Ikea aurait cautionné et supervisé l'espionnage

La polémique enfle autour du géant du meuble Ikea. Le site internet Médiapart révèle que le groupe aurait "cautionné et supervisé" l'espionnage d'au moins une salariée.
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Nouveau rebondissement dans l'affaire Ikea. Selon le site internet Médiapart, l'ancien patron d'Ikea France, la filiale du géant suédois du meuble au centre d'une enquête judiciaire pour avoir fait surveiller des employés et des clients, aurait lui-même "cautionné et supervisé l'espionnage d'au moins une salariée", selon Mediapart. Jean-Louis Baillot, directeur général d'Ikea France de 1996 à 2009, "a bien eu connaissance de certaines des méthodes mises en oeuvre par le responsable de la sécurité, Jean-François Paris, dans l'espionnage de salariés du groupe", a écrit le site d'informations en ligne lundi soir.

A l'appui de ses affirmations, Mediapart publie les facs-similés de courriels échangés en décembre 2008 entre MM. Paris, Baillot et la directrice des ressources humaines de l'époque, Claire Hery, sur le cas d'une cadre du groupe soupçonnée d'abuser d'un arrêt maladie pour séjourner au Maroc. Le patron et la DRH "vont tout mettre en oeuvre pour tenter de prouver ses fraudes supposées, en recherchant les traces de ses voyages, les preuves de son achat d'une maison à Essaouira et de supposés faux documents signés par des médecins parisiens", affirme le site.

"Essayer de la coincer"

A l'un des courriels du responsable de la sécurité, Jean-Louis Baillot répond: "Excellent! On fait quand même les contrôles pendant la semaine de Noël pour essayer de la coincer", selon le fac-similé produit par Mediapart. "Une preuve irréfutable qu'elle a produit deux faux (...) On va avancer", affirme de son côté Claire Hery, co-destinataire du message, d'après le même document. Retrouvée par Mediapart, la salariée ciblée, Virginie Paulin, en arrêt maladie renouvelé toute l'année 2008 pour une hépatite C, a assuré au site être partie à plusieurs reprises se reposer à Essaouira "avec l'accord de son médecin et de la Sécurité sociale". Son licenciement en mars 2009 a été jugé un an et demi plus tard "dénué de cause réelle et sérieuse" par le tribunal des prud'hommes de Versailles, qui a condamné Ikea à lui verser 56.800 euros d'indemnités, indique Mediapart.

M. Baillot a quitté début 2010 Ikea France pour la direction des opérations commerciales du groupe à l'international. Selon Mediapart, Mme Hery dirige aujourd'hui le magasin du groupe à Franconville (Val-d'Oise). La direction d'Ikea France n'a pu être jointe jusqu'à présent pour confirmer ou infirmer ces informations. Lundi, elle avait affirmé dans un communiqué "se dissocier totalement des comportements contraires à l'éthique et des pratiques de surveillance illégales" de ses salariés et de ses clients.  Le parquet de Versailles a ouvert jeudi une enquête préliminaire après la plainte du syndicat FO pour "utilisation frauduleuse de données personnelles" sur des soupçons de surveillance illégale de salariés et de clients. L'enquête a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire. A suivre...

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Commentaire 1
à écrit le 07/03/2012 à 20:17
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Bravo à Ikea de traquer ce genre de profiteurs qui croient qu'ils n'ont qu'à se la couler douce aux frais de la princesse. Que les autres en prennent de la graine. Il y en a pas mal qui devraient suivre l'exemple et passer à l'action. Je constate que...

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