Emmanuel Macron tentera de mercredi à vendredi de rallier les dirigeants tchèque, slovaque, roumains et bulgares à sa volonté de durcir les règles encadrant le travail détaché en Europe, une de ses promesses de campagne emblématiques.

La France a quelques semaines pour trouver des compromis avec les pays opposés à la révision de cette directive, avant une nouvelle proposition de la présidence estonienne de l'Union européenne en septembre. Une réunion sur ce thème est prévue fin octobre. La Commission européenne et plusieurs Etats membres souhaitent qu'elle soit conclusive.

L'Elysée nie toute volonté d'écarter la Pologne et la Hongrie

Le président français arrivera mercredi à Salzbourg où il s'entretiendra avec le chancelier autrichien, Christian Kern, et les Premiers ministres tchèque et slovaque, Bohuslav Sobotka et Robert Fico. Il rencontrera ensuite jeudi à Bucarest le président et le Premier ministre roumains, Klaus Werner Iohannis et Mihai Tudose, et s'envolera dans la soirée pour Varna (Bulgarie), où il s'entretiendra vendredi avec le président et le Premier ministre, Roumen Radev et Boïko Borissov.

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L'Elysée nie toute volonté d'écarter la Pologne et la Hongrie, pays avec lesquels les désaccords sont les plus importants sur de nombreux sujets. Mais on souligne de même source que les quatre pays d'Europe centrale et orientale avec lesquels le président français dialoguera "jouent le jeu européen de manière très active". Un diplomate français explique cependant qu'Emmanuel Macron a laissé délibérément de côté la Pologne et la Hongrie "pour envoyer un message à Varsovie et à Budapest".

Paris veut une limite de 12 mois

Le chef de l'État devrait dire à ses homologues que les abus liés au travail détaché ne sont pas qu'un problème économique mais également politique. "C'est quelque chose qui peut véritablement empoisonner l'idée européenne", déclare-t-on à l'Elysée. "Quand cette concurrence n'est pas organisée, n'est pas régulée, il y a un retour de bâton très rapide", ajoute-t-on, en soulignant que ce problème a contribué au choix d'une majorité des Britanniques de quitter l'Union européenne.

| Lire aussi Ce que veut dire l'hostilité aux travailleurs détachés

La France a rejeté en juin le projet de révision de la directive car il n'allait, selon elle, pas assez loin. Paris souhaite limiter la durée du travail détaché à 12 mois, contre deux ans aujourd'hui, et prendre toute les périodes de travail détaché en compte dans ce calcul.

Renforcer la lutte contre la fraude et les abus

La France veut aussi s'assurer que les travailleurs détachés perçoivent tous les éléments de rémunération obligatoires dans le pays d'accueil. Elle souhaite en outre renforcer la lutte contre la fraude et les abus, avec des sanctions effectives, alors qu'"aujourd'hui, elles sont largement facultatives".

| Relire Présidentielle 2017 : la très épineuse question des travailleurs détachés

Des négociations sur des règles spécifiques pour le transport routier, sur lesquelles l'Espagne et le Portugal sont particulièrement vigilants, auront lieu dans un second temps. Mais la France souhaite établir que l'encadrement du travail détaché concerne également ce secteur.

Les négociateurs français savent que leur position ne sera pas adoptée telle quelle par les ministres de l'Emploi lors de leur réunion du 23 octobre. Mais ils espèrent "le maximum de rapprochements". Selon plusieurs sources, les dirigeants tchèques et slovaques espèrent quant à eux qu'un compromis permettra de faire aboutir les négociations sur le travail détaché, tout en relâchant la pression sur l'épineuse question des quotas de réfugiés.

*Un graphique de notre partenaire Statista

(Avec Reuters)

Commentaires 22
à écrit le 24/08/2017 à 9:46
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Et on en parle des travailleurs français détachés ?

à écrit le 24/08/2017 à 9:05
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Je vois pas bien en quoi baisser la durée de 24 à 12 mois changera quelque chose ? Je veux dire, il est évident que certaines missions durent plus de 12 mois, c'est pas ça le coeur du problème. Le cœur du problème c'est bel et bien de voir des chi...

le 24/08/2017 à 22:31
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Et le gros flan c'est toi ,prend une tisane et va te coucher!

à écrit le 24/08/2017 à 8:53
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Quand on comprend que cela n'est que de la "communication" pour calmer les esprits pour mieux appliqués les directives de Bruxelles, on ne se fait pas d'illusion!

le 24/08/2017 à 11:01
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bien vu ! dans le batiment . ET AILLEURS . deviner a qui cela profite ?? l automne sera chaud !

à écrit le 24/08/2017 à 8:08
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a beau parler ils n ont cure de bien faire trop d intérets

à écrit le 23/08/2017 à 19:59
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Une solution simple : un SMIC européen. On bloque le SMIC horaire français tant que les autres pays ne nous ont pas rattrapé. Il vaut mieux ça que de devoir, d'ici quelques années, baisser le SMIC français comme en Espagne et en Grèce.

le 23/08/2017 à 20:15
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Un travailleur détaché bossant en France est payé au smic français. Le problème ce sont les cotisations sociales qui elles sont payées dans le pays d origine.

à écrit le 23/08/2017 à 17:25
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MACRON NE LACHE PAS L'EST, mais l'EST n'a pas l'intention de lâcher du LEST pour faire plaisir à MACRON, ni pour le BTP (un chantier en général dure plus d'un an) ni pour les transporteurs routiers lorsqu'on voit sur nos routes et autoroutes les plaq...

à écrit le 23/08/2017 à 15:41
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Les pays de l'Est concernés vont voter contre. Les Pays-Bas (directive Bolkestein) et l'Allemagne n'y ont aucun intérêt. Conclusion: cette agitation Macron, c'est de la com populiste. A suivre :-)

le 25/08/2017 à 7:11
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Il y a de la " com populiste " qui devient réalité ...et il y a des commentaires verreux qui ...vieillissent très mal , mon cher ...Patrickb ...! vous devriez penser à vous relire de temps en temps , vous y gagneriez en credibilité .

à écrit le 23/08/2017 à 15:38
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Votre tire devrait être : Macron lâche la Pologne et la Hongrie pour cause migratoire. Néanmoins et aucun journal n'en parle, la Pologne s'apprête à mettre en place une Greencard pour des travailleurs d'autres pays de l'Est - notamment l'Ukraine - ...

le 23/08/2017 à 17:30
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MACRON a en effet mal choisi son moment car en plus de l'Autriche c'est surtout les élections législatives en Allemagne le mois prochain et MERKEL très en verve pour un autre mandat dans un fauteuil n'a pas l'intention de se torpiller pour plaire à M...

à écrit le 23/08/2017 à 15:05
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Quand on veut mettre un commentaire tout s'en va !!!!! ce n'est pas la première fois.

le 23/08/2017 à 15:34
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Pareil pour moi , mais je sais pourquoi ! Etes vous sur d être dans la bien pensance ?

à écrit le 23/08/2017 à 14:30
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Pour l instant rien . Demain rien. Gattaz lui content des riens . Gattaz lui au dessus du président . Vous comprendre .

à écrit le 23/08/2017 à 14:13
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Votre tire devrait être : Macron lâche la Pologne et la Hongrie pour cause migratoire. Néanmoins et aucun journal n'en parle, la Pologne s'apprête à mettre en place une Greencard pour des travailleurs d'autres pays de l'Est - notamment l'Ukraine - ...

le 23/08/2017 à 16:22
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autre proposition de titre : " les 4 de Visegrad rejettent le suicide collectif".

à écrit le 23/08/2017 à 13:42
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Politique suspect anti-travailleurs détachés...est-ce pour faire une offre bon marchée aux migrants...?

à écrit le 23/08/2017 à 13:42
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Votre tire devrait être : Macron lâche la Pologne et la Hongrie pour cause migratoire. Néanmoins et aucun journal n'en parle, la Pologne s'apprête à mettre en place une Greencard pour des travailleurs d'autres pays de l'Est - notamment l'Ukraine - ...

à écrit le 23/08/2017 à 13:41
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Votre tire devrait être : Macron lâche la Pologne et la Hongrie pour cause migratoire. Néanmoins et aucun journal n'en parle, la Pologne s'apprête à mettre en place une Greencard pour des travailleurs d'autres pays de l'Est - notamment l'Ukraine - ...

à écrit le 23/08/2017 à 13:41
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Votre tire devrait être : Macron lâche la Pologne et la Hongrie pour cause migratoire. Néanmoins et aucun journal n'en parle, la Pologne s'apprête à mettre en place une Greencard pour des travailleurs d'autres pays de l'Est - notamment l'Ukraine - ...

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