Thales va bien réduire la voilure dans les fonctions commerciales

Le groupe d'électronique vise des économies cumulées de 10% à 15%, en 2011 et 2012, dans les activités commerciales et supports. Les syndicats sont appelés à négocier les réductions d'emplois.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Nouvelle tempête en vue chez Thales. Le groupe d'électronique, dont les effectifs devraient maigrir dans les fonctions commerciales et supports (direction générale, finance, ressources humaines, juridique et communication), s'apprête à vivre des mois difficiles, voire turbulents, si les syndicats reprennent leur activisme du printemps dernier. Car la direction du groupe envisage de réduire les coûts et, donc, de couper dans les effectifs de ces fonctions. Et pas qu'un peu. De l'ordre de 10% à 15% sur deux ans (2011-2012) en cumulé dans toutes les divisions du groupe, selon des sources concordantes. Les syndicats sont appelés prochainement par la direction à "engager des négociations sur un accord permettant des réductions d'effectifs, explique-t-on. Et cela n'a pas l'air anecdotique."

Ce mercredi, la direction de Thalès a démenti, via l'AFP, l'information selon laquelle la direction s'apprêtait à réduire l'ensemble de ses effectifs de l'ordre de 10 à 15 %. Mais il se trouve que cette information ne figure en tant que tel ni à la une du journal, ni dans son article.

Selon nos informations, les directions financière et des opérations ont adressé un courrier commun début septembre à tous les patrons des divisions pour leur fixer les objectifs de réduction de coûts en 2011 et 2012 dans le cadre du plan de compétitivité Probasis 2010-2014, lancé fin 2009 et visant à économiser 1,3 milliard d'euros sur cinq ans. Pour l'heure, c'est aux divisions de s'organiser pour parvenir aux objectifs fixés par les deux directions. Notamment en fixant le nombre de suppressions de postes.

C'est donc la mise en musique de Probasis dans toutes les divisions de Thales, appelées à maigrir pour être beaucoup plus rentables, selon les voeux du PDG Luc Vigneron. Ce dernier possède en la matière un vrai savoir-faire : c'est lui qui a supprimé chez Nexter (ex-Giat) 4.000 emplois environ.

C'est Thales International (Thint) qui supervise la réduction de la voilure dans la fonction marketing & ventes des divisions, dont l'objectif est un gain de 10% "à l'horizon 2014 par rapport aux coûts 2010", comme le note le patron de Thint, Blaise Jaeger, dans un courrier adressé à toutes les divisions. Ce dernier rappelle, en outre, que les transferts des forces commerciales des divisions vers Thint à partir de 2011 ne sont pas pris en compte dans le nouvel effort demandé aux patrons de ces entités. Ces plans doivent être bouclés et acceptés avant la fin octobre.

Thales a également démenti ce mercredi que la fonction commerciale soit concernée par des réflexions. Ce qui est parfaitement faux. Le patron de Thales International Blaise Jaeger leur a rappelé dans un courrier à tous les patrons des divisions du groupe dans le cadre du plan de compétitivité Probasis qu'ils ont « un objectif à tenir de réduction des coûts de la fonction de 10 % à l'horizon 2014, par rapport aux coûts 2010 ». En outre le plan Probasis Marketing & Sales final « doit être prêt pour le 22 octobre », écrit Blaise Jaeger. Le démenti de Thales intervient alors que ce courrier pourrait constituer un délit d'entrave aux yeux des syndicats.

Inquiétudes pour 2013

Pour Thales, qui a bâti sa réputation et sa croissance sur sa force de projection à l'export et qui en vit en grande partie, ces coupes dans la fonction commerciale sont inquiétantes pour l'avenir. Elles viennent aussi après la fin de l'utilisation des agents à l'international, ce qui a fortement ébranlé le réseau commercial. S'il ne faut pas occulter le contexte budgétaire difficile en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne notamment, le groupe, explique-t-on à "La Tribune", devrait pourtant passer 2011 et 2012 sans trop de dégâts. "Ce n'est pas du tout effrayant", fait-on observer en interne. Les nuages noirs s'amoncelleraient plutôt pour 2013 et 2014.

Pourquoi un tel plan, alors que se profile la présidentielle de 2012, si ce n'est pour faire entrer du cash à court terme ? D'autant que le mécontentement risque aussi de grandir dans le groupe avec une hausse des salaires limitée à 1,4% pour 2011.

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