L'activité du secteur privé baisse en avril, tout comme le moral des industriels

L'activité du secteur privé en France a connu en avril une accélération de sa contraction, affichant son plus fort repli depuis six mois, selon une première estimation de l'indice PMI diffusée lundi par le cabinet Markit. Par ailleurs, le moral des industriels français a également plongé en avril, selon l'INSEE.
Copyright Reuters

Le secteur des services fait plonger l'activité du secteur privé en France. Selon une première estimation de l'indice PMI, diffusée ce lundi par le cabinet Markit, l'activité du secteur privé a connu en avril une accélération de sa contraction, affichant son plus fort repli depuis six mois, L'indice "flash" composite de l'actité globale en France s'est ainsi replié de 48,7 points en mars à 46,8 points en avril, sous la barre des 50 points qui marque une contraction de l'activité, a indiqué le cabinet dans un communiqué.

Le repli de l'indice reflète une nette détérioration des performances du secteur des services, dont l'activité recule pour la première fois depuis 5 mois en avril. L'indice flash de l'activité des services en France est ainsi tombé à 46,4 points en avril contre 50,1 en mars, son plus bas niveau depuis 6 mois.

Le deuxième semestre s'annonce difficile

Selon Jack Kennedy, économiste du cabinet, "le deuxième trimestre 2012 s'annonce difficile pour l'économie française, l'activité de services affichant en avril un recul préoccupant tandis que le repli persiste dans l'industrie manufacturière". "Cette faiblesse de l'ensemble du secteur privé semble résulter en partie de l'attentisme généralisé des ménages comme des entreprises à l'approche des élections présidentielles", observe-t-il.

L'indicateur INSEE du climat des affaire recule

Logiquement, l'indicateur INSEE du moral des industriels ne va pas à l'encontre de la tendance. Cet indicateur a reculé à 95 points, contre 98 en mars (chiffre révisé de deux points à la hausse) et reste inférieur à sa moyenne de longue période fixée à 100 points, indique l'Insee dans un communiqué. La dégradation du climat des affaires concerne en particulier les carnets de commandes. "Les carnets de commandes globaux se dégarnissent légèrement et sont jugés peu étoffés; les carnets de commandes étrangers se dégarnissent très nettement", commente l'Insee. En revanche les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée s'est légèrement améliorée même si elle est encore jugée faible.

"Au vu des perspectives personnelles de production, en net recul par rapport au mois précédent, l'activité serait peu dynamique dans les prochains mois", poursuit l'Insee. Les perspectives générales, qui représentent l'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble, n'évoluent pas par rapport au mois précédent et demeurent inférieures à leur niveau de long terme.

Une période "d'incertitude conjoncturelle"

Pendant la crise de 2008, l'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie s'était déjà enfoncé sous la moyenne fixée à 100 points. Il avait chuté à l'époque autour des 70 points, pour ne retrouver des valeurs supérieures à 100 points que fin 2010. Par ailleurs, l'indicateur de retournement de l'activité industrielle qui était repassé en mars dans la zone indiquant une conjoncture favorable laisse voir en avril "une période d'incertitude conjoncturelle", note l'Insee.

L'indicateur synthétique du climat des affaires masque des disparités entre secteurs de l'industrie. Dans l'agroalimentaire, l'activité des derniers mois est jugée en légère progression par les chefs d'entreprises. Les carnets de commandes globaux sont proches de leurs niveau moyen et les carnets de commandes étrangers "demeurent étoffés". "Les perspectives personnelles de production progressent et signalent que l'activité pourrait être plus dynamique dans les trois prochains mois", constate l'Insee.

Dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines, les carnets de commandes globaux se regarnissent nettement tandis que les carnets de commandes étrangers restent peu étoffés. "Les perspectives personnelles de production sont très bien orientées, le solde correspondant restant à un niveau très supérieur à sa moyenne de longue période", selon l'enquête. Dans l'automobile, l'activité passée "se serait nettement contractée". Les carnets de commandes globaux et étrangers se dégarnissent très nettement. Au vu des perspectives personnelles de production, l'activité pourrait encore reculer au cours des prochains mois.

En revanche dans la branche des autres matériels de transport, "les perspectives personnelles de production sont très bien orientées". Dans les secteurs de la chimie, du caoutchouc, de la pharmacie, les entrepreneurs estiment que dans les prochains mois, l'activité sera plus dynamique. Dans la métallurgie ils prévoient au contraire un ralentissement.

L'indicateur général du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, est quant à lui quasi stable en avril, à 95 points. Le bâtiment a, comme l'industrie, enregistré un recul de son indicateur synthétique du climat des affaires (-1 point), alors que celui du commerce de détail a progressé (+4 points) et que celui des services est resté inchangé.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.