Banque en ligne, épargne, assurance… BPCE se montre très gourmand

Le groupe Banques Populaires Caisses d’Epargne (BPCE) veut doubler son résultat net, à 4 milliards d’euros dans le cadre de son plan stratégique 2014/2017.
Christine Lejoux
François Pérol, président du directoire de BPCE, veut que 80% de l'offre de sa banque soit accessible électroniquement, d'ici à 2017. REUTERS.

BPCE (Banques Populaires Caisse d'Epargne) est la première à se jeter à l'eau. Ce mercredi, la banque coopérative a présenté son plan stratégique pour la période 2014/2017, alors que ses concurrentes BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole se plieront à cet exercice au premier semestre 2014 seulement. Un plan qui prend ses racines dans les trois changements de tendance du secteur bancaire identifiés par François Pérol, président du directoire de BPCE.

 La première de ces trois révolutions n'est autre que "la diffusion massive des technologies du numérique, qui modifient la façon dont les clients accèdent à la banque", indique le dirigeant. Ce dernier entend donc que 80% de l'offre de sa banque soit accessible électroniquement, d'ici à 2017, horizon auquel 80% des clients de BPCE devraient être abonnés à la banque en ligne.

Et François Pérol de préciser : "Nous investirons sur nos marques, Banques Populaires et Caisses d'Epargne. Il ne s'agit pas de créer une nouvelle marque 100% digitale." Une allusion à peine voilée à BNP Paribas et à sa nouvelle banque en ligne, Hello Bank.

 Devenir un acteur majeur de l'épargne

 Le deuxième bouleversement qui frappe le secteur bancaire est celui de la "réglementation post-Bâle III, qui va modifier la façon dont les banques se financent", explique François Pérol. De fait, la future réglementation dite de Bâle III imposera aux banques de détenir plus de fonds propres qu'autrefois, en face de leurs engagements jugés les plus risqués. D'où la décision de François Pérol de faire de BPCE un "acteur majeur" de l'épargne. "Ce sera essentiel pour continuer à financer nos clients, dans le contexte de la nouvelle réglementation", insiste le président du directoire de BPCE.

 Aussi le groupe a-t-il notamment fixé à Natixis Global Asset Management - la division de gestion d'actifs de sa banque d'investissement Natixis - un objectif de collecte nette de 75 milliards d'euros d'ici à 2017. Et ce, alors qu'avec 619 milliards d'euros d'actifs sous gestion au 30 septembre, Natixis Global Asset Management figure déjà parmi les 15 plus grands gestionnaires d'actifs au monde.

"Il ne s'agit pas de titriser des actifs risqués"

Toujours dans le contexte de Bâle III, qui réduira la capacité des banques à prêter, BPCE développera le modèle "originate to distribute", qui consiste à mettre en relation ses clients avec des investisseurs comme les compagnies d'assurance. Le groupe développera également la titrisation, notamment de crédits à l'habitat, avec le Crédit foncier de France.

Certes, cette technique de financement consistant, pour une entreprise, à transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances, en les transformant en titres émis sur les marchés, est accusée d'avoir provoqué en 2007 la crise des subprimes. Mais "il ne s'agit pas de titriser des actifs risqués", assure François Pérol.

 Accompagner ses clients dans les pays émergents

 La troisième tendance à laquelle les banques doivent s'adapter, selon François Pérol, est celle de l'expansion à marche forcée de leurs clients dans les pays émergents. Le président du directoire de BPCE va donc accélérer l'internationalisation de son groupe. Ainsi, plus de la moitié des revenus des métiers cœurs de Natixis sera réalisée à l'étranger d'ici à 2017, contre une part estimée à 44% pour 2014.

Et, en banque de détail, BPCE saisira les opportunités d'acquisitions qui pourraient se présenter en Europe, et, surtout, en Afrique subsaharienne, mais pour une enveloppe d'investissements limitée à 300 millions d'euros dans cette zone géographique.

"Last but not least", BPCE fera de l'assurance un pilier de sa stratégie, comme le groupe l'avait annoncé le 6 novembre, à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels. Dans cette optique, toutes les activités d'assurance de BPCE seront regroupées au sein de Natixis, et le groupe mettra fin à son partenariat commercial avec CNP Assurances début 2016, l'objectif étant de maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur des métiers de l'assurance, jugés stratégiques par BPCE.

Un bénéfice net doublé d'ici à 2017

"Nous avons commencé plus tard que d'autres le développement de l'assurance. Nous avons donc plus que d'autres un potentiel de développement dans ces métiers",

a souligné François Pérol. Son groupe espère notamment avoir équipé un client particulier sur trois en assurance dommages, santé ou prévoyance d'ici à 2017.

Autant d'ambitions qui doivent permettre à BPCE de générer quelque 900 millions d'euros d'économies et près de 800 millions d'euros de synergies de revenus entre sa filiale de banque d'investissement Natixis et ses réseaux. Le groupe espère ainsi doubler son résultat net d'ici à 2017, à 4 milliards d'euros, pour un produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) des métiers récurrents supérieur à 23 milliards d'euros, contre 20,9 milliards l'an dernier.

Christine Lejoux

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Commentaires 2
à écrit le 14/11/2013 à 11:46
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"Ce dernier entend donc que 80% de l'offre de sa banque soit accessible électroniquement, d'ici à 2017, horizon auquel 80% des clients de BPCE devraient être abonnés à la banque en ligne." Mais à quel prix? Cela reste un mystère car même la banque po...

le 20/02/2014 à 23:59
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Cher Michel Sachez que la tarification bancaire est disponible soit en ligne soit auprès des agences du groupe BPCE Concernant l enseigne CE, la connection en ligne existe depuis fort longtemps et est gratuite. De mémoire elle était déjà gratuite ...

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